DAKAR 2010 : LE NORVEGIEN ULLEVALSETER EN TIENT UNE MAIS AL ATTIYAH NE LÂCHE RIEN …

 

Le Norvégien, Pal-Anders Ullevalseter remporte enfin sur l’étape de Santa Rosa, la première spéciale de sa carrière sur le Dakar, et s’empare du même coup de la seconde place du classement général motos.

En autos, la spéciale remportée pas Stéphane Peterhansel a surtout permis à Nasser Al Attiyah de se rapprocher de Carlos Sainz, au général.

A la veille de l’arrivée à Buenos Aires, en autos, l’avantage de son équipier et leader du Dakar, Carlos Sainz a fondu ce vendredi et n’est plus que de… 2’48’’  !!!

Autant dire que l’ultime spéciale ce samedi entre Santa Rosa et la capitale Argentine, vaudra son pesant de cacahuètes …

Les paris sont ouverts !

Bien malin qui pourrait en cette veille du but pronostiquer qui des deux pilotes du Team Volkswagen , l’emportera …

Les pilotes Volkswagen font durer le suspense jusqu’au

bout !!!

La victoire dans le Rallye raid le plus dur au monde se dé

cidera donc ce samedi dans l’ultime spéciale longue de

206 kilomètres !!

Mais revenons à la spéciale du jour en deux roues.

Terminer deuxième du Dakar, c’est l’histoire de sa vie. Pal-Anders Ullevalseter fait partie des piliers du rallye-raid depuis de nombreuses années. Collectionneur de places d’honneur, faire-valoir ou quelquefois arbitre des duels entre Despres et Coma, le Norvégien s’est classé huit fois en deuxième position d’une spéciale sur le Dakar.

Il lui aura fallu attendre sa huitième participation pour prouver que lui aussi, pouvait être le plus rapide. Sur l’avant-dernière étape du Dakar 2010, Ullevalseter a commencé par avaler la portion dunaire des cinquante premiers kilomètres, puis a poussé sa KTM jusqu’à la limite dans les pistes ultra-rapides qui constituaient l’essentiel du parcours du jour.

Au final, il éclipse pour la première fois Cyril Despres, pour 43 secondes de moins au chronomètre. L’événement pourrait se révéler déclencheur.

Pour sortir de l’ombre, Ullevalseter a attendu de se retrouver dans une situation de défi immédiat urgent. Bousculé au classement général la veille par Francisco « Chaleco » Lopez, il se devait de réaliser un gros coup pour récupérer la… deuxième place !

Sur son chemin, il double le pilote Chilien, qui accuse finalement 5’35’’ de retard sur la ligne. C’est amplement suffisant pour le dépasser, et envisager sereinement de conserver sa position de dauphin jusqu’à Buenos Aires.

Francisco  » Chaleco  » Lopez, malgré tout content :

« Dans les pistes qui sont si rapides, il a été impossible de garder le rythme avec les 690cc, même si mon Aprilia 450cc est rapide. Tout d’abord, Ullevalseter m’est revenu dessus. Je l’ai contenu un moment puis il a filé et s’en est allé. L’étape de demain, jour de l’arrivée sera une voie rapide pour aller plein gaz, et je doute maintenant que je puisse être en mesure de reprendre la deuxième place . Mais de toute façon, il fait beau, l’important est d’arriver à Buenos Aires et ce serait déjà un remarquable résultat.»

C’est un Pal Anders Ullevalseter ravi qui raconte sa première victoire sur l’épreuve :

« Une super étape pour moi. Je suis parti 3e et après 40km j’étais en tête. Aujourd’hui, c’était un parcours pour les grosses motos. On pouvait vraiment attaquer et lors de la dernière heure, j’étais parfois à plus de 160km/h. C’est parfait.»

De son côté, le leader Cyril Despres ajouta :

« Il n’y avait qu’une petite partie de pistes sablonneuses et une vingtaine de kilomètres de dunes. C’est toujours un plaisir. Elles ont une couleur différente, une forme différente. Il y a des buissons un peu partout. Ça a commencé fraîchement en liaison et on s’est vite réchauffé. C’est beaucoup plus facile de rester concentré quand on roule un peu vite. J’ai confiance en ma KTM et mes pneus. Je savais que je pourrais rouler à fond et qu’il n’allait rien se passer.»

Un Cyril Despres, solide leader de la course, n’est plus qu’à … 666 kilomètres du bonheur d’un troisième titre sur le Dakar, dont seulement 202 km en spéciale.

La distance parait trop courte pour pouvoir y céder 1h04’12’’, son avance sur Ullevalseter.

En revanche, rien, n’est joué et tout reste encore ouvert dans la catégorie autos, où les deux leaders de l’équipe Volkswagen continuent de se livrer une bataille féroce.

Si l’on a souvent par le passé, pratiqué sur le Dakar les consignes de course pour geler les positions un peu trop prématurément, personne ne suspectera maintenant Kriss Nissen le patron de l’armada VW d’influencer la rivalité entre Carlos Sainz et Nasser Al Attiyah.

Manifestement, le Qatari avait ce matin toute liberté pour aller provoquer le leader du classement général. Il ne s’en est pas privé et se l’est en tout cas octroyée dès le passage sableux du début de l’étape, où il a été le plus rapide, avec 1’22’’ de mieux que Sainz.

Dans la poussière du « Matador », Nasser a continué de « pousser » pour semer le doute et grignoter au fil des kilomètres des secondes.

De précieuses secondes !

Carlos Sainz, lui, qui précise et ajoute :

«Logiquement, Nasser était derrière. Je remontais des motos. Et lui aussi. On était dans la poussière. A un moment donné, il me passe et il me touche puis, une fois devant, il commence à faire des S devant moi ! Il n’y a rien de sportif dans cette attitude ! Si, en surveillant mon rétro, je le vois et je commence à faire pareil, jamais il ne m’aurait doublé. Il y a deux jours je suis resté 120 kilomètres dans sa poussière ! Ce qui n’est absolument pas normal, c’est qu’un coéquipier te touche. Non, je ne crois pas que le Dakar soit pour autant ce soir deja gagné.»

Nasser Al Attiyah qui jour après jour ne lâche rien et pense encore pouvoir triompher raconte : Avant la dernière étape ce samedi, l’écart entre les deux pilotes de Race Touareg est infime : 2’48’’. Mais 2’48’’, tout de même à l’avantage du Madrilène !

« Sainz ne m’a pas laissé passer. J’ai enfin réussi à le doubler dans la dernière ligne droite. Mais ce n’est pas grave. Peu importe ! C’était une étape très, très rapide, pas technique, mais je suis plutôt content. On a fait du bon boulot. La partie dans les dunes était trop courte. Je vais faire de mon mieux mais cela risque de ne pas être suffisant. Si ça passe, tant mieux.»

 

 La marge de Sainz n’a jamais été aussi faible depuis qu’il a pris les commandes du rallye sur la cinquième étape. Mais c’est quand même lui qui possède l’avantage d’être devant.

La pénultième étape rassure également le clan BMW X-Raid sur ses capacités à défier Volkswagen lors des prochaines échéances.

Stéphane Peterhansel signe le meilleur temps du jour, tandis que Guerlain Chicherit s’intercale entre Al Attiyah et Sainz dans le classement de la spéciale.

Au total, « Peter » remporte sa quatrième étape cette année sur le Dakar.

Preuve que la BMW a progressé.

Satisfait de ce nouveau succès d’étape, Stéphane Peterhansel explique :

« C’était une spéciale un peu particulière avec des dunes pas faciles ce matin. Et puis, après, beaucoup de pistes très rapides où on reste vraiment à fond. Contrairement aux motards qui sont obligés de gérer les pneus, nous, on reste à fond et on ne gère rien. La mécanique tient, les pneus tiennent. Il fallait quand même être vigilant parce qu’à plus de 170-180km/h, un virage peut vite arriver. En tout cas, pour nous, ça a été une belle spéciale. Le sentiment qui domine sur ce Dakar reste la déception. On savait qu’on avait une voiture rapide mais on espérait qu’elle serait fiable. Hélas, on a été embêté par des petites bricoles que l’on n’avait jamais eues sur d’autres rallyes. Des choses qu’on ne pouvait pas anticiper. Sans ces problèmes, on aurait pu être en bagarre pour la première place. Avant la victoire d’aujourd’hui, on en était à cinq victoires pour le team, ce qui est un des meilleurs scores pour une BMW. Cela montre que la performance de la voiture est au rendez-vous.»

 

Dans la course camion, il reste encore une spéciale pour que l’écurie Kamaz réussisse le 100%. Aujourd’hui encore et comme lors des douze autres étapes, un représentant du Team Russe s’est montré le plus rapide, en la personne de Firdaus Kabirov.

Pour la quatrième fois du rallye, le tenant du titre a devancé son coéquipier Vladimir Chagin. Un succès acquis pour seulement 1’50’’.

Une journée parfaite pour Kamaz puisqu’Ilgizar Mardeev s’empare de la troisième place de la spéciale. Au classement général, Chagin se dirige vers son sixième sacre sur le Dakar. Il possède 1h11’’ d’avance sur Kabirov

Pour lui, comme pour Despres, le contrat est trempli !

Gilles Gaignault

Photos : ASO-Teams -Maindru

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