Quand Julien Jousse en fin de matinée, termine son triple relais qu’il sait être le dernier pour lui de ces 24 heures, sans euphorie excessive, il nous déclare :
« Même si j’ai éprouvé quelque inquiétude lorsque la voiture a connu ce problème électrique qui nous a coûté deux tours à cause d’une batterie endommagée, au fil des tours, je me suis senti de plus en plus à l’aise. La voiture était facile à piloter et j’en ai profité au maximum. J’ai toujours pensé à préserver l’auto puisque c’était la seule consigne d’Henri. De nuit, il était parfois délicat de visualiser les points de corde. »
Quand on demande si il n’avait pas été envisagé de pousser jusqu’à quatre relais avec les mêmes enveloppes, Julien précise
« On aurait été un peu trop limite avec une usure plus marquée à l’avant droit, et pouvoir se bagarrer avec l’Oreca c’était pas mal non plus. »
Un peu plus loin dans le stand le grand Henri toujours placide supervise la manœuvre des pneus tout en surveillant les écrans. A la question de savoir s’il n’a pas été tenté de panneauter son équipage par rapport à la Rébellion, la réponse est claire :
« ça aurait été le meilleur moyen de voir la voiture dans le rail. »
Et bien même sans incitation à se caler par rapport à un autre concurrent, Collard a pourtant sorti la voiture de manière aussi inexpliquée qu’inexcusable !
On mesure l’immense déception de Pescarolo et de toute l’équipe qui était revenue de l’enfer grâce aux bons samaritains en la personne de Jacques Nicolet et de Joël Rivière.
On ne peut pas pourtant dire que la composition de l’équipage n’avait pas été pensée avec tout le pragmatisme et l’expérience immense d’Henri.
« Tinseau faisait partie de la famille et représentait l’expérience, Collard incarnait la rapidité et Jousse la jeunesse avec un profil intéressant eu égard à ses prestations antérieures» poursuivait Pesca.
Mais voila, on ne saura jamais exactement comment le Manu est allé à la faute irrémédiable et sans doute irréparable, voire irréversible pour toute une écurie.
Ce ne sont sans doute pas les propos encourageants du Premier Ministre François Fillon ni ceux tout aussi policés d’Eric Besson ministre de l’industrie qui viendront apporter les subsides manquants qui font tellement faire défaut.
Pescarolo pourra-t-il se relever une seconde fois de cette terrible épreuve ?
Nous le lui souhaitons de tout coeur tant son merite est grand.
Texte : Alain Monnot
Photos : Patrick Martinoli et Thierry Coulibaly