MONTE CARLO 2010 : SEBASTIEN OGIER FRAPPE EN PLEINE REMONTEE …

En rallye, plus que dans toute autre discipline, il ne suffit pas d’être le plus rapide pour vaincre !

Le lauréat du Monte Carlo 2009, le Français Sébastien Ogier, l’a appris à ses dépens cette année…

Sensationnel vainqueur de la précédente édition du Rallye Monte-Carlo, après avoir enlevé une seule spéciale chronométrée, le pilote de la formation Peugeot s’est, cette fois, montré le meilleur sprinteur en réalisant, au volant de sa 207 s2000, non moins de… sept meilleurs chronos sur les quinze spéciales au programme de l’édition 2010 !!!

C’est dire le brillant parcours cette année du Gapençais.

Mais il n’inscrit pas néanmoins son nom pour la deuxième fois consécutive au palmarès de la très réputée épreuve monégasque, et il ne figure même pas au classement final, à la suite de deux incidents, totalement  indépendants de sa volonté.

Dès mercredi lors de la première journée, Ogier perd déjà plus de… 2′  et ce à la suite d’une sortie de route, provoquée par de la neige répandue stupidement, par les spectateurs.

« J’avais opté pour des pneus BFGoodrich pour revêtement goudronné (« slicks »), car les conditions d’adhérence étaient bonnes sur tout le tracé. Fraîchement déposée, cette portion de neige n’était pas là, un peu plus tôt, lors du passage de mes ouvreurs. C’est pourquoi ma surprise a été totale. Je n’avais aucune chance de m’en sortir sans casse. »

Relégué alors en huitième position, « Seb » à l’attaque, entame alors une formidable  et sensationnelle remontée. A deux spéciales de l’arrivée, sa 207 S2000  est bien remontée au classement puisqu’elle occupe la… seconde place, après avoir récupéré les deux-tiers de son handicap sur l’inamovible leader, le toujours très rapide et expérimenté Finlandais, Mikko Hirvonen.

« En repartant de Monaco à l’assaut de la toute dernière boucle du rallye, j’étais bien décidé à tenter le tout pour le tout lorsqu’une lumière rouge a illuminé la planche de bord. »

Elle indique l’absence de charge de l’alternateur. L’axe de la poulie qui tend la courroie d’alimentation était défaillant. Jamais, en plus de trois ans d’existence, une 207 S2000 n’a été victime de ce problème mineur, certes, mais suffisant pour entraîner l’abandon.

« Je suis terriblement déçu. Mais je suis fier d’avoir montré que la Peugeot 207 S2000 est et reste la voiture la plus performante de sa catégorie. »

A l’arrivée, l’exemplaire de ce type de voiture le mieux classé et aux mains de Stéphane Sarrazin, termine finalement 4ème après une course marquée par de nombreuses péripéties.

« Je ne cherche pas d’excuses. Ma crevaison du mercredi et ma sortie de route du jeudi ont plombé ma prestation. D’un point de vue personnel, j’ai « loupé mon coup ». Par contre, je suis heureux de ne pas avoir baissé les bras et d’offrir à Peugeot ses premiers points au Challenge IRC Constructeurs  2010. »

A la suite de l’abandon de l’Autrichien, Franz Wittmann (contact avec un muret à trois spéciales de l’arrivée), la deuxième Peugeot classée est celle du jeune Portugais, Bruno Magalhaes, 7ème.

« Je n’avais jamais disputé le Rallye Monte-Carlo, je n’avais jamais de ma vie conduit sur la neige ou sur la glace, je n’avais jamais eu l’occasion de connaître le comportement des pneus neige cloutés. Je suis ravi d’avoir surmonté toutes les embûches et de terminer « dans les points ». C’est de bonne augure pour ma campagne IRC 2010. »

Celle-ci se poursuivra au mois de mars, en Amérique du Sud, par deux manches programmées au Brésil et en Argentine.

Entre autres 207 S2000 au départ, on y retrouvera celle pilotée par Kris Meeke, tenant du titre en IRC, lui aussi contraint à l’abandon à Monaco à la suite d’une sortie de route.

« J’en prends toute la responsabilité: c’est moi qui ai freiné trop tard sur une portion verglacée. Mais j’ai eu le temps de me rendre compte à quel point ma Peugeot est performante. C’est pourquoi je ne fais pas un drame de mon retrait. Il me reste onze manches pour faire – à de nombreuses reprises – la démonstration de son efficacité et en profiter pour conserver mon titre. »

Les pilotes Peugeot, on le voit, gardent le même enthousiasme même si leurs résultats à l’occasion de la première manche IRC n’ont pas été à la hauteur de leurs espoirs et des qualités de leurs montures.

Présent sur le terrain, Olivier Quesnel, Directeur de Peugeot Sport, ne peut malgré tout cacher sa déception.

« Nous avions décidé que, même si ses chances de vaincre étaient réduites, Sébastien Ogier jouerait sa carte jusqu’à la dernière seconde. Je regrette que cela n’aie pas été le cas. Une nouvelle fois, il a été impressionnant de vitesse et de solidité, prouvant qu’il est bien le grand espoir français du rallye. Je salue également les deux meilleurs chronos réussis la dernière nuit par Stéphane Sarrazin. Ils lui mettent du baume au cœur après une course difficile. »

La deuxième manche du Championnat IRC, le Rallye de Curitiba se déroulera, au Brésil, du 4 au 6 mars prochain.

Gilles Gaignault

Photos : Team

Sport

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