F1 : PREMIER INTERVIEW AVEC ERIC BOULLIER

 

 

 Eric Boullier vient d’être nommé directeur général de Renault F1. L’homme chargé de succéder à Flavio Briatore évoque les défis qui l’attendent

A votre arrivée, avez-vous dressé un rapide bilan de santé de l’équipe ?

Eric Boullier :

Lorsque j’ai pris mes fonctions, le constat s’est imposé de lui-même : les troupes ont été touchées au moral en fin de saison 2009 et les dernières semaines ont été éprouvantes pour tout le monde. Cependant, l’équipe a retrouvé une énorme motivation grâce à la nouvelle philosophie que souhaite imprimer le Renault F1 Team à son activité. Lorsque celle-ci a été dévoilée à l’usine lors d’une conférence, peu avant Noël, les applaudissements ont été très nourris. Tout le monde a repris des couleurs et, aujourd’hui, a envie d’en découdre.

Quel sera votre rôle au quotidien ?

Je me concentrerai uniquement sur l’aspect sportif et performance. Bob Bell supervisera quant à lui le bureau d’études, la production, la bonne marche du développement technique. Nous avons déjà beaucoup échangé et sommes sur la même longueur d’ondes. Nous devrions faire un bon duo.

 

Etes-vous un représentant des nouveaux actionnaires de l’équipe ?

 

J’ai été recruté par le Renault F1 Team, qui reste en charge de tout l’aspect opérationnel de son activité F1. Bien sûr, les représentants de Genii Capital ont été consultés. Cependant, il serait totalement erroné d’envisager Renault comme une structure bicéphale comportant deux pôles décisionnels. Il s’agit d’une seule et même équipe.

 

Vous a-t-on donné une certaine période pour faire vos preuves ?

 

Mes employeurs n’ont jamais mentionné cette possibilité. En revanche, je me suis fixé des objectifs personnels assez élevés. La F1 est le rêve de tout ingénieur et je tiens à ne pas laisser passer l’opportunité qui m’est offerte. Il n’y a pas de pression, juste l’envie de bien faire le travail pour lequel j’ai été recruté.

 

S’il fallait résumer votre approche en trois mots ?

 

Humilité, rigueur, échange. Pour moi, ce sera la course avant tout.

 

Votre jeunesse sera-t-elle un atout ?

 

J’aime à le penser. L’équipe voulait du sang neuf, ouvrir un nouveau chapitre. La F1 est faite de cycles. Le sport de demain prend forme en ce moment et une nouvelle génération fait peu à peu son arrivée dans le paddock. Ferrari et McLaren, entre autres, ont suivi cette évolution. Quant à Christian Horner, de chez Red Bull Racing, il a exactement mon âge !

 

Quels sont vos objectifs pour 2010 ?

 

Il est encore un peu tôt pour le dire avec précision, mais ma mission sera avant tout de remettre l’équipe sur des rails. Elle s’articulera autour de deux grands axes. L’une de mes priorités sera de mettre sur pied une organisation fluide et efficace, qui permette à Enstone de fonctionner dans la sérénité. Ensuite, côté performances, nous devrons engager un processus de retour parmi les meilleurs. Celui-ci ne se fera pas en deux mois, nous en avons tous conscience, mais il devra être progressif et solide. Nous avons aujourd’hui tous les outils pour atteindre cet objectif. Le budget est bouclé, la soufflerie a été reconditionnée à 60%, et notre centre CFD ultra moderne a atteint sa pleine phase de productivité. A nous de jouer.

 

Votre position de Président de Gravity Sport Management, le programme de pilotes de Genii Capital, aura-t-elle un impact sur le choix du deuxième pilote ?

 

Nous aurons un deuxième pilote qui sera capable de marquer des points et de challenger Robert Kubica. Qu’il soit un pilote Gravity ou non n’est pas prioritaire. En tous cas je peux garantir que ce sera d’autant plus difficile pour un pilote Gravity d’être sélectionné, il devra vraiment prouver de quoi il est capable afin d’être choisi deuxième pilote du Renault F1 Team.

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