WSR AU HUNGARORING : DES FRANCAIS QUI ATTAQUENT

 

Autonewsinfo est ce week-end sur le circuit du Hungaroring, à Budapest, pou suivre les fameuses WSR. En s’intéressant évidemment au pays où nous sommes, et aux pilotes qui nous représentent. Tour de reconnaissance…

 

USINE A CHAMPIONS…

Les WSR, alias World Series by Renault, c’est un élevage. Un peu ce que l’on appellerait en Camargue, une « Manade », une fabrique de champions surpuissants et racés. Simplement, quand un « toro » sert à priori une seule fois en compétition, un pilote doit au contraire, lui rester en vie et quand même faire se lever les foules.

C’est le cas ici.

Dans le monde, il ya pléthore d’usines à …. champions!

150 écoles, formules, formations, préparations  qui prétendent « fabriquer » des pilotes de F1. Les WSR le font vraiment, souvent, avec de vraies réussites.

Qu’on en juge :

Kubica, Vettel, Alguersuari sont passés par cet « élevage ».

Et quand ils ne vont pas en F1, on les retrouve, comme Bertrand Baguette, aux avant-postes de trucs à 500 000 spectateurs le bout aux USA, genre Indianapolis.

 

De façon non accessoire, en WSR, on commence par de petites monoplaces, les Formule 2,0l, géniales pour démarrer et permettre à de jeunes talents de se faire repérer, puis on passe sur les 3,5l, des monstres qui donnent un avant goût de divinité.

A mi-saison d’ailleurs, le pilote qui est en tête du classement général a le droit de faire un test au volant d’un Renault de F1. Et du coup, on imagine à quel point ces courses se font au couteau, de la première à la dernière place et du premier au dernier tour.

C’est donc, parallèlement à « l’élevage », un vrai beau spectacle de sport mécanique. Les circuits choisis par l’organisateur sont de plus toujours très prestigieux (Monaco, Monza, Nurburgring, Spa, Barcelone, etc…)

C’est dire si les  » apprentis-champions » sont à …BONNE école !!!

De plus sur les circuits, l’entrée est gratuite et les tribunes sont toujours archi-pleines, on compte plus de 100.000 spectateurs à chaque évènement.

C’est une vraie réussite populaire. Où qu’elle ait lieu.

Ce week-end, ce sera en Hongrie, au Hungaroring, près de Budapest.sur le grand circuit ou les  » Stars  » de la F1 tourneront bientôt cet été…

 

MAGYARS DE L’EST…

Curieux pays décidément. J’y viens depuis des décennies et le choc est toujours le même. La langue déjà. Ni germanique, ni romaine, ne ressemblant jamais à rien de connu.

Dans toute l’Europe, avec un peu d’imagination, vous comprendrez les mots « entrée » et « sortie ». Ici macache. Les linguistes prétendent que l’on retrouve des liens entre la langue hongroise, le finnois et le basque.

S’ils le disent…

Historiquement, les Magyars sont clairement identifiés comme les descendants des Huns. Alors une chose est claire : les « Hun(e)s » avaient de beaux yeux verts…

Et c’est un pays qui a toujours été à part. Sous l’ère Stalinienne, le peuple magyar n’a jamais vraiment été crédule, jamais conquis, bien que martyrisé. Pas très convaincu par l’Europe non plus d’ailleurs, les nationalistes ici ne rigolent vraiment pas du tout.

En gros, en comparaison, « Marine de la Trinité » ajoutée à son père seraient ici, au mieux, des comiques… cela dit, pays magnifique, gens géniaux, sens de la fête inné, nous feront oublier quelques uniformes qui puent…

Pour les gens de Budapest (Buda d’un côté du Danube qui n’a rien de bleu, Pest de l’autre côté, passé le pont), l’arrivée des WSR est une vraie fête.

Quel que soit la météo, on est ici en climat continental donc très brutal, ils seront là. Même si le circuit du Hungaroring n’est (vraiment !) pas ce qui se fait de mieux en Europe, le spectacle sera une adoration.

Ce qui tombe bien, quelques français courent ces WSR et deux d’entre eux nous sont extrêmement chers.

 

NELSON, NOTRE AMIRAL

On comprendra aisément que le papa de Nelson Panciatici, l’ancien brillant pilote de rallye, Jacques dit  »Pancia » pour les intimes, a été très fan d’un pilote brésilien, Champion du monde de F1…

La mère de Nelson, Bernadette Sacy, est une pilote de rallye dont j’ai adoré le coup de cerceau dès la première glissade où je l’ai vue passer, c’était au Rallye de l’Atlas il y a quelques années et elle menait son Range d’une main de fer et de fée.

 

Bref, voilà des raisons très personnelles, et donc suffisantes pour suivre l’enfant avec tendresse. Mais à autonewsinfo, on idolâtre aussi le talent. Et Nelson en a une quantité invraisemblable.

Il est donc logique de le retrouver dans ces WSR qui sont un véritable élevage de champions, avec un but hautement avouable et clairement avoué, la F1.

Résultats plus qu’encourageants. Avec en ce début de saison un podium à Motorland lors de la manche d’ouverture puis de belles 5ème et 7éme place récemment à Spa puis à Monaco.

 

Nelson est un nom de guerrier. Rappelons juste que c’est le nom d’’un formidable amiral anglais, Horatio de son prénom, qui a mis une br… mémorable aux flottes de Napoléon, et ce à deux reprises, détruisant carrément la quasi-totalité des bateaux français, à Aboukir et à Trafalgar.

Quant à Piquet, ce pilote brésilien au pilotage aussi perçant que l’humour, c’est aussi un farouche guerroyeur.

Bref, l’ascendance mythique du jeune Panciatici, mènera forcément tôt ou tard, à de grands exploits.

Nelson Panciatici est actuellement neuvième au classement général de ces WSR 2011. Seulement neuvième ?

Alors rappelons qu’il est devant un paquet de pilotes qui ont à leur actif plusieurs saisons de Formule 3,5 l dans les pattes.

 

Deuxième explication, avec Nelson, c’est tout l’un ou tout l’autre. Gros points ou pas de points. Ce qui prouve qu’il a du talent et surtout une grosse attaque. Quand on apprend, on sort, c’est comme ça la vie…

Mais après, on fait tomber les chronos. C’est ça le talent. Nelson Panciatici a rejoint cette année l’équipe franco russe KMP Racing, dirigée par notre ami Bruno Besson. Après une année d’apprentissage au sein du Lotus Junior Racing, le pilote français de 22 ans, Vice-champion d’Espagne de Formule 3 en 2008, est prêt à se mêler à la lutte pour la conquête du titre.

 

Voici ce qu’il disait en début d’année :

« J’ai progressé tout au long de l’année dernière et j’ai beaucoup appris, je peux donc dire sans optimisme démesuré que je vais pouvoir me battre pour le titre cette année. Pour cela, il faudra commencer par gagner des courses. Courir pour KMP Racing m’en donne l’opportunité et je vais travailler du pour avoir un maximum de chance de réussir ». Gagner, une obsession. Pourquoi pas à Budapest ?

 

Ô…VERGNE !

Jean Eric Vergne, est lui aussi l’un des  »chouchous » d’autonewsinfo. On le connait et le suit comme Nelson depuis leur jardin d’enfant, c’est à dire le karting.

Notre premier critère est évidemment le talent et Jean Eric en est bourré. Le fait est que sa première moitié de saison en WSR nous a donné raison, il a été leader jusqu’à la dernière manche, disputée en Allemagne.

Et puis… deux courses sans points et bien entendu, la concurrence est passée devant.

Et bien passée devant, chaque week-end, est rappelons-le, composé de deux courses et à 25 points le bout, quand on gagne en tous cas, on score vite façon mitrailleuse lourde.

Du coup, notre chouchou est à la veille du rendez-vous magyar, troisième, avec trente points de retard sur le leader. Lequel n’est d’ailleurs autre que son … propre équipier chez Carlin, le brillant canadien Robert Wickens.

 

Certes, le Championnat n’est pas fini, loin de là, mais ce genre de tendance qui s’inverse est toujours un terrible danger, genre  graines germées.

Alors, ce week-end, un seul mot :

« J’attaque ! »

Jean Eric a déjà « vraiment » touché la F1. Et clairement, cela ne laisse personne indifférent.

 

Rencontré ce jeudi dans le paddock de Budapest, il nous raconte:

« J’ai roulé au volant de la Toro Rosso STR5 pendant plus de 150 tours durant deux jours à Abu Dhabi en fin d’année dernière. J’ai vécu deux jours assez exceptionnels, mes deux premiers en F1. Cela marquait une étape dans ma carrière et ça me motive encore plus pour tout faire pour y retourner.« 

Jean Eric touche aussi la F1 d’une autre manière.

« Le simulateur Red Bull de Milton Keynes – ou Gilles Gaignault se trouvait ce jeudi avec Mark Webber – me permet de me préparer à la Formule 1 et de travailler avec l’équipe sur les éléments qu’ils ont besoin de travailler. Je suis leur programme de tests. C’est beaucoup de travail, mais il faut passer par là. »

Alors bien sûr, on lui demande pourquoi il roule en Formula Renault 3,5L…

« Red Bull ne sponsorise aucune équipe en GP2 et donc n’y place plus ses pilotes depuis quelques saisons au contraire des World Series. C’est le Red Bull Junior Team qui choisit les catégories où courront ses pilotes. J’ai fini la saison 2010 dans cette catégorie et il était normal que je poursuive en Formule Renault 3.5. En plus, tout s’était très bien passé pour moi donc j’espère que cela va continuer en 2011. »

Il pilote pour le très réputé Team Carlin Motorsport, qui a gagné le titre l’an dernier avec le Russe Aleshin. De retour ce week-end pour une  » pige  » au sein de l’équipe KMP aux côtés de Nelson Panciatici car il remplace son compatriote Nebilinsky, mis à pied et volontairement par son équipe pour….  manque de performances !!!

Jean Eric, concluant:

« Mon objectif 2011 est bien entendu le titre 2011 de Formule Renault 3.5. »

Ben voilà les garçons, y’a plus qu’à…

 

Jean Louis Bernardelli

Photos : Teams

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