ENDURANCE: TOM WALKINSHAW EST MORT

Notre ami Antoine Seyler, nous a annoncé ce dimanche soir, la triste nouvelle :

 

 » Tom Walkinshaw est décédé ce dimanche matin quelques semaines après avoir fête son soixantième anniversaire (17 novembre) « 

 

L’Ecossais est décédé des suites d’une longue maladie…

Pilote automobile à ses débuts, Tom Walkinshaw décide ensuite de délaisser peu à peu le volant et ce pour s’investir de l’autre côté de la barrière, choisissant en 1975, de monter sa propre écurie de course.

 

Tom fonde alors effectivement, le  »Tom Walkinshaw Racing », une structure destinée à préparer et engager des voitures en compétition.

 

Néanmoins, Tom Walkinshaw poursuivra sa carrière de pilote puisque ce n’est qu’à la fin de la saison 1980, que ce robuste Ecossais mettra un terme définitif, à sa carrière de pilote.

 

Son équipe plus connu sous l’appellation de …  »TWR »  débute par le Championnat d’Europe des Voitures de tourisme. Il fait rouler des Mazda puis des Jaguar

 

Assez rapidement les succès aidant, l’écurie  »TWR » atteint la consécration, en se voyant confier la préparation et l’engagement officiel, des Jaguar dans le Championnat du monde des sports-prototypes.

 

Avec le soutien financier de Silk Cut, ses Jaguar obtiennent la consécration suprème, en remportant deux victoires de prestige, aux 24 Heures du Mans (1988 -1990).

 

Parallélement, les Jaguar Silk Cut-TWR obtiennent aussi également, trois titres de Championne du monde des sports-prototype (1987- 1988 -1991).

 

Au cours de la saison 1991, Tom Walkinshaw est recruté par le patron de l’équipe Benetton de F1, le bouillant Italien, Flavio Briatore.

 

Lequel lui propose de devenir directeur de l’écurie de Grand Prix, Benetton F1

 

A la tête de la structure transalpine, Tom Walkinshaw réorganise entièrement le département technique, engageant notamment le déjà très brillant ingénieur britannique, Ross Brawn, avec qui il collaborait déja au sein du Team TWR.

 

C’est d’ailleurs Tom Walkinshaw qui sera l’homme, à l’origine de l’engagement d’un jeune pilote allemand, lequel n’allait pas tarder à se révéler au grand jour !!!!

 

Un certain …. Michael Schumacher.

 

Assez vite, le Team Benetton va truster les victoires et remporter, avec Michael Schumacher, deux titres de Champion du monde, en 1994 et 1995. Cette même année, Benetton s’offre aussi, le titre mondial des constructeurs.

 

Toujours en 1995, Tom Walkinshaw est ensuite nommé par Flavio Briatore, patron de l’écurie française Ligier, que l’Italien vient de racheter à l’industriel Français, Cyril de Rouvre.

 

A l’époque, Briatore envisageait de déménager les ateliers de Ligier en Angletere et de faire courir les monoplaces tricolores, sous la bannière du … TWR !

 

Mais l’opération échoue, à la suite d’une lever de boucliers et d’un véritable tollé général dans le monde du sport automobile Français, totalement opposé à l’idée que Ligier puisse déménager en Angleterre.

 

Du coup, la manoeuvre ayant échouée, Tom Walkinshaw se retire de Ligier.

Au début de la saison 1996, il rejoint le Team Anglais Arrows et la rachète à l’ancien pilote (victorieux des 24 Heures du Mans associé au Belge Jacky Ickx), Jackie Oliver.

 

Pour Tom, c’est enfin LA consécration !!!

 

Il est propriétaire de sa propre écurie de Formule 1

 

Tom Walkinshaw qui déborde d’ambitions, va réaliser un  » véritable coup de maitre  » en recrutant tout simplement pour la saison 1997 …. le Champion du monde en titre, le Britannique Damon Hill.

 

Ce dernier venant de conquérir la couronne mondiale, au volant de sa Williams-Renault

 

L’Ecossais parvient également à convaincre le manufacturier Nippon, Bridgestone qui arrive en GP, de retenir Arrows, comme équipe de développement.

 

Exception faite d’une belle seconde place lors du Grand Prix de Hongrie cette même année 1997, les Arrows ne parviendront jamais à briller.

 

Les saisons sans résultats, se succédant et finalement en proie à d’énormes difficultés financières, l’équipe  Arrows – née de la scission au début d’avec Shadow de Don Nichols – finit par faire faillite, au cours de la saison 2002.

Année, ou Tom faisait rouler le Hollandais Verstaeppen et l’Allemand Frentzen.

 

Du coup, ayant laissé quelques solides… ardoises en Europe, Tom Walkinsham émigre aux antipodes, ralliant la lointaine Australie.

Là, il sera bien conseillé par l’ancien Champion du monde de moto en 500cc, l’Anglais Barry Sheene, qui lui ouvre bien des portes !!!

 

De ce fait, Walkinshaw  se retrouve à la tête de l’écurie officielle Holden.

 

Equipe qui participe avec succès au très prisé et réputé Championnat australien, V8 Supercars.

 

Ces dernières années, il était revenu en Angleterre ou il était devenu le propriétaire du non moins célèbre Club de rugby à XV de Gloucester.

Hélas, la maladie guettait…

Gilles Gaignault

 

Photos  : Infoscourse – Patrick Martinoli – Bernard Bakalian

 

SOUVENIR DE TOM …
 
Tout commence pour ma part en 1987. J’étais déjà engagé avec Edouard Goedert au sein du TWR Europe, basé à Luxembourg, commercialisant des kits tuning et aérodynamiques pour Mazda, Rover, et Jaguar.
 
Salon de Genève. Je rencontre Tom Walkinshaw, et lui demande si je puis intégrer son équipe compétition en Angleterre. Il me regarda en bon rugbyman qu’il était, et me dit:
 
« keep on trying » !
 
Un an plus tard, il me convoqua à Kidlington et me signa  mon contrat de Press Officer and Marketing Coordinator. Ce fut le départ d’une extraordinaire aventure, avec les résultats historiques qui nous font encore  tous vibrer… 
 
World Sports Prototype Champions en 1987 avec Jaguar, Le Mans 1988, 24 Heures de Daytona et 24 Heures du Mans à nouveau en 1990,et une myriade de podiums sur tous les continents.  
 
En 88′ justement tout le monde était sur le muret pour accueillir Jan Lammers en Héros, mais l’émotion et la fatigue me fit craquer comme bon nombre de membres de notre fantastique équipe. Je m’était réfugié au fond du stand, seul, les yeux brillants de joie et d’intense émotion. Tom me voyant de loin ,prit le temps de venir me faire une franche accolade, lui aussi avec les yeux humides…
 
Cela me marqua à vie !
 
Il y a bon nombre d’anecdotes sympathiques, me reliant à Tom ,comme cette  partie de chasse au faisan, dans sa propriété  qui rassemblait un petit groupe d’amis, dont ses anciens pilotes comme Martin Brundle, Derek Warwick et ses proches Richard West, Andy King et moi même. Tout d’un coup voulant me faire plaisir sans doute, Tom, sortit de la ligne, me donna son fusil et alla traquer à ma place…!
 
Une belle leçon d’humilité ,non ?
 
Bien sur Tom n’était pas parfait, et avait comme nous tous ses détracteurs, mais il avait un grand cœur pour ceux qu’il appréciait . C’était ,un battant, un vainqueur, jusqu’à la dernière seconde de ce dimanche 12 décembre ! 
 
L’Ecosse pleure son Champion, et l’Angleterre et Jaguar devront surement attendre encore longtemps pour réitérer de tels triomphes …
 
Antoine Seyler

 


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