SALON DE GENEVE : CONFIDENCES AVEC PATRICK PELATA (RENAULT)

 

DE LA CRISE… A LA RENAISSANCE DE LA 4 L

Confiant, mais sans excès.

Porté à l’optimisme par le succès de certains des modèles de la gamme, notamment avec la marque Dacia, Patrick Pélata, ‘’Numéro 2’’ de Renault, voit toutefois poindre les risques d’une explosion sociale en sortie de crise.

Analyse, position et  perspectives.

En s’appuyant sur l’observation des lendemains noirs de 1929, le Directeur Général de l’ex-Régie, laboratoire social, perçoit des signes avant-coureurs d’un risque d’explosion sociale.

« La tension est sensible. Des discours populistes poussent de surcroît à l’embrasement. J’ai d’ailleurs du me fâcher avec certaines sections syndicales pour rétablir la vérité au sein de l’entreprise. Dont celles des pertes considérables qui plombent les comptes de l’entreprise. Les pratiques incendiaires rendent les gens nerveux alors que notre contrat de solidarité entre les cols blanc et les cols bleus sera prolongé et vise à éviter l’emballement.» 

Mais au-delà de la sortie de crise, se profile un avenir encore flou et pas exempt de périls.

De nouveaux arbitrages

« Jusqu’à 3 ans après 1929, les dépôts de bilan se sont multipliés car après le pic des faillites se présente un second pic de danger pour les entreprises qui n’ont pas bien préparé la reprise. Pour notre pat nous avons pris les devants avec la voiture électrique qui fait rejoindre les considérations écologiques  et économiques. De plus, avec Dacia nous anticipons les nouveaux arbitrages des ménages en faveur de véhicules moins coûteux… mais pas moins utiles et bien confectionnés.»

A mi chemin entre la vocation à tout faire de la 4 L, dont il emprunte la praticité, et l’inusable Lada Niva, auquel il reprend ses capacités de tailler le chemin, l’élégant Dacia Duster, sur plate forme de la Renault Clio et la technologie Nissan, couronne, au passage, la pertinence de l’Alliance.

D’autres fruits de cette collaboration maligne, notamment en haut de gamme, avec le remplacement de la Vel Satis, pourraient s’épanouir.

« Le partage des technologie au sein du groupe joue désormais à plein et s’étendra aux prochaines productions des usines russes Lada. Notre collection électrique profite d’ailleurs de cette mise en commun.»

Pas de fatalité à la délocalisation

 

Tout en confirmant le lourd surcoût de la production en France (1400€ d’écart sur un même modèle avec les pays de l’Est), Patrick Pélata n’estime pas irrémédiable la désindustrialisation du pays.

« A un moment il va falloir attaquer de front les charges qui handicapent dans notre pays la fabrication française. Un premier pas a été fait avec la suppression de la Taxe Professionnelle qui pesait 250 € par modèle. Raisonnablement  il n’y aurait donc pas a de fatalité à la délocalisation…. »

Sur ce constat encourageant, souligné par la relance de nom de la griffe Gordini et un soutien indéfectible à la branche sportive, le N°2 de Renault nous fit découvrir au Salon de Genève les versions découvrables de la Wind et de la Megane CC.

Deux signes annonciateurs du retour du beau temps ?

Jean François Meunier

Photos : Gilles Vitry       

 

 

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