RALLYE DES PHARAONS : SCHLESSER ET COMA VICTORIEUX AU CAIRE

En ce dimanche matin 10 octobre, à 5h, sous la protection d’Orion qui brillait encore haut dans le ciel de Siwa, les motards ont quitté le bivouac pour une longue et ultime liaison de160 km.

Laquelle cloture ce beau Rallye des Pharaons

La spéciale ensuite de 240 km, pour rallier l’arrivée de cette treizième édition du Rallye des Pharaons, fut une délivrance pour certains comme l’Espagnol Marc Coma (KTM 690) qui remporte le secteur sélectif, le classement général et aussi et surtout le titre de Champion du Monde FIM des Rallyes Tout Terrain.

« Aujourd’hui, c’était relativement facile et très rapide. J’ai attaqué à fond mais j’étais confiant. Le titre était très important pour moi et peut-être que le premier jour, j’y ai pensé un peu trop mais ensuite, j’ai repris mes marques. »

 

Le Chilien Chaleco Lopez (Aprilia 450) remporte la catégorie 450 et se classe ainsi second au Championnat du Monde FIM des Rallyes Tout Terrain 450:

« Ce matin, après 10 km, j’ai compris que Marc était inaccessible. J’ai bien roulé mais sans prendre de risques inutiles, c’était trop rapide et la différence entre la 450 et la 690, sur ce terrain, est trop grande. Je suis très content de ma deuxième place, c’était un excellent test pour le Dakar. »

En troisième position, nous retrouvons Helder Rodrigues, le Portugais au guidon d’une Yamaha 450:

« J’étais très serein. Je n’avais rien à gagner aujourd’hui et c’est une belle satisfaction de terminer troisième du Championnat du Monde FIM des Rallyes Tout Terrain 450. »

Mais cette dernière spéciale fut aussi un cauchemar pour d’autres pilotes comme le jeune Polonais Jakub Przygonski qui était quatrième au général et se retrouve finalement seulement…quinzième, avec trois heures de pénalités, pour ne pas avoir franchit la ligne d’arrivée moteur allumé !

« Depuis le début de la spéciale, j’ai connu un problème électrique, et à 70 km de l’arrivée, ma moto s’est arrêtée. C’est mon coéquipier, Dabrowski, qui m’a tiré avec une sangle jusqu’au podium.»

Le Guatémaltèque, Francisco Arredondo, est, quant à lui, tombé en panne d’essence, tout comme Jaime Prohens qui a perdu du temps à souffler dans son réservoir…

Mais c’est bien connu, la malchance des uns fait le bonheur des autres comme…

l’incroyable Rookie danois, Jes Munk, qui, du coup, finit son premier rallye en huitième position !

En Quad, écrasante victoire du sympathique Argentin, Marcos Patronelli, qui remporte le rallye avec 2h28’27 d’avance sur Rafal Sonik et plus de 9h sur Rampolla.

Camelia Liparotti, quatrième et seule femme pilote du Rallye a trouvé le Rallye beaucoup plus roulant que les autres années:

« C’était très rapide en général sauf hier qui était une étape technique mais le Rallye des Pharaons reste le plus beau du Championnat du Monde FIM des Rallyes Tout Terrain ! »

LA CHANCE ETAIT AVEC SCHLESSER

En voiture aussi la dernière spéciale réserve des surprises et cette fois, c’est Jean-Louis Schlesser qui en fait les frais mais gagne néanmoins le rallye grâce à la sportivité de son concurrent direct pour la Coupe du Monde des deux roues motrices, Éric Vigouroux, qui l’a remis sur ses roues après un tonneau !!!

Schlesser a avoué rouler trop vite (voir interview ci -dessous) et est monté sur un monticule de pierres avant de partir en tonneau et de casser pas mal de carrosserie

Le Français eut bien de la chance que Vigouroux lui porte secours…

En 2006, dans la dernière étape du Dakar, Vigouroux aussi avait connu ce genre de mésaventure et attendait une sangle à la main et son Trophy Truck sur le flanc mais Schlesser avait passé sa route…

Comme quoi le Français de … San Diego n’est pas revanchard et est animé d’un formidable esprirt sportif.

Éric Vigouroux et Alex Vinocq sont donc Vainqueurs de la Coupe du Monde FIA Tout Terrain deux roues motrices et … aussi Champions du Monde de la sportivité !

Belle victoire d’étape pour Maurizio Traglio et Fabian Lurquin qui signent leur troisième succès consécutif avec leur Nissan.

« Il y avait longtemps que je n’avais pas fait un aussi joli parcours. J’ai retrouvé les mêmes émotions de quand on traversait le Ténéré avec le Dakar… Du point de vue sportif, c’est une deuxième place de prestige et je dois dire que je n’ai connu aucun problème avec ma Nissan préparé par Tecnosport. »

Ce Rallye des Pharaons se terminait dans le Marina Resort, sorte de Disneyland avec canaux et gondoles… Ce soir, petite bamboula… suivie de la remise des prix !

Judith Tomaselli
Photos : Alain Rossignol et Juju Toma

 

JEAN LOUIS SCHLESSER : TROIS COURSES-TROIS VICTOIRES

Déjà victorieux à deux reprises  – en 1992 et 1994 – en Egypte des Pharaons, sans oublier une seconde place en 1993, Jean Louis Schlesser a donc ajouté une troisième ligne à son palmarès Egyptien, en triomphant dimanche dernier pour la troisième fois.

Quatre fois au départ, trois fois sur la plus haute marche du podium !!!

Et l’on serait tenté d’y ajouter un autre succès obtenu sur le sol Egyptien, en l’occurrence son triomphe en  2000 lorsqu’il y gagna, associé au regretté Henri Magne, le Dakar, dénommé cette année-là, Dakar-Le Caire.

Joint alors qu’il venait de débarquer chez lui sur la côte d’azur, l’ami Jean Louis nous résumé sa belle petite semaine sous le soleil de ce beau pays qu’est l’Egypte

Et au fait, pourquoi est – t’il revenu après une si longue absence aux Pharaons ?

«  En fait, mon équipier qui roule aussi sur le buggy comme l’an dernier au Shamrock, François Lethier voulait parfaire son pilotage et s’entrainer dans les dunes pour y perfectionner sa conduite. De plus en vu de la prochaine édition de la Transafricaine en janvier prochain, des pilotes Russes tenaient à tester mon buggy dans le désert. Essai que nous avons programmé le lendemain de l’arrivée des Pharaons. »

Mais revenons justement à sa course :

«  Cette année, j’étais content de revenir ici. Les organisateurs nous ont proposés un très, très beau rallye. Mais qu’il à fait chaud. Certains jours, la température est montée jusqu’à 40°. Sur les six spéciales qui totalisaient tout de même 2400 km, j’en remporte trois. Mais le dernier jour, j’ai eu un bol et une chance inouïe. Après 13 km sur les 250 que comportait cette ultime journée, je suis parti en tonneaux.. En fait, c’est complètement de ma faute. La veille, nous avions changé les plaquettes. Que je n’ai pas rodé malgré les 160 km parcourus en liaison avant ce dernier rendez-vous avec le chronomètre. J’ai incroyablement zappé le rodage. Dans une partie très rapide à fond, j’ai touché la pédale de frein et du coup on est parti en tonneaux. »

Et Jean Louis de conclure :

«  On a mis 45’ pour nous dépanner. A l’avant, il n’y avait plus de carrosserie. Le radiateur était percé et une roue crevé. J’ai eu un doute car si je possédais une avance qui au matin de ce dernier jour paraissait confortable et suffisante – 1h30 – elle a vite fondu. Je craignais que mon suivant immédiat ne me reprenne  ce temps. Finalement, je n’ai concédé qu’une heure et après être reparti, je l’emporte au final, avec encore une marge de 32’. Je suis franchement satisfait car il s’agit de ma troisième victoire en trois épreuves cette saison après le Rallye Oilybia de Tunisie au printemps et la Transafricaine en janvier dernier »

Désormais, le ‘’ père Schless’’ va se consacrer à l’organisation de la prochaine édition de cette Transafricaine qui lui tient tant à cœur lui l’amoureux de l’Afrique

Gilles Gaignault
Photos : Alain Rossignol

LE PROTRUCK DE VIGOUROUX

 

 

 

 

 

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