24 HEURES DU MANS : AUDI S’OFFRE UNE DIXIEME VICTOIRE AVEC LE TRIO TRELUYER-FASSLER-LOTTERER

Déjà neuf fois victorieuse dans la Sarthe, l’équipe Allemande Audi a remportée ce dimanche 12 juin 2011, un formidable dixième succès, grâce à son équipage composé du Français Benoit Treluyer, du Suisse Marcel Fassler et de l’Allemand André Lotterer.

Audi rejoint ainsi au palmarès de la célèbre épreuve mancelle, la très prestigieuse Scuderia Ferrari, victorieuse à dix reprises, elle aussi !

La 24éme et dernière heure restera assurément longtemps gravée dans les annales car elle aura été disputée par l’Audi N°2 et la Peugeot N°9, au rythme d’un Grand Prix.

A chaque tour, cela frisait la rupture tant la lutte pour la victoire finale était exacerbée

Mais si la firme d’Ingolstadt triomphe, on peut vous certifier qu’elle revient de loin…

 

En effet, l’équipe du Docteur Ullrich avait bien avant la mi-course, perdu deux de ses trois bolides, les N°3 et 1, tous deux impliqués dans des accidents qui auraient fort bien pu tourner au drame.

Effectivement, c’était tout d’abord le très expérimenté pilote Ecossais Alan McNish, fort agressif qui s’accrochait avec la Ferrari F458 de l’écurie Française Luxury alors piloté par Anthony Beltoise et ce dans la descente située après la fameuse passerelle Dunlop moins d’une heure après le départ samedi à 15 Heures 50.

Miraculeusement, le vainqueur des 24 Heures du Mans 1998 et 2001, s’en sortait indemne mais l’Audi R18 était elle, pulvérisée.

A ce moment-là, qui aurait pu prévoir que ce dimanche, Audi renouvellerait sa victoire de l’an passé, ajoutant cette dixième victoire attendue

Et ce d’autant plus que les galères étaient loin, très loin d’être finies pour la firme aux anneaux…

 

 

SERIE NOIRE POUR AUDI…

 

Six Heures plus tard, l’horloge du circuit qui surplombe la ligne droite des stands, indiquait qu’il était 22 Heures 41’’.

Un nouveau drame éclatait chez Audi…

La voiture N°1 de l’équipage  Dumas-Bernhard-Rockenfeller, vainqueur des 24 Heures 2010, à son tour et alors que la nuit venait d’envahir le circuit Sarthois, était elle aussi, victime d’une sortie de route, d’une violence extrême et inouïe

Laquelle une fois encore laissait planer le doute présageant le pire !

Dans la partie que d’aucuns considèrent comme la plus rapide du tracé manceau et située entre le virage de Mulsanne et les S d’Arnage pratiquement à hauteur de la Courbe d’Indianapolis, Rockenfeller à son tour, échappait à la catastrophe…

En tentant de dépasser l’une des Ferrari F458 Italia de la Scuderia AF Corse alors confiée au gentleman Américain et Rookie, Robert Kauffman, lequel semble avoir par manque de connaissance de la piste, voulu légèrement se déporter vers la droite, fermant ainsi la porte, obligeait alors le pilote de l’Audi N° 1, à quitter la bonne trajectoire pour empiéter vers la droite de la piste, le contraignant ainsi à mettre les roues droites dans l’herbe.

Ce qui avait pour conséquence immédiate de le renvoyer en glissade à plus de 305 Km/h – selon les datas enregistrés – au beau milieu de la piste et à l’équerre. L’Audi fonçait tout droit et de face vers les terribles rails, si redoutés des pilotes.

Alors qu’il faisait nuit noire dans cette portion du circuit non éclairée, l’infortuné Mike, tapait de plein fouet les rails.

Choqué, groggy, par miracle, ‘’ Rocky ‘’  le miraculé comme son partenaire McNish plus tôt, parvenait à s’extraire de la carcasse de ce qui avait été une Audi.

Dans le clan Audi, c’était la stupéfaction !!!

Audi, candidat déclaré à la victoire, venait en quelques heures de perdre deux de ses trois bolides…

Une vive inquiétude envahissait alors le staff Audi injustement frappé par cette cascade d’accidents

La 1 et la 3, hors course, il ne restait plus alors qu’une ‘’rescapée’’ pour tenter de gagner ces 24 Heures, millésime 2011.

 

Face à l’armada des quatre Peugeot, les trois ‘’ usine ‘’ et la privée d’Oreca, cette unique Audi encore en course, la 2, allait au fil des heures et des tours, franchement nous épater.

Seul en piste pour défendre Audi, le trio que formait le P’tit Suisse Marcel Fassler, l’Allemand élevé en Belgique, André Lotterer et le plus Japonais des pilotes tricolores car faisant essentiellement carrière au pays du Soleil Levant, alias Benoit Treluyer, allait incroyablement parvenir à damer le pion aux quatre 908 Françaises car toujours au commandement, suivi des Lionnes de Sochaux

Toute la course, André, Benoit et Marcel ont pilotés à merveille comme pour conjurer le mauvais sort et venger leurs deux copains.

Et, incroyablement, les 908 se sont montrées incapables de suivre le rythme  imprimé par les leaders.

Même si ces 24 Heures se sont terminées par un sensationnel sprint, jamais Peugeot n’a paru en mesure de battre Audi, tout au long des deux tours d’horloge.

Bien au contraire, on a eu comme l’impression que les voitures Françaises étaient vraiment un ton en dessous de leurs homologues Allemandes.

 

L’un de nos confrères lâchant :

‘’ On avait comme l’impression que les R18 étaient des LMP1 et les 908, des LMP2 ‘’ !!!

 

Et ce pour tenter d’expliquer cette nouvelle déconvenue, venant un an après le désastre du 13 juin 2010 ou aucune des quatre 908 n’avait pu franchir la ligne d’arrivée.

Léger mieux cette année puisque les quatre Peugeot figurent bien dans le classement final.

Mais les 908 doivent se contenter des accessits, finissant seconde, troisième, quatrième et cinquième.

Ce qui en soit, est une performance plus qu’honorable certes.

Mais en sport, c’est bien connu, on ne retient que le nom des vainqueurs

Une question toutefois et de taille demeure en suspens.

Quid d’une stratégie agressive de la part de Peugeot avec une voiture lancée à l’assaut des le début de nuit de la survivante Audi

Il nous a semblé comme à bon nombre de confrères que ce n’est qu’au petit matin que les pilotes des 908 sont réellement passés à l’attaque…

Pour TOUS les spécialistes de l’endurance, il s’agit de la vraie question.

 

Nous pensons même qu’il se trouvera bien dans le Board de PSA, quelqu’un d’avisé pour la poser.

Très marqué par les deux drames du début de course, le Docteur Ullrich qui a toujours été très proche de ses pilotes, a vite repris le dessus et appliqué la stratégie qui depuis la venue d’Audi en endurance lui a toujours souri

Résultat, c’est bien l’unique Audi encore en course qui à 15 Heures a franchi en grande triomphatrice la ligne d’arrivée.

Assuré enfin de cette dixième victoire, Wolfgang Ullrich, filait alors rejoindre ses hommes sur le podium en petites foulées.

 

Parvenu à quelques mètres de ce dernier, visiblement très ému, il s’arrêtait et serrait les mains de tout le staff Peugeot venu lui faire un semblant de haie d’honneur. Et bien sur celles que lui tendait son alter ego, Olivier Quesnel, une fois encore battu.

Les 908 ‘’version 2011’’ étant dépassées par la concurrence…en vitesse pure comme on l’a hélas constaté.

Les dirigeants de Peugeot n’ayant de cesse de déclarer ces derniers mois que ces 24 Heures était ‘’ l’OBJECTIF ‘’ de la saison, on peut donc légitimement considérer qu’il s’agit à nouveau comme il y a douze mois, d’un cuisant échec!

 

Gilles Gaignault

Photos : Patrick Martinoli – Thierry Coulibaly

 

LE CLASSEMENT FINAL

 

1 – Lotterer-Fassler-Treluyer (Audi R18) – Team Audi à 352 tours

2 – Bourdais-Lamy-Pagenaud (Peugeot 908) – Team Peugeot à 13″854

3 – Montagny-Sarrazin-Minassian (Peugeot 908) – Team Peugeot à 2 tours

4 – Gené-Wurz-Davidson (Peugeot 908) – Team Peugeot à 4 tours

5 – Panis-Lapierre-Duval (Peugeot 908) – Team Oreca à 16 tours

6 – Jani-Prost-Bleekemolen (Lola-Toyota) – Team Rebellion à 17 tours

7 – Martin-Leinders-Ickx (Lola Aston Martin) – Team Kronos à 27 tours

8 – Ojjeh-Kimber Smith-Lombard (Zytek-Nissan) – Team Greaves à 29 tours (1° LMP2)

9 – Ayari-Mailleux-Ordonez (Oreca-Nissan) – Team Signatech – à 35 tours

10 – Tucker-Bouchut-Barbosa (Lola-Honda) – Team Level 5 à 36 tours

11 – Beretta-Milner-Garcia (Corvette C6 ZR1) – Team Corvette à 41 tours (1° GTEPro)

12 – Newton-Erdos-Collins (HPD ARX-01D) – Team RML à 41 tours

13 – Fisichella-Bruni-Vilander (Ferrari F458) – Team AF Corse à 41 tours

14 – Nakano-De Crem-Charouz (Pescarolo – Team BMW) – OAK à 42 tours

15 – Priaulx-Muller-Hand (BMW M3 GT) – Team BMW à 42 tours

16 – Lieb-Lietz-Henzler (Porsche 997) – Team Felbermayr à 43 tours

17 – Narac-Pilet-Armindo (Porsche 997) – Team IMSA à 44 tours

18 – Bergmeister-Long-Luhr (Porsche 997) – Team Flyng Lizard à 45 tours

19 – Frey-Meichtry-Rostan (Lola-Judd BMW) – Team Race Performance à 51 tours

20 – Bornhauser-Canal-Gardel (Corvette C6R) – Team Larbre Competition à 53 tours (1° GTEAm)

21 – Bourret-Gibon-Belloc (Porsche 997) – Team Larbre Competition à 54 tours

22 – Hirschi-Rossiter-Mowlen (Lotus Evora) – Team Lotus Jetalliance à 60 tours

23 – Goossens-Holzer-Van Lagen (Porsche 997) – Team Prospeed à 62 tours

24 – Bell-Sugden-Maassen (Ferrari 458) – Team JMW à 65 tours

25 – Barlesi-Da Rocha-Lafargue (Pescarolo – Judd BMW) – Team OAK à 67 tours

26 – Robertson-Robertson-Murry (Ford GT) – Team Robertson à 70 tours

27 – Rodrigues-Menahem-Marroc (Ferrari F430) – Team JMB – à 83 tours

28 – Rosier-Haezebrouck-De Fournoux (Norma-Judd BMW) – Team Extreme Limite – à 108 tours

 

ABANDONS

 

Kristensen-McNish-Capello (Audi R18)

Mucke-Turner-Klien (Aston Martin Amr-One)

Primat-Meyrick-Fernandez (Aston Martin Amr-One)

Amaral-Pla-Hughes (Zytek)

Hancock-Dolan-Buncombe (Aston Martin Vantage)

Moreau-Ragues-Monteiro (Pescarolo-Judd)

Wills-Lynn-Ehret (Ferrari F430)

Zacchia-Lammers-Elgaard (Oreca Swiss Hybrid)

Rockenfeller-Bernhard-Dumas (Audi R18)

Nicolet-Hein-Yvon (OAK Pescarolo-Judd)

Krohn-Jonsson-Rugolo (Ferrari F430)

Slingerland-Rich-Poulsen (Lotus Evora)

Beltoise-Thiriet-Jakubowski (Ferrari F458)

Farnbacher-Simonsen-Keen (Ferrari F430)

Perez Companc-Russo-Kaffer (Lola-Judd BMW)

Leventis-Watts-Kane (HPD ARX-01D)

Belicchi-Boullion-Smith (Lola-Toyota)

Premat-Hallyday-Kraihamer (Oreca-Nissan)

Tandy-Al Faisal-Miller (Porsche 997)

Gavin-Magnussen-Westbrook (Corvette C6 ZR1)

Felbermayr-Felbermayr-Ried (Porsche 997)

Cioci-Perazzini-Breslin (Ferrari F430)

Nieminen-Law-Pumpelly (Porsche 997)

Collard-Tinseau-Jousse (Pescarolo-Judd)

Kaufman-Waltrip-Aguas (Ferrari F458)

Ortelli-Makowiecki-Melo (Ferrari F458)

Muller-Farfus-Werner (BMW M3 GT)

Giroix-Wainwright-Goethe (Aston Martin Vantage)

 

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