PORSCHE PANAMERA : DU DIESEL ET DE LA POLEMIQUE ELECTORALE

 

Plus ça va, et plus l’ex-exclusive marque de voitures de sport se banalise. Pour le meilleur ? Ou pour le pire ?

On ne va pas vous refaire la litanie complète. Mais quand même… Jadis constructeur de voitures de sports très exclusives, de très haut niveau, Porsche rentre de plus en plus dans le rang, et se fond dans le paysage des constructeurs généralistes.

Ça avait commencé avec le Cayenne. Mais il y avait le jumeau démocratique Volkswagen (comme son nom l’indique) Touareg pour faire le job. Au moins le SUV de luxe de la marque allemande au cheval cabré pouvait-il se prévaloir de motorisations essence exclusives et de haut niveau de performance, histoire de préserver sa spécificité. Jusqu’à l’apparition de motorisations diesel en provenance en droite ligne de la banque d’organes du groupe VW…

Ça avait continué avec une Porsche –presque- familiale à quatre places et quatre portes, la Panamera. Et arrive aujourd’hui ce qui devait arriver : une Panamera diesel ! Un « petit » V6 3.0 repris du Cayenne, mais en réalité d’origine Audi. Fort quand même de 250 chevaux (soit un poil plus que dans… l’Audi A8 du même métal), le minimum syndical s’agissant d’une grosse et lourde auto à prétention plus ou moins sportive… Il est question d’un 0 à 100 km/h effectué en 6,8 secondes, et d’une vitesse de pointe de 242 km/h, ce qui n’est guère glorieux en soi, ni remarquable, s’agissant d’une Porsche.

 

En réalité l’argument principal dont peut se prévaloir cette Porsche diesel, c’est une très basse consommation (6,3 l/100… à condition d’avoir le pied super léger et d’oublier qu’on est au volant d’une… Porsche ?). Et accessoirement de faire baisser la moyenne du cycle européen de la marque, tous modèles confondus. On en reste… confondus.

 

Pour parvenir à cette consommation théoriquement très basse, avec à la clé une autonomie revendique de 1 200 km et des émission de CO2 de167 g/km (malus contenu à 750 €, contre 1 600 € pour une Panamera 6 cylindres essence 3,6 litres de 300 ch, et près de 10 l/100), tous les moyens ont été utilisés : pneus Michelin à faible résistance au roulement (en option), système stop & start, boîte Tiptronic 8 rapports, et deux roues motrices seulement –propulsion, heureusement !-

 

Tiens, puisqu’on y pense, il ne reste plus qu’à envisager une Porsche traction avant… mais ça sera sans doute la prochaine étape. Gageons que les responsables de la marque y ont déjà pensé… Le prix de l’économie espérée au pied de la pompe à mazout, et de l’abjuration des grands principes de la marque ? 82 558 €. Quand même !

PS qui n’a rien à voir… Quoique ?

Récemment, certains beaux esprits ont cru bon d’épingler un candidat à la prochaine élection présidentielle au prétexte qu’on l’a vu sortir avec un grand sourire d’une Panamera… essence (une type S), ce qui ne serait pas très « socialiste ».

Mais être socialiste (encore qu’il faudrait définir exactement ce que c’est, et c’est une autre question, qui dépasse largement le cadre de ce site consacré à l’auto), est-ce souhaiter le nivellement par le bas, que tout le monde (et notamment le petit peuple d’en bas) roule en voiturettes à pédales ?



Nous ne le pensons pas : à nos yeux, le « socialisme », ce n’est pas « ça », c’est-à-dire une caricature de « socialisme », complaisamment diffusée par les adversaires dudit candidat, dont les initiales ne sont pas PDK (Porsche Doppelkupplung, une boîte robotisée à double embrayage), mais DSK (une espèce de socialiste à double embrayage, ou à géométrie variable ?) Allez savoir…


 

C’est oublier qu’en d’autres temps, un certain Président « de droite » (en tout cas pas de gauche !), qui plus tard a laissé son nom à la voie express rive droite de Paris, le long de la Seine, ne détestait pas l’automobile, bien loin de là.


Les jours de cérémonie officielle, il roulait en Citroën SM décapotable de parade, carrossée par Chapron. Les autres jours, il n’hésitait pas à prendre le volant de sa voiture personnelle. Une… Porsche. Une 356 SC gris anthracite à sellerie cuir cognac, avec laquelle il se faisait un malin plaisir de semer son escorte motocycliste ! La cigarette au bec ?


Au fond, un homme politique -qu’il soit de droite ou de gauche- qui aime la belle auto, ne peut pas vraiment être tout à fait mauvais, non ?

 

Jean Michel Cravy

Sport