12000 ULTIMATE : DE LA FINLANDE AUX PAYS BALTES…

 

Journée 6: Tornio – Helsinki

Réveil difficile, le contre coup des 13h00 de route d’hier sûrement. Je découvre Tornio sous le soleil, cela m’aide à vite retrouver mes esprits et me donner un sourire qui traverse mon visage d’une oreille à l’autre. Magnifique, encore une belle journée qui s’annonce, surtout que l’on redescend sur Helsinki, donc toute la Finlande du Nord au Sud.

On repasse à la frontière pour les photos et vidéos d’usages et on engage sur la E4 qui nous aménera ensuite sur la E75 jusqu’à Helsinki.

La météo est au grand soleil et ciel bleu, et je suis rassuré de rejoindre Helsinki dans de telles conditions, puisque ce matin la réceptionniste nous reportait une météo avec tempête de neige et  prudence absolue si les voitures n’ont pas de pneus hivers.

Ce n’est pas la première fois que les services météos se trompent, et c’est tant lieux cette foi ci ! Les premiers 400km se déroulent à travers des forets immense d’arbres résineux, tous les lacs sont gelés et couvert de neige évidemment, mais j’image très bien tout cela au mois de Juillet.
 

Je suis chanceux de découvrir ces paysages en période hivernale et ensuite en période d’été.

Une pause pipi s’impose, j’ai bu trop de café, et même si la caféine aide à tenir bon, il faut prendre de bons bols d’airs frais toutes les 2 heures et se dégourdir les jambes…

Le parking annoncé me parait idéal et très calme, mais recouvert de neige, alors j’arrive prudemment dessus… mais pas suffisamment visiblement, il est verglacé et c’est une vrai patinoire.
Cela me rappelle immédiatement le Jet-ski, tu tournes le guidon mais rien ne se passe si tu n’accélère pas et ton jet-ski va tout droit.

Voilà donc ma Porsche dans le même phénomène, avec ou sans accélération, j’ai tourné le volant mais la voiture tire tout droit, gloupppsssss … tout droit dans une profonde ornière de neige gelée.

Le seul bon réflex et de ne pas freiner et bloquer les roues, mais de laisser le frein moteur ralentir la « casse » et prier pour un dénouement heureux.

L’avant choque, pas de bruit de fracas, pas de déclenchement d’air bag, juste un violent bruit sous la voiture.
Je fais donc marche arrière pour ressortir, mais rien ne se passe, la voiture ne bouge pas, les roues patinent dans le vide. Même en demandant à l’équipe de pousser le devant de la voiture en soulevant un peu, rien de rien…

Après l’énervement j’ai presque envie de rire tellement c’est invraisemblable cette situation pour une pause pipi.
Je descend et je vérifie sous la voiture, la bonne blague ; je suis « tanké », le fond de la voiture est posée sur un gros tas de neige verglacée, les roues avant dans le vide et les roues arrières insuffisamment en appuie pour une bonne motricité sur le sol verglacé.

Analyse de la situation, hors de question de tirer la voiture avec une corde par l’arrière, pas de point d’accroche à part l’aileron… surtout pas. Personne n’a pensé à prendre sa cape rouge et son S sur la poitrine pour attraper la voiture et la poser plus loin, et je n’ai aucun talent de Jedi pour soulever la voiture par la force de la pensée !!!

Finalement, on prend le cric de la Porsche et celui de l’Opel, on les glisse sous l’avant des longerons de la GT3 et on soulève la voiture ainsi. Avec des barres de fer de remorquage on casse et déblaie la neige sous la voiture et on la remet à plat. On prend ensuite des blocs de neige glacés pour les tasser sous les roues avant pour remettre tout cela à niveau et on redescend doucement la Porsche, l’équipe se remet devant pour pousser au cas où, et me voilà sortit d’affaire.

Au final, une assistance est bien utile, et voilà cet incident relayé à l’état d’anecdote 12000 Ultimate Wikango 2011 reconnaissance, photographié et filmé pour la postérité !!!

On aligne encore 100km, pas de bruits suspect dans la voiture, je suis rassuré. Même si le temps se couvre, je reste heureux que ma voiture roule aussi bien et que rien n’ait été cassé.
Mais voilà la pluie qui fait son apparition, elle va laver les voitures de tout le sel amassé depuis Stockholm, la GT3 noire mat devenait blanche avec tout ce sel.

Et la pluie qui se transforme en neige maintenant, et la nuit qui tombe, et encore 150km environ.

La neige redouble d’intensité, elle commence à coller au sol et la visibilité devient nulle, du moins on voit à … 5 mètres. Le marquage au sol est en option sur cette portion de route, on doit donc « deviner » sa trajectoire, et avec la Porsche qui part en dérive, glisse légèrement si il y a trop de neige au sol, je commence à sérieusement m’inquiéter et j’imagine le scénario où l’on va devoir s’arrêter en bord de route ou dans le prochain village avec un hôtel pour nous accueillir. 

Alors je prie les dieux Ultimate et je jure de m’équiper de pneus thermo contact tous les hivers à partir de 2011. J’implore la clémence et supplie pour que la neige cesse de tomber ainsi.
Miracle oh miracle ; 1 heure de route après (soit 30/40km), la neige redevient pluie, et je remercie humblement les dieux Ultimate d’avoir exaucé mes vœux.

Cette épisode neigeux m’a bien fatigué, stress, concentration, rattrapage de voiture glissante, j’ai hâte d’arriver maintenant, cette journée a été éprouvante et malgré un kilométrage moyen, nous avons passé plus de 12h00 entre Tornio et Helsinki.
Je le confirme, les 12000 ULTIMATE ça se mérite.

Journée 7: Helsinki – Vilnius

Après une bonne nuit de sommeil, 4 heures, je jette un œil par la fenêtre de la chambre pour voir le climat extérieur. Pleine vue sur le port, avec en fond les car ferry et une mer blanche… Soleil et ciel bleu. Encore une belle journée en perspective.

J’avoue être un peu au radar et je commence à me demander quel jour on est et où nous sommes ?
La fatigue cumulée avec les heures de roulage, des nuits de 4 heures en moyenne, les photos à trier et poster et les textes pour le rapport du jour… On ne va pas se plaindre quand même !!!! Allez, réveil Olivier !!! Un bon petit déjeuner et ça repart…

On embarque dans le Car Ferry, trépignant d’impatience comme des gosses à voir de près ce gros bateau progresser dans la mer glacée.

La Porsche fait son petit effet dans la « soute » du bateau, les parois renvoyant le son rauque du Flat 6, et mon pied droit en ajoute un peu plus encore. Raaooo Raooo, place aux 12000 Ultimate Gentlemen !

Nous sommes aux première loge, en hauteur, assis dans un canapé face à la baie vitrée, en plein soleil… Il cogne dur.

Je mitraille de photos et vidéos, la glace, la neige, la proue du bateau brisant la glace, les mouettes, le ciel bleu, des photos de l’équipe aussi… Je n’arrête plus, merci le numérique. C’est impressionnant cet environnement, et ce n’est pas à la télé, c’est du réel.

Le temps d’une visite du bateau, le pont arrière, les différents bars et lounge, la boutique Duty Free, et je reviens m’assoir aux premières loge pour profiter du spectacle ; 5mn. L’effet lézard en plein soleil a eu raison de moi, je me suis assoupi, profondément assoupi, ronflant plus fort que les du moteur du car ferry, c’est dire !
Remis sur pied, je retourne prend un grand bol d’air frais (glacé) sur le pont arrière du bateau…

20 mn ainsi à contemplé l’environnement, prenant conscience de la chance que j’ai d’être là, et imaginant à quoi cela va ressembler cet été… Et tout comme la route effectuée jusqu’ici, je suis convaincu que les participants aux 12000 Ultimate vont être « scotchés » !

Mais revenons au présent, l’annonce de reprendre le volant de nos voitures est annoncée, retour dans la « soute » et arrivée du bateau à Tallinn. Nous attendons patiemment au volant que le bateau veuille bien ouvrir ses portes et libérer son flot de voitures… nous attendons.. nous attendons..nous attendons…

On nous annonce un problème mécanique pour l’ouverture des portes du bateau, que cet incident va être vitre réparé. 5mn, 30mn, 45mn… J’ai déjà commencé à feuilleter mon Flat 6 Magazine de Mars. 1heure…

On coule ou quoi ????????????????

Finalement le bateau fait une manœuvre et  nous sortons en faisant un demi tour et par l’ arrière du car ferry. Ouuaaaaaah, une anecdote en plus, LOL.

En débarquant à Tallinn nous avions beaucoup d’à priori sur l’itinéraire des pays de l’Est. Pauvres ignorants que nous sommes. Finalement L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie sont plutôt modernes et bien dans leur époque, villes, villages et réseau routier, avec évidemment des clichés sur leurs passés et leurs histoires grâce à leurs monuments et architectures.

Au fil des kilomètres on comprend bien cela, et les panneaux Européens qui annoncent les différents financements accordés à  ces pays, réseaux routiers entre autre, nous rappellent que ces pays sont bel et bien Européens, sans frontières et libre de circulation.
Nous avons malgré tout emprunté des routes en mauvaise état, mais en rénovation aussi, et si la GT3 passe sans problème, alors toutes les autres voitures engagées le feront aussi.

A mi chemin, à 300km de notre point d’arrivée, Vilnius, il est 17h40 et le GPS annonce 4 heures de route. La nuit tombe, et la neige aussi … Pppfffff, c’est pas vrai.

Et elle tombe bien, trop bien.. nous voilà sur une route du fin fond de la Lettonie, nuit noire, route blanche, et la voiture en glisse permanente… Et la neige qui redouble d’intensité.

Cette fois ci c’est sûr on va être planté au bord de la route, car continuer à rouler ainsi c’est prendre le risque de l’accident. Je commence donc à m’insulter de tous les noms, et que ne pas avoir pensé aux Thermo Gommes à cette époque de l’année pour un tel périple frise le ridicule débilus profond.

Et je le redis, ne jamais plus jamais plus jamais plus jamais, rouler en hiver sans thermo gomme.

Je me rappelle malgré tout qu’il existe un Dieu Ultimate pour les pauvres âmes comme moi, fatiguées et suppliantes. Je tente alors une prière, et redemande comme la veille, mais vraiment beaucoup plus inquiet encore, une clémence à ma faute. Je présente un méa culpa, je me confesse, je demande la pardon Ultimate, et je prie pour que la neige s’arrête et que nous arrivions sans soucis.

Je continue à rouler ultra prudemment, 15km/h, corrigeant la trajectoire de la voiture, anticipant la route déformée et couverte de neige… Quelques glisses lorsque la route monte ou descend.

Définitivement on va se poser là et dormir dans la voiture cette nuit. Rudy, mon frère qui est mon assistance m’encourage à continuer encore un peu, très prudemment… Je l’écoute sans grande conviction, facile pour lui dans l’Opel Break, avec toute l’assistance électronique.

Car la 996 GT3, rappelons le, c’est du direct live, pas d’assistance électronique, et on subit en plus les déformations de la route. Sans oublier des  « gommards » en 285 et 225 de large, bien posé sur la neige. Crispé au volant, progressant dans la nuit noire BLANCHE, visibilité de 3 mètres, je renouvelle mes prières.

Alléluia, je vais faire dresser un monument aux dieux Ultimate, c’est à peine croyable, mais la tempête cesse, et la route reprend sa couleur bitume quelques kilomètres plus tard, après 1 heure de conduite tous les sens en alerte…

Ouuffffff, je me détend, je relaxe, et je me dis que j’ai comme même une « sacré chance » (version correcte et très polie de ce que je me dis à ce moment même), maintenant un seul objectif, arriver sans avoir à affronter de nouveau ce genre de galère.

Nationale, petites routes, re nationale, et enfin… une Autoroute ! 160 km de Vilnius, 160km d’autoroute à 2 voies, vitesse limitée 130km/h, ce qui me semble « vitesse libre » après une telle expérience neigeuse. A ce moment là je sens que la Porsche à besoin de décompresser aussi, elle a besoin de reprendre son souffle, de dégourdir ses roulements et réchauffer ses pneus.

Arrive alors une longue ligne droite qui se perd au loin dans la nuit, sans aucune voiture, l’autoroute est passée à 3 voies… Je suis calé en 6 à 135km/h. Je sens bien que la Porsche supplie à son tour, qu’elle ronronne, que ses phares ont vu ce qui s’offre à nous et que la caisse de la voiture entière trépigne…

OK, exceptionnellement et pour la remercier de m’avoir sortit sans encombre de cette tempête de neige, je lache l’accélérateur, je rétrograde 5ème, 4ème, 3ème…. L’échappement pétarade, la vitesse chute à 60km/h…

Je maintiens cette vitesse, la Porsche comprend alors que nous allons libérer la cavalerie, elle trépigne, et….et….

GAAAZZZZZZZZZZZZZZZZZZ.

Je pousse l’aiguille en zone rouge, le moteur lâche les 360CV et hurle dans la nuit, déchirant le silence nocturne Lithuanien, la vitesse monte, j’engage la  4, et la 5…. Tout cela en limite zone rouge.

La route est un billard, la Porsche tient son cap…. Je sens bien que cela lui fait du bien (et à moi aussi).

Je ne regarde pas la vitesse, ainsi je n’ai pas besoin d’en parler… :o)
Je libère soudainement le pied de l’accélérateur, la vitesse tombe et je laisse la GT3 ralentir ainsi.

Cette petite bourre sur 2 ou 3 kilomètres a relâché la pression dans l’habitacle, la Porsche et moi sommes ravis et c’est sur un rythme légal que nous rejoignons Vilnius.

La beauté et la modernité de la ville nous surprend (encore), nous arrivons à l’hôtel…

Superbe accueil, un excellent repas, encore des images plein la tête et des sensations d’avoir accompli une belle performance humaine..et mécanique.

Olivier Pairon (Texte et photos)

Sport

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