GP D’ESPAGNE DE F1 : VETTEL, QUATRE SUR CINQ !

VETTEL SUPERSTAR


Sur cinq Grand Prix cette saison, Vettel en a gagné quatre!

Celui-ci, en Espagne, a été un peu plus difficile que les autres, Hamilton ayant réussi à lui coller aux basques, mais le pilote allemand n’a jamais été franchement menacé, jamais attaqué.

Sauf trés briévement au départ, qu’il laisse à Alonso.

Et puis, la logique implacable a repris ses droits.

Vettel et son irrésistible monoplace Red Bull-Renault ont repris la tête

 

 

GRACIAS ALONSO !

Point numéro un.

Quand Vettel est en tête d’une course, la course en question est finie.

Donc, si Vettel part en tête, le GP est plié au bout de cent mètres.

Ici, merci, gracias Alonso, qui avait dit partout qu’il passerait Vettel au départ.

Tactique simple à priori. Alonso sait que Webber surveillera surtout Vettel…

Et c’est ce qui se passe, le poleman australien a les yeux rivés sur son coéquipier, et Alonso passe tout le monde …

Vettel, d’ailleurs, passe aussi Webber.  Du coup, on aura un GP fabuleux pendant 20 tours.

C’est-à-dire une course qui se dispute strictement sur le plan sportif, celui du pilotage. Et Alonso, devant son public, est phénoménal.

Ce départ est exceptionnel partout, une bagarre de géants, on est à plus de 200, la ligne droite après le départ est très longue, du coup, un pilote comme Schumacher, qui adore la « fight » se bat formidablement.

Il est avec les leaders, alors qu’il est parti dixième…

Bref, un GP qui commence bien.

Et personne ne lâche ma cadence devant, Hamilton et Alonso ont toujours dit que la seule tactique contre els Red Bull était de les harceler.

Et ça marche.

Du coup, au bout de quelques tours, il n’y a plus que quatre voitures en tête, Alonso, Vettel, Webber et Hamiton.

Ce qui est déjà bien, par rapport à d’autres GP où c’est terminé au bout de quatre secondes…

VINGTIEME TOUR : VICTOIRE… ET DEFAITE  AUX STANDS

Et l’on retombe hélas dans les travers qui font qu’aujourd’hui, les audimats de la F1 tombent en catastrophe.

C’est dans les stands que Vettel va passer Alonso.

Ici, il me revient cette litanie qui a déjà mis la F1 en péril à l’époque Schumacher.

La force du pilote allemand, c’est bien sûr son talent, qu’il met toutefois totalement au service de tactiques infiniment rusées mises au point par son patron d’écurie, Jean Todd.

Et les victoires de Schum s’enchainaient comme des perles sur un collier, au point de lasser spectateurs et téléspectateurs.

Clairement ici, le stand de Vettel a vu la manœuvre qu’il faut faire pour le premier changement de pneus et quand Alonso fait son premier arrêt aussi, il ressort …second !

C’est alors le début d’un long cauchemar pour le pilote espagnol. En particulier parce qu’il devra passer son premier train de pneus durs bien avant les leaders.

Et ça, merci Pirelli, c’est deux secondes au tour.

Bilan, Alonso finit cinquième avec un tour de retard sur les deux premiers !

Démentiel.

Effroyable à la limite.

Pour une fois, je ne suis pas d’accord avec les commentateurs de F1 à la TV, qui affirment que grâce à Pirelli, les courses sont plus disputées.

Elles sont seulement plus incertaines, avec des pilotes extraordinaires qui risquent leur vie, des ingénieurs qui font des voitures de folie et… des pneus qui flanquent tout ça par terre, parce qu’à l’agonie.

QUATTUOR, TRIO, DUO…


Vettel est donc devant depuis le vingtième tour.

En vertu du principe énoncé à la première ligne de ce reportage, il ne sera donc plus rejoint. On l’a dit, Alonso disparaît lentement, happé par des pneus… « à la gomme »

Fernando Alonso, qui expliquera plus tard :

« Le meilleur moment de la course a été le départ. Nous avons beaucoup travaillé là-dessus et vous pouvez voir le résultat. C’était génial de voir le public crier dans la tribune principale ! J’ai essayé de faire de mon mieux en essayant de contenir les pilotes plus rapides pendant une vingtaine de tours. Mais après cela, je n’ai rien pu faire. J’étais stressé en regardant dans mes rétroviseurs tout le temps. J’essayais d’anticiper leur mouvement ou de les copier. Ensuite, j’ai disputé la moitié de la course avec des pneus durs ce qui nous a beaucoup pénalisés. Et au final, l’écart à l’arrivée est plus important qu’il ne l’est en réalité. Nous manquons d’appuis aérodynamiques : nous n’avions pas un aileron qui convenait au circuit. »

Celui qui revient dans le jeu, grâce à une très belle gestion… des pneus, c’est Jenson Button.

Il a carrément raté son départ, mais son stand lui fait une stratégie de changements au petit poil. On imagine que sur quatre arrêts, ce qui est maintenant la règle, on a même envisagé cinq arrêts dans certaines écuries, cela peut être très payant ou tout à fait abominable.

Et Button remonte comme la foudre, se retrouve troisième quand il arrive à passer un Webber qui n’a guère été convaincant, il a raté son départ et rate sa course, la faute probable à un KERS défaillant.

Le KERS, rappelons-le, est la récupération d’énergie aux freinages, que l’on libère à l’accélération selon besoin.

La stratégie du stand de Button est d’ailleurs tellement bien faite qu’il ne fera que trois arrêts. Cela dit, à l’arrivée, il est quand même à plus de trente cinq secondes des deux premiers !

Et il n’y aura que quatre voitures dans le même tour.

C’est assez attristant.

Jenson Button lâchera à l’arrivée :

« Mon premier tour a été un désastre complet ! J’ai signé un mauvais départ en restant coincé à l’extérieur au premier virage. Je ne sais pas où j’étais après quelques virages mais je devais être aux environs de la 11e place. Après cela, c’était très piégeur. Mais grâce à une stratégie fantastique, nous sommes remontés jusqu’à la 3e place. J’étais satisfait aussi de dépasser Fernando Alonso et Mark Webber. Nous avons fait trois arrêts et ça a fonctionné. Je suis heureux d’avoir marqué des points. J’ai vraiment l’impression d’avoir couru. »
Dans les quinze derniers tours, ils ne sont donc plus que deux, Vettel et Hamilton, ce qui est d’ailleurs intéressant parce que logiquement, à ce point de la course, Vettel est seul devant.

Lewis qui racontera :

« Nous ne pouvons pas être déçus. L’équipe a fait un travail formidable que ce soit durant les arrêts ou au niveau de la stratégie. J’ai réalisé un bon départ puis je suis resté dans le sillage de Mark Webber pendant un bon moment. Nous avions un bon rythme mais c’était très difficile de dépasser Sebastian Vettel à la fin. Il était rapide, particulièrement dans les virages 3 et 9, et dans la dernière courbe précédant la ligne droite. Malgré tout, j’ai tout donné. Nous pouvons être satisfait de notre course et de terminer deuxième. Avec la troisième place de Button, c’est bon pour le championnat Constructeurs. »

D’abord, le stand McLaren a accroché le record du changement le plus rapide. Hamilton n’a donc rien , se calquant d’ailleurs sur la stratégie de  Vettel, les GP tournent au « Match Racing » type Coupe America, où les deux bateaux adversaires doivent se couvrir sans arrêt.

Et le fait est que la McLaren tient le rythme de la Red Bull.

L’écart entre les deux voitures va de deux secondes à une demie seconde. Mais il reste un écart. Dans les derniers tours, à chaque ligne droite, Hamilton actionne son DRS, aileron mobile qui permet de gagner près de 15 km/h.

Il remonte comme une balle mais pas assez pour menacer Vettel.

Cela se finit ainsi, on aurait aimé une vraie bagarre entre les deux voitures, elle n’aura pas lieu.

Parce que Vettel, nouveau Schumacher auquel il va falloir se faire, est un garçon qui ne fait plus d’erreurs…

Redescendu du podium, l’heureux vainqueur expliquait :

« Ce GP a été vraiment difficile. Durant la première partie de la course, nous avons utilisé nos pneus tendres. Mais après, avec les durs, Lewis Hamilton était très rapide. Nous étions sur des stratégies un peu différentes. A partir de ce moment là, je savais que ça allait être très serré au cours des dix derniers tours. Je priais pour les pneus de Lewis se dégrade également car il revenait fort sur moi. Il était beaucoup plus rapide particulièrement dans le dernier secteur. Au départ de la ligne droite je reprenais l’avantage mais au bout de cette dernière, il était juste dans mes rétroviseurs grâce au DRS. Il était très proche. Dans les derniers tours, j’ai mieux négocié le 3e secteur pour me permettre d’avoir une avance suffisante dans la ligne droite. Mais cette course a été très difficile. Lorsque j’ai franchi la ligne d’arrivée, ça a été un vrai soulagement. Je suis très heureux. »

De son côté, le poleman Mark Webber seulement cinquième, ajoutait :

« Je ne pense pas que mon départ ait été mauvais mais celui de Fernando Alonso était fantastique. A partir de ce moment-là, notre stratégie a changé et il s’agissait plus d’une partie d’échec. Tout s’est joué dans les stands et je n’ai pas eu l’impression de courir sur la piste. A la fin du Grand Prix, je termine avec 40 secondes de retard sur Lewis Hamilton »

Un mot encore de Schumi, bon sixième :

« Nous avons fait de notre mieux en course. J’ai effectué un bon départ où j’ai choisi de passer au milieu de la grille. C’était étroit mais heureusement, c’est passé. Ensuite, je me suis attelé à conserver ma position à partir de là. Nous pouvons être satisfaits du résultat. Au delà de ça, c’était piégeur avec une voiture survireuse, des pneus qui se dégradaient et un équilibre précaire.»

Prochain GP à Monaco dans huit jours.

Jean Louis Bernardelli

Photos: Teams –Red Bull

LE CLASSEMENT DU GRAND PRIX D’ESPAGNE

1. Sebastian Vettel (Red Bull RB7-Renault) Les 66 tours en 1H39’03”301
2. Lewis Hamilton (McLaren MP4/26-Mercedes) à 0”630
3. Jenson Button (McLaren MP4/26-Mercedes) à 35”697
4. Mark Webber (Red Bull RB7-Renault) à 47”966
5. Fernando Alonso (Ferrari 150) à 1 tour
6. Michael Schumacher (Mercedes MGP W02) à 1 tour
7. Nico Rosberg (Mercedes MGP W02) à 1 tour
8. Nick Heidfeld (Renault R31) à 1 tour
9. Sergio Perez (Sauber C30-Ferrari) – 1’27″244 à 1 tour
10. Kamui Kobayashi (Sauber C30-Ferrari) à 1 tour
11. Vitaly Petrov (Renault R31) à 1 tour
12. Paul Di Resta (Force India VJM04-Mercedes) à 1 tour
13. Adrian Sutil (Force India VJM04-Mercedes) à 1 tour
14. Sebastien Buemi (Toro Rosso STR6-Ferrari) à 1 tour
15. Pastor Maldonado (Williams FW33-Cosworth) à 1 tour
16. Jaime Alguersuari (Toro Rosso STR6-Ferrari) à 2 tours
17. Rubens Barrichello (Williams FW33-Cosworth) à 2 tours
18. Jarno Trulli (Lotus T129-Renault) – 1’29″673 à 2 tours
19. Timo Glock (Virgin VR02-Cosworth) à 3 tours
20. Jerome D’Ambrosio (Virgin VR02-Cosworth) à 4 tours
21. Narain Karthikeyan (Hispania F111-Cosworth) à 5 tours

ABANDONS
Felipe Massa (Ferrari 150) – 60éme tour
Heikki Kovalainen (Lotus T129-Renault) – 49éme tour
Vitantonio Liuzzi (Hispania F111-Cosworth) – 29éme tour

MEILLEUR TOUR: Hamilton en 1’26”727

LE CLASSEMENT PROVISOIRE DU CHAMPIONNAT PILOTES


1.Vettel :118 points – 2.Hamilton : 77 pts – 3.Webber : 67 pts – 4.Button : 61 pts – 5.Alonso : 51 pts – 6.Rosberg : 26 pts – 7.Heidfeld : 25 pts – 8.Massa : 24 pts – 9.Petrov : 21 pts – 10.Schumacher : 14 pts – 11.Kobayashi : 9 pts 12.Buemi : 6 pts 13.Di Resta, Sutil et Perez : 2 pts

LE CLASSEMENT DU CHAMPIONNAT DES CONSTRUCTEURS
1.Red Bull-Renault : 185 points – 2.McLaren-Mercedes : 138 pts – 3.Ferrari : 75 pts – 4.Renault : 46 pts – 5.Mercedes : 40 pts – 6.Sauber-Ferrari : 11 pts – 7.Toro Rosso-Ferrari : 6 pts – 8. Force India-Mercedes : 4 pts

 

 

F1