MONTE CARLO HISTORIQUE : QUE DU BONHEUR POUR PHILIPPE LELOUP

  

 

Engagé dans le Monte Carlo’’ Historique ‘’ au volant d’une ALFA BERTONE GTV 2000, arborant le N° 244, nous avions par hasard découvert dans le parc fermé de Reims, l’identité de son pilote !

Un certain … Philippe Leloup.

Philippe Leloup ?

Mais, fichtre ce nom ne nous était pas inconnu, loin de la !

Bien sur…

Cela fait bientôt trente ans que nous le fréquentons sur tous les circuits du monde. Car l’ami Philippe a tout fait. De la F2 à la F1 en passant par la 3000 pour le compte de la défunte équipe AGS d’Henri Julien et de son pilote notre ami commun, Philippe Streiff.

Aujourd’hui et depuis plusieurs saisons, il se retrouve Team-manager au sein de la structure Oreca. Passant ces dernières saisons des paddocks du WTCC ou il suivait la SEAT d’Yvan Muller à ceux du LMS et des 24 Heures du Mans pour s’occuper du proto Oreca d’Olivier Panis et Nicolas Lapierre.

Secondé par Philippe Adelinet, imprimeur à Pont- audemer dans l’Eure, Le dynamique Team manager s’est donc lancé à l’assaut des routes enneigées et verglacées du Monte Carlo ‘’Histo ‘’ 2010

Son premier Monte Carlo !  Son tout premier rallye de régularité !

Le premier rallye pour Philippe Adelinet mais le troisième rallye seulement pour Leloup et lAlfa. Auparavant, le binome avait disputé le Rallye régional de la Sainte Baume et celui d’ Antibes 2009 avec son fils, Simon.

C’est dire l’émotion ressentie par l’équipage au départ du parcours de concentration à Reims.

Mais, laissons  le Team manager reconverti en … apprenti champion nous raconter son Monte Carl’

Philippe Leloup 

Jeudi 28 janvier

«  départ pour Reims et première incident, je casse l’échappement en chargeant la voiture sur la remorque, il faut réparer avant de pouvoir partir. 2h30 de perdues. Nous arrivons à Reims a 19h58, juste avant la fermeture du parc gardé. En traversant la France, nous constatons que tout est blanc et la météo s’annonce hivernale , Philippe Adelinet, mon équipier nous a rejoint a Reims depuis la Normandie. Nous  nous organisons car nous allons partager le volant et fêtons les retrouvailles par  une  petite coupe de champagne. »

Logique à Reims, non !

 

Vendredi 29 janvier.

«  Tout ce passe pour le mieux aux vérifs. Nous partirons avec les pneus thermos sans clous. Direction, le centre ville pour le départ. Ca démarre à partir de 19 heures pour le premier équipage devant la Mairie et sous une  pluie glaciale. Après vingt  minutes de route, le chauffage ne fonctionne pas, la buée arrive. Il faut rouler les vitres ouvertes par – 2° ! L’inquiétude s’installe pour la suite. Il nous reste encore 2600km  à couvrir. Après avoir tout vérifié et avoir bien attrapé froid, on s’aperçoit que le bouton de chauffage n’était pas poussé à fond. Soulagement à bord , de plus la neige commence à se faire voir sur la route.  Il en sera de même dans tout le Jura, la Chartreuse et la descente sur Gap. Il nous faut attaquer au maximum sur la neige et les routes humides afin de ne pas prendre de pénalités. A              Gap que nous atteignons au petit matin, il y a les traditionnels bouchons du samedi pour les départs au ski et nous  avons du mal à trouver le contrôle de passage qui est il faut le dire, très mal indiqué… Du coup, nous perdons du temps et prenons trois minutes de pénalités à Saint André des Alpes. Direction ensuite, le célèbre Turini pour la première zone de régularité.  Tout se passe pour le mieux et atteignons enfin le port de Monaco, samedi fin d’après midi  après 24 heures de route en 120éme position sur 342. Plutôt content. »

Il poursuit : 

« Dimanche matin  après une bonne nuit de sommeil bien réparatrice, il neige sur… Monaco ! Eh oui un vrai Monté Carlo ! ! ! On nous annonce d’ailleurs pour cause de routes bien tropenneigées, l’annulation des deux prochaines ZR (zones de régularité) Cela tombe bien car le tripmastrer ne marche pas et il nous faut absolument en… ce dimanche, dénicher au plus vite un  garage pour faire une soudure sous la voiture pendant le routier. Cela s’annonce difficile un dimanche. Nous faisons la ZR 4 avec le compteur km de la voiture, dans la suivante dénommée La Cime du Mas, il fait  déjà nuit, il faut lire le compteur a la frontale (pas facile). De plus, la route est enneigée. Il faut malgré tout rouler vite et  attaquer. Nous finissons l’étape a Valence à la 154éme place. »

Reste maintenant alors pour les pilotes de l’Alfa à attaquer les morceaux de choix de ce Monte Carlo Historique avec les terrifiantes spéciales de l’Ardèche et de la Haute Loire : Les redoutable Burzet et  St Bonnet le Froid !!!

« Lundi matin, nous réparons enfin le trip et prenons la direction de l’Ardèche et les fameux Burzet et Saint Bonnet le froid. Nous montons les pneus clous pour ne pas prendre de risques. Mais tout ce passe bien, hormis sur le routier ou il faut attaquer un maximum. Nous pointons avec seize minutes de retard a Saint Agréve. (Les pénalités de Sainte Agréve seront finalement retirées le soir même a tous les concurrents.) Et parvenons à Valence en 138éme position. Nous ne sommes toujours pas surs de l’étalonnage du trip. Le métier rentre !!! »

 

Mardi matin, retour vers Monaco.

« Le menu comprend encore des ZR de Saint Nazaire le désert (neige et glace) et Villars sur Var (sec et ensoleillé) . Notre seul problème, trouver de l’essence car nous sommes a sec. A Villars sur Vars, la seule ZR que j’avais reconnue, j’attaque car la route est sèche mais vite très glissante et sinueuse. De plus nous croisons une voiture en sens inverse, nous sommes drôlement chanceux, cela passe limite. »

Il poursuit :

« Avant de rentrer sur Monaco, nous prenons le temps de laver la voiture, cela ne passe pas inaperçu ! Nous avons perdu un phare qu’il faut changer pour la dernière nuit. Notre Position : 131. »

L’après midi, détente et repos car ce soir c’est la redoutée dernière nuit.

« Mardi soir, départ pour la célèbre nuit du Turini avec les pneus clous à l’avant et les thermos a l’arrière. Comme depuis le début du rallye, nous alternons pour la conduite. Je ferais deux fois la Madone et Philippe les 62 km du terrible Turini . Dans la Madone 1, l’échappement se déboîte. Immédiatement, nous réveillons tous les alentours… Nous finirons ainsi et nous doublons sept voitures dans la Madone 2 et finissons la ZR, a zéro. Dans le Turini, il n’y a pas trop de neige mais de la glace. Nous y passerons une heure dix, à l’attaque et retour vers Monaco en 119éme position.

L’essentiel est atteint. Le but et le seul objectif était de terminer et de rallier la Principauté.

Mission accomplie !

Et Philippe Leloup de conclure tout sourire :

« En conclusion, une super organisation, beaucoup de neige, de la glisse à revendre. Aucun  problème mécanique. Un parcours routier difficile mais sympathique, et une ambiance formidable. Que du bonheur.»

Sur, ils reviendront

Propos recueillis par Gilles Gaignault

Photos : Eric Degouby – Gilles Vitry (Photoclassicracing)

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