DAKAR 2010 : MARC COMA AU SPRINT MAIS AL ATTIYAH GRAPILLE DES MINUTES ET SE RAPPROCHE…

 

Cette neuviéme étape du Dakar a ressemblé dans la catégorie des motos à un palpitant sprint entre les ténors en deux roues du rallye.

Alors que les dix premiers de l’étape de dimanche s’élançaient en ligne, Marc Coma s’est finalement à nouveau montré le plus rapide au terme des 170km du parcours, l’étape ayant été  comme prévu et annoncé des samedi dernier considérablement raccourcie à cause de trop nombreuses nappes de brouillard !

À cause de la Camanchaca, brouillard typique du nord chilien qui plane le matin dans les dunes de Copiapò, le départ des motos avait été reporté dans la matinée.

Le Catalan s’offre sa 10ème victoire de spéciale sur un Dakaren devançant le leader au général Cyril Despres d’un rien … 4 secondes seulement !

C’est dire si la bataille a été chaude en ce lundi entre Copiapo et La Serena.

Marc Coma, tout content d’enquiller un troisième succès en spéciale :

« La journée n’était pas habituelle avec ce départ en ligne. Mais c’était un départ super. Tout le monde était devant. Ensuite on a roulé ensemble avec Ullevalseter sur un bon rythme avec deux autres motards. La spéciale était intéressante au début, avec des dunes, de la navigation. Finalement je fais un bon résultat. C’était un jour de rallye de plus, un jour en moins avant la fin. Je suis content. Et les pneus sont comme neufs.»

En auto, cette journée a profité à Nasser Al Attiyah, vainqueur du jour mais qui reprend près de … six minutes  au leader de l’épreuve, son équipier dans l’équipe Volkswagen, Carlos Sainz.

Nasser Al-Attiyah  estime toujours que la victoire est possible et ne veut pas entendre parler de consignes d’équipe chez VW :

« Dimanche soir aprés l’arrivée, je me suis dit, je dois reprendre 6 minutes à Carlos Sainz. Si j’avais perdu du temps sur lui aujourd’hui, alors peut-être que l’équipe aurait donné des consignes. Moi, je ne veux pas de consigne. La victoire est possible. Il y a 8 minutes d’écart. Le combat continue. Je suis là pour gagner la course et je ferais de mon mieux. Demain, la spéciale sera de type WRC, sans sable. Ça ne posera pas de problèmes d’ouvrir la route sur ce genre d’étape. Aujourd’hui, j’ai fait la différence dans le sable en attaquant dès le départ. J’ai d’abord rattrapé De Villiers puis Miller. Je suis vraiment content parce que, de toute ma vie, je n’ai jamais autant attaqué. Jamais…»

Preuve qu’à cinq jours de rallier l’arrivée à Buenos Aires, rien n’est joué ni figé en tète de la course et que Kris Nissen, le patron du Team Allemand n’a toujours pas donné de consignes !!!

Du sel, du sable… jusqu’à l’enlisement… pour certains !

Mais, revenons à la spéciale du jour, ultime journée dans le désert d’Atacama.

Etape réduite certes mais étape  néanmoins coriace pour les concurrents rescapés et encore en course de ce Dakar 2010.
Et surtout entame spectaculaire avec un départ en ligne pour les 10 meilleurs motards de la veille lancés ensemble, puis par vague de 20 pour tous les autres pilotes.

Et très vite, Marc Coma va prendre les choses en main, menant la meute sur les 170 km du parcours, quasiment entièrement tracé dans les dunes autour de Copiapo. Dans les dunes, le Catalan va tenter de semer les autres ténors de la course… en vain.

Si bien qu’au CP1 (km 117), c’est finalement le premier au général Cyril Despres qui signe le meilleur temps avec déjà… 4 petites secondes d’avance sur Coma et 20’’ sur le Norvégien Pal-Anders Ullevalseter, actuellement second du classement provisoire et désormais le plus proche rival du leader Français.

 
Coma
va à nouveau « mettre les gaz » dans la dernière partie de la spéciale et le mano a mano avec son éternel rival, Cyril Despres se prolonge jusqu’à la ligne.

Le Catalan, tenant du titre aura finalement le dernier mot, devançant à son tour le Français de… 4 secondes seulement.

 

Vainqueur de l’étape dimanche, le Chilien Francisco « Chaleco » Lopez aura eu ce lundi bien du mal sur son Aprilia 450cc à suivre et à contenir le rythme des grosses KTM 690cc. Le Chilien achève tout de même sa journée en 3ème position, à 1’14 du vainqueur du jour.

Une nouvelle fois, une sacrée belle perf de ‘’ Chaleco ‘’ qui ne cesse d’épater et d’impressionner…

Un jour sur, son tour viendra !


A l’arrivée comme chaque soir, souriant, il raconte :

« C’était une belle étape, pas difficile, mais le début, avec les coureurs alignés côte à côte, a été spectaculaire. Au départ, j’ai trouvé  beaucoup de poussière et je ne voulais pas y aller plein gaz pour éviter de consommer de façon excessive. Ensuite, j’ai augmenté le rythme et atteint la vitesse idéale. C’est très bien puisque nous sommes les premiers des 450cc, a une distance minimale et respecatble des 690cc de Coma et Despres. Demain mardi, ce sera une étape très poussiéreusse, et ce sera parfait pour commencer  de s’élancer derrière Marc et Cyril. »

Ce lundi pour ce qui le concerne, Marc Coma entre donc dans le club très fermé des 14 motards, lauréat d’au moins dix spéciales.

Le Catalan reste tout de même encore loin de Cyril Despres qui en est à 22 succès et encore plus loin du recordman en moto, Stéphane Peterhansel et ses … 33 victoires !

Cyril Despres qui au fil des jours et des spéciales se rapproche de Buenos Aires et de la victoire :

« Une étape très sympa. Ce n’est pas souvent que l’on arrive à faire des départs en ligne comme ce matin. Même si la spéciale a été courte, ça a été intense. Chacun a pris le relais, moi je suis resté un peu derrière au début. Dans les 70 derniers kilomètres, on s’est tiré une bourre. Un coup, c’était Marc Coma en tête, un coup moi. On a dû se doubler une quinzaine de fois. A l’arrivée, il y avait deux possibilités, on a chacun pris une piste et on arrive quasiment dans le même temps. Personne ne voulait rien lâcher et c’est la preuve que nos niveaux de pilotage sont très proches. Dans le rallye-raid, il y a très, très peu de sprints finaux. Là, c’était une question d’honneur…»

Si en moto, on a assisté un sprint serré, la course auto a eu d’avantage de rebondissements mais à distance. Vainqueur la veille, Stephane Peterhansel ouvrait donc la route suivi par un quatuor de Volkswagen, mené par le leader Carlos Sainz.

Comme prévu dans le clan VW, Giniel De Villiers, devenu « porteur d’eau de luxe » allait rapidement se laisser dépasser par son collègue Al Attiyah, pour porter assistance à tout le clan bleu « au cas où ».

Auteur du meilleur temps au km 31, et donc menant la danse, Stephane Peterhansel va ensuite souffrir dans les dunes « mal rangées » de l’Atacama. Des dunes irrégulières qui rendent la vie de ‘Peter ‘ bien compliquée.

Bilan, un bon quart d’heure de perdu au CP1.

Autre enseignement, et de taille : l’attaque à tout va de Nasser Al Attiyah, deuxième au général et en quête de la première place détenue par son coéquipier et néanmoins rival, Carlos Sainz.

Au premier pointage, le Qatari frappe fort et reprend 6’30 au Madrilène, victime d’une crevaison et d’une petite séance de jardinage. Le rythme d’Al Attiyah ne faiblit pas jusqu’à la ligne où il s’offre un 3ème succès cette année.

Si Sainz réduit quelque peu l’écart au terme des 170km, il perd tout de même 5’59 sur son plus proche adversaire. Confirmation donc que chez VW, il n’y a toujours pas de consignes d’équipe.

Au général, du coup ‘’El Matador’’ ne possède à présent plus que… 8’36  d’avance sur Al Attiyah. Et son avance fond comme neige au soleil !

Les étapes qui viennent promettent donc encore une sacrée charge de la part du pilote Qatari qui ne cesse de dire et répéter qu’il veur gagner le Dakar.

Peterhansel, conserve lui sa 4ème place derrière le trio infernal des VW’s boys (Sainz – Al Attiyah – Miller) mais voit doucement revenir son coéquipier Guerlain Chicherit, quatrième du jour . Lequel est maintenant à moins d’un quart d’heure de son illustre coéquipier de chez BMW X-Raid.

Et, c’est un Stéphane Peterhansel, un tantinet déçu, qui raconte sa journée :

« C’était une belle étape. Courte mais belle. Pour nous, ça c’est mal passé. Je me suis laissé bloqué dans un endroit très lent. Avec de l’herbe à chameaux. Je suis tombé dans un trou et je suis resté le nez dans une touffe d’herbe et l’arrière dans une touffe d’herbe. On a mis un long moment à bouger la voiture, centimètre par centimètre. On a dû rester bloqué 20′. Une mauvaise journée, donc. C’était une journée où il était facile de faire des erreurs. He bien, parmi les voitures de tête je suis le seul à avoir fait une erreur… Maintenant, il faut surtout compter sur les erreurs des autres à cause des écarts qui sont énormes. Je suis 4ème et les autres sont loin. Même si j’avais fait une étape parfaite je n’aurais pas repris beaucoup de temps. Ils n’ont pas fait d’erreurs, c’est ce qui était important. Aujourd’hui il y avait de quoi faire quelque chose. Mais, on a loupé une occasion. C’est une double mauvaise opération car on perd du temps et demain on va partir derrière alors que c’est une étape terriblement poussiéreuse…»

 

La aussi, la lutte sera intense et intéressante à suivre…entre les deux partenaires

Le parcours triomphal des Kamaz dans la course camions se poursuit. Firdaus Kabirov a aujourd’hui stoppé la belle série de trois succès de son coéquipier Vladimir Chagin.

Le tenant du titre s’impose avec un avantage de 4’41 sur le quintuple vainqueur du Dakar et plus de 14’ sur le Français, Joseph Adua.

Mais au général, Chagin peut voir venir avec une avance conséquente de 1h11.

Le Polonais Krzysztof Holowczyc et le Belge Jean-Marc Fortin (Nissan Overdrive) ont abandonné lors de la 9-ème étape du Dakar, entre Copiapo et La Serena.

Cinquième en 2009 à Buenos Aires, le tandem occupait de nouveau une très remarquable sixième position au classement général dimanche.

Hélas, malheureusement, le tandem belgo-polonais a négocié un fossé trop rapidement, après 70 km de course. L’arrière de leur pick-up Nissan a été touché.

Jean-Marc Fortin, raconte :

 « Nous roulions alors hors-piste. Nous avons été surpris par un profond fossé. La voiture est retombée sur ses roues arrière. Il nous était impossible de continuer, alors qu’il nous restait plusieurs dunes à franchir. Abandonner était notre seul choix. Il nous était impossible de réparer notre voiture sur place »

Et le Belge de rajouter :

 « Ce que je retiendrai, c’est que notre Team s’est fait positivement remarquer, comme l’année dernière. Nous étions le 1er team privé. Mais il y a dans la vie des choses plus graves qu’un abandon au Dakar ».

Un mot sur l’équipage Xavier Foj – Pablo Jaton, au volant de leur superbe Toyota Land Cruiser KXR chaussé de robustes pneus Discoverer STT. Ils ont réussi à se maintenir en 3e position de leur catégorie

« Ce Dakar est vraiment très dur, beaucoup plus dur que les éditions précédentes, en particulier à cause de la chaleur ! Nous ne sommes pas habitués à courir par plus de 50°C »

Gilles Gaignault

Photos : ASO –Teams – Maindru

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