LMS : ANDREA BARLESI A LA DECOUVERTE DE FRANCORCHAMPS…

Si au Castellet pour la manche d’ouverture du Championnat d’endurance LMS 2010, le débutant Andrea Barlesi roulait en ‘’ pays connu ‘’  ayant déjà eu l’occasion de tourner à plusieurs reprises sur le célèbre tracé provençal du Paul Ricard, l’hiver dernier lors des Winter Séries, ce week-end il n’en est pas de même, en terre ardennaise !

Effectivement pour ce second rendez-vous de la saison LMS, le jeune pilote de l’écurie DAMS découvre les difficultés nombreuses du circuit de Francorchamps, ou il n’avait encore jamais mis les pieds…

.. Changement de décor donc pour le ‘’ Rookie ‘’ des épreuves d’endurance à l’occasion de ces 1000 km de Spa

L’  »Apprenti champion’’ qui porte les couleurs d’autonewsinfo et dont nous suivons avec une attention toute particulière le parcours cette année et qui découvre  en effet le tracé du toboggan de Francorchamps, piste dont il n’avait jamais encore eu l’opportunité de fouler l’asphalte.

Donc, c’est un peu la gorge nouée et serrée qu’il débarquait mardi dernier, accompagné de son coach, Eric Helary.

Souhaitant lui donner plus de chances afin de ne pas se lancer dans l’inconnu, son père Laurent Barlesi  avait profité de la présence du Club Lotus Allemagne pour demander à Helaryun ancien vainqueur des 24 Heures du Mans – de monter avec sa Lotus Exige et ce afin de permettre au jeune Andrea de rouler mercredi afin de découvrir toutes les subtilités de la redoutable et redouté piste Ardennaise.

Très connu grâce à sa victoire mancelle en 1993, Eric Helary est parvenu mercredi dernier à s’immiscer dans l’imposant peloton des propriétaires de Lotus. Ce qui a eu pour conséquence d’autoriser et de permettre au fils Barlesi de s’installer dans l’habitacle de l’Exige et d’enquiller ainsi les tours à loisir, pour ne pas se lancer ce vendredi dans la grande inconnue, au milieu de l’imposante meute des cinquante bolides qui participent au Championnat LMS.

Mais laissons Andrea nous livrer ses premières impressions.

Alors que ressent-on lorsqu’on dévale pour la toute première fois vers le raidillon ?

« Sincèrement le premier tour, c’est ahurissant. Dépaysant. Tu hallucines et te demande ce que tu fais la!  La piste est tellement vallonnée que tu t’y perd d’un virage à l’autre. Donc, j’ai bien écouté les bons conseils prodigués par Eric et bien pris tout mon temps pour bien assimiler  la totalité des 6976 mètres. Pendant que mon équipier Cicognani qui avait pris le relais découvrant lui aussi Francorchamps, je révisais dans le stand autour d’une carte du tracé les trajectoires. L’après midi pour la seconde séance j’allais déjà plus vite ayant  bien analysé et mémorisé ce tracé sinueux et tourmenté à souhait.» 

Certes la conduite de l’agile Lotus Exige n’avait rien à voir avec le pilotage du gros proto FLM (Formula Le Mans). Mais le père Hélary nous confiait :

« Qu’importe, l’important était qu’il tourne avec Alessandro et roule pour se mettre en confiance car il était un peu stressé à l’idée de rouler ici »

Sur que cette approche allait bien lui servir  et qu’elle était même nécessaire avant  d’effectuer ses premiers tours de roue en course.


A ce sujet il est évident que le peu de temps de roulage accordé – trois heures en tout mais à partager en trois séances d’une heure et pour trois pilotes – est assurément peu pour ces jeunes qui arrivent en LMS ayant choisis l’option endurance et qui se retrouvent plongés au milieu d’une meute bien aguerrie de pilotes d’usine ou professionnels et qui roulent sur toutes les pistes depuis des lustres et quasiment en permanence.

Ce qui est notamment le cas des hommes des Teams comme Audi ou Peugeot !

Difficile dans ces conditions de rouler vite pour un ‘’ Rookie ‘’ aussi doué soit t’il !

Effectivement ce roulage improvisé aura donc été d’une parfaite utilité car deux jours plus tard, ce vendredi changement  radical de décor, la pluie et le mauvais temps ayant remplacé le chaud soleil des essais privés du milieu de semaine.

Conditions climatiques que nos amis d’Outre Quiévrain dénomment  la ‘’ Drache nationale ‘’  autrement dit ce qu’en France on appelle ‘’ A real English morning ‘’ !!!

C’est Gary Chalandon le seul des trois pilotes DAMS  à connaitre Francorchamps  qui ouvrait le bal et attaquait la première séance libres. Au bout des vingt minutes réglementaires, il abandonnait le baquet à Andrea pour vingt ‘’Ptites’’ minutes.

Temps qui  n’autorise tout compte fait que … Quatre , oui 4  maigres tours d’essais !!!

Pas de quoi se sentir à l’aise au milieu du peloton des furieux que sont les ténors des grosses armadas  (Audi –Aston-Peugeot –Lola et autres BMW et Ferrari) qui klaxonnent tour après tour à loisir sans cesse, tout au long des six kilomètres…

C’est dire si tourner dans ces conditions tourne au .cauchemar pour un néophyte. Lequel doit à la fois rouler le plus vite possible, apprendre les trajectoires, se frayer un passage dans le trafic et laisser la place aux vedettes de la discipline!

Pas franchement de la rigolade… 

A ce petit jeu, Andrea s’en est heureusement très, très bien sorti ne commettant aucune bévue et ramenant sa FLM DAMS au stand dans le même état ou il l’avait récupéré

A sa descente du bolide, il nous racontait cette première sortie Spadoise en piste :

« J’ai été des mon entrée en piste sur la défensive. Le comportement de l’auto n’avait plus rien à voir avec les sensations ressenties au volant  de la Lotus mercredi.  Par conséquent je suis resté en permanence en dedans extrêmement prudent. Mon objectif premier étant de ne pas aller flirter avec les risques et de bien demeurer concentrer afin de poursuivre mon apprentissage de Francorchamps »

Sur que le môme aura été chahuté dans l’habitacle
On oubliera le chrono dont on ne parlera pas en cette première journée.

D’ailleurs même un grand pro – il a disputé à cinq reprises les très prestigieuses 500 Miles d’Indianapolis –  comme Stefan Gregoire, pilote de la Corvette du Team LAA (Luc Alphand Aventures) et qui découvrait lui aussi le roulage à Francorchamps, se disait impressionné!

Alors vous pensez, notre ‘’ Rookie ‘’…

Les instructions fournies étaient de rouler au milieu du trafic de parfaire sa connaissance de la piste et de gérer au mieux le pilotage de cette grosse auto (900 kilos pour 440ch.)

Avouez que ce n’est pas simple de tout assimiler aussi vite en aussi peu de temps pour un gamin de … 18 ans !

Mais il est vrai qu’Andrea nous étonne et nous épate par son mental.

Malgré tout vendredi au sortir de cette découverte de Francorchamps, il avouait :

« Avoir pris beaucoup de plaisir sur cette piste ou il a vu à la TV  des bagarres homériques en F1 »

Et de conclure :

« A un moment je me suis laissé aller en me disant :  Pinces-toi,  tu roules a Spa comme les GRANDS »

Et de nous susurrer à l’oreille:

« Tu sais, lors de mon premier passage dans le raidillon, j’ai freiné puis lors du suivant, j’ai soulagé »

Un peu plus tard au petit déjeuner ce samedi matin, il nous avouait : 

« J’ai quand même eu le cœur qui faisait BOUM –BOUM » !!!

Et de finir en reconnaissant:

« Une fois en haut, tu te dis : Ouf, c’est passé » !

Qu’ajouter ?

Rien, le gamin a honnêtement dit ce que tout pilote ressent en découvrant cette piste ‘’Oh ‘’ combien mythique.

A preuve, Benoit Treluyer, pilote Usine Audi lui qui nous avouait :

« Découvrir le raidillon, c’est tout simplement magique. Tu y découvres des sensations uniques au monde. La première fois, tu soulages tant c’est impressionnant ‘’

On comprend mieux ce qu’ a alors éprouvé le débutant Andrea Barlesi

De son côté Alessandro Cicognani nous expliquait aussi lui comment s’était déroulé cette découverte de Francorchamps :

«  Je résume en trois mots : Fascinant, excitant et quand même impressionnant. Certes difficile, il l’est mais le trafic y est bien plus fluide que je ne le craignais vu sa longueur. Au fil des tours la confiance arrive et je suis dans de bonnes dispositions pour affronter cette épreuve »

Gilles Gaignault
Photos : Photoclassicracing
   

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