CARRERA PANAMERICANA : DE LA JUNGLE AU DESERT…

Décidemment cette épreuve absolument unique au monde qu’est cette CARRERA PANAMERICANA n’en finit pas de nous tourner la tête !!!

Après avoir vécu une semaine durant dans les montagnes et les hauts plateaux chargés de la riche histoire des civilisations précolombiennes, nous sommes revenus l’espace d’une soirée dans le monde actuel, le monde moderne en faisant étape à Guadalajara, seconde plus grande ville du pays avec ses … 18 millions d’habitants !

Et aussi vite ce mercredi nous sommes retournés dans le Mexique aride, celui ou on crève littéralement de chaud, ou on suffoque :

38° en milieu d’après midi dans le petit village de Teocoltiche ou était installé le parc de regroupement.

Ce qui faisait dire à Daniel Rivard, le co-pi de Pierre de Thoisy, avec qui nous prenions une rapide collation:

« T’imagines, ici on passe de la jungle au désert »

Une étape aux allures de western moderne…

Les 75 concurrents rescapés de cette CARRERA PANAMERICANA 2010 sont partis ce matin de la mégalopole Guadalajara, pôle économique du Mexique et superbe ville moderne située à 500 Km à l’Ouest de Mexico, pour rejoindre la petite ville de Aguascalientes, après 380 km de route vers le Nord, dont quatre secteurs chronométrés.

Les paysages ont encore évolué pour prendre une tournure plus désertique, plus conforme à ce que les westerns ont pu véhiculer comme stéréotypes mexicains…

Vastes étendues arides, sols rocailleux plantés de cactus et d’épineux, entrecoupées de plaines sèches où sont implantés d’immenses ranchs et de magnifiques villages hérités de l’ère coloniale espagnole.

La grosse surprise de la journée fut sans conteste la dernière spéciale, courue sur un circuit ovale de stock car avec ses virages relevés…

Une grande nouveauté pour les concurrents qui auront, pour la plupart, apprécié l’expérience !

Pour en revenir à cette sixième étape, nous l’avons en partie effectué avec le ‘’ tôlier ‘’ en l’occurrence Eduardo Léon, l’homme qui a eu la bonne idée, la  » géniale  » idée mais aussi et surtout le culot de redonner vie à cette compétition d’un autre monde.

Avoir à son bord, le ‘’ Capo ‘’ cela est extraordinaire car ici au Mexique, cela vous donne absolument TOUS les droits. Le SYNONYME de liberté absolue…

Chose Rare, rarrissime…

Donc exceptionnelle.

C’est la raison pour laquelle, nous l’vons apprécié!

Un exemple ?

Eh bien en début d’après midi, sur une zone de travaux de plusieurs kilomètres ou la vitesse était bien évidemment limitée à … 40 Km/h, nous roulions peinardement à plus de …160 !!!

Et imaginez-vous, avec nous collant au train, aux fesses quoi, plusieurs véhicules de la  »Policia Fédéral » toutes sirènes hurlantes et moults gyrophares, rouges et bleus et qui nous suivaient sans chercher à nous arrêter.

Et encore moins, à nous verbaliser !!!

C’est cette atmosphère, cette vie, cette ambiance unique qui attirent donc chaque année, tous ces concurrents venus du monde entier, gouter à cet ultime plaisir de la fureur de vivre, à fond la caisse sur un itinéraire de OUF !

Et croyez nous, nous ne sommes pas prêt d’oublier cette extraordinaire expérience cette semaine de folie vécue sur ces routes Mexicaines.

Nous en avons pris plein les mirettes, plein les yeux, plein le cœur ! 

Et comme le disait Daniel Rivard, sur que nous reviendrons gouter cette ferveur, cette ambiance, cette chaleur humaine, cette communion quotidienne avec la foule en délire, au passage de la caravane métallique hurlante.

Sur que toutes ces images demeureront à jamais gravés dans nos mémoires, tant ce que nous vivons est impensable, inimaginable et irréalisable chez nous en France, comme dans toute l’Europe d’ailleurs.

 

Ce folklore permanent est justement ce qui assure à la CARRERA son immense succès interplanétaire.

Et ceux qui y viennent gouter ces montées d’adrénaline et ces fabuleuses charges émotionnelles, sont la meilleure campagne de publicité qui puisse exister et celle-là, elle ne coute pas cher en plus.

A ce sujet, redonnons la parole aux ‘’ bizuths’’ Français de cette édition 2010.

Daniel Rivard et le tandem Philippre Vandromme-Frédéric Vivier.

A l’arrivée à Aguacalientes – qui porte bien son nom -, fourbus, épuisés par la chaleur suffocante, ils sont envahis de chasseurs de photos et d’autographes.

Il est vrai que les deux Mercedes 300 SL ‘’ portes papillon ‘’ attirent l’œil car cette merveilleuse bagnole qui date pourtant de 1955, a encore de la gueule !!!

Philippe Vandromme, le premier descendu de la bête, celle arborant le numéro 215, nous rejoint à l’ombre:

« Quelle journée. Tiens, commençons par la fin. On a roulé sur un ovale ou nous devions effectuer huit tours. T’imagines, jamais de ma vie, je n’avais tourné sur un ovale du type Daytona. Tu as l’impression de rentrer dans l’arène. »

Et il poursuit:

« Carrément. Alors tu fais gaffe. Car en pénétrant sur le banking il y a déjà d’autres bagnoles qui roulent. Parties avant toi. Tout le monde roule en même temps. C’est, crois moi franchement un peu angoissant, oui un peu stressant. Alors tu regardes et tu fais comme les habitués. Tu montes tout en haut pour prendre de la vitesse mais tu ressens de l’angoisse car des bagnoles, il y en a partout. Au dessus de toi, a cote, dessous, devant, derrière et toute cette meute lancée a fond. Car on a affaire, à une bande de dingos qui ne se prennent pas pour des gringos et qui n’ont qu’une idée, foncer. C’est cela qui fait le charme de cette course. Ce petit grain de folie. Et, à force, tu te prends à leur jeu »

Revenu du parc fermé, qui lui n’en a que le nom, car contrairement à l’Europe, ici chaque soir, il est envahi par une foule en délire, qui chante, qui crie, qui hurle sa joie… et qui agite le drapeau Mexicain, revenu donc nous retrouver, Pierre de Thoisy, le plus populaire de tous les pilotes en course, eu égard à son incroyable palmarès ‘’ local ‘’ ses sept victoires dans cette CARRERA PANAMERICANA, nous explique que lui ces épreuves en circuit, en trop grand nombre cette année, cela ne l’existe nullement.

Curieux, car pourtant Pierre est avant tout un pistard (pilote de circuit) plutôt qu’un Rallyman, cette PANAMERICAINE étant sa seule épreuve sur route annuelle:

« Oui, c’est la première année ou on se coltine pratiquement une épreuve spéciale en circuit chaque jour. Par le passé, LALO – surnom d’Eduardo Léon l’organisateur – ne proposait qu’une incursion sur un circuit. Rouler sur l’ovale ce mercredi m’a plutôt gêné car sur ce type de piste, tu ne connais pas les limites de ta voiture. Tu ne sais absolument pas ou se situent les limites d’adhérence. Tu ne sais de quelle marge tu disposes. C’est un peu hasardeux et piégeur. Il est vrai que comme Philippe, je n’avais en trente ans de courses, jamais encore gouté au plaisir de tourner sur un ovale. »

Son brillant co-pi, Daniel Rivard semble enchanté de sa semaine Mexicaine. Il affiche une mine radieuse même s’il avoue être crevé ‘’ on dors quatre heures par nuit ‘’ .

Lui aussi découvre la  »célébrité » avec ses incessantes grappes de chasseurs de photos. Les demoiselles ne sont pas les moins farouches pour poser à ses cotés, lui qui affiche une petite soixantaine !!!!

Il nous résume  cet apprentissage du métier de co-pilote, car en débarquant à Mexico, il y a dix jours, il n’avait jamais disputé un rallye.

Alors ses impressions nous intéressent car débuter dans le métier à la CARRERA, c’est un peu comme si tu partcipais à ta première course et que celle-ci soit tout simplement les … très redoutables 24 Heures du Mans !

« C’est un super apprentissage. Cette course est véritablement prenante, passionnante. Rouler avec un pilote de la trempe de Pierre, c’est géant, tant tu te sens en complicité. Cette épreuve te vaccine. Tu t’y sens de mieux en mieux. Au début à Tuxla, j’avais comme l’impression de découvrir un autre monde, de débarquer sur la lune. Ma principale surprise, c’est tout de même de constater le niveau très élevé des pilotes locaux et américains, tous ces habitués qui mènent la CARRERA  à une vitesse dingue. Car contrairement à nos Rallyes en Europe qui se disputent un peu en marguerite autour d’une même ville ou région, ici on va de l’avant, s’enfilant au minimum 500 à 600 bornes, chaque jour.

Daniel enchaîne:

« Et a ce rythme la, en une semaine on traverse pratiquement le Mexique venant de la frontière du Guatemala, à celle du Texas. Alors pour un chevronné comme Pierre, c’est du courant mais pour moi, néophyte je découvre tout.»

Et il conclut:

« Néanmoins, je suis en totale confiance car je sais qu’il en garde sous le pied par prudence car il me sait rookie. Je suis en tout cas ravi de l’avoir accompagné car nous avons formé un beau duo et notre 300 SL est une voiture exceptionnelle. Et ici, sur ces routes bombées et défoncées à souhait, on a comme l’impression de se trouver installé dans le baquet d’une monoplace de F1 qui roulerait sur des chemins de traverse » !!!!

Une chose est sure.

Les deux Mercedes 300 SL du Team HK Engineering réalisent la course parfaite.

Ni sorties de routes – on en a compté plus d’une cinquantaine cette semaine – ni casses.

Bref, le bilan des deux équipages Français de ces sublimes Allemandes, est parfait.

Mention ? TRES BIEN.

Au classement  général provisoire , carton plein comme d’habitude des surpuissantes Studebaker !!!

On trouve en effet pas moins de cinq d’entre elles aux… cinq premières places.

Avec dans l’ordre, celle du Finlandais Harry Rovenpera suivi du Mexicain Michel Jourdain.
Viennent ensuite, la Stude de son compatriote Jorge Pedrado puis du belge Stephan Meyers et encore un ‘’ local ‘’ Gabriel Pérez.

Pointent aux places d’honneur, une BMW (Eduardo Henkel), une Hudson (Fransisco Marquez Garcia) , le petit cabriolet Mexicain LT de Carlos Anaya, une Maserati, la première des nombreuses Mustang que pilote l’ancien Champion F1, l’Allemand Jochen Mass.

Suivent une Alfa Roméo, une Volvo, une Ford Falcon, une Chevrolet, une Buick.

A noter que la Volvo P1800 de Jo Ramirez l’ancien Team-manager de l’équipe McLaren aparait au trente et unième rang.

Les deux Mercedes 300 SL apparaissent elles aux trente cinquième et trente huitième positions. Mais elles figurent toujours aux seconde et troisième places de leur catégorie, celle dénommée Sport Mayor

Gilles Gaignault
Photos : Thomas Frey
  et Miguel Angel Elizondo Marquez

 

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