Grosse performance ce mardi pour cette quatrième étape entre Fiambala en Argentine et Copiapo au Chili, de l’Américain, Robby Gordon au volant de son impressionnant et surpuissant Hummer qui survole et remporte l’étape.
Le Hummer ?
Ce diabolique engin qui a forgé sa réputation dans l’armée US, lors de la guerre du Golfe au cours des années 90
Le pilote Yankee devient le quatrième vainqueur d’étape en ….quatre jours et il devance le leader, Stéphane Peterhansel, lequel finit à… une infime et toute petite seconde, au volant lui de sa BMW !
Position qui permet au pilote Français de conforter sa première place au classement général provisoire ou il devance toujours les deux Volkswagen Touareg du Qatari, Al-Attiyah, second ce mardi soir à 2’25’’ et de l’Espagnol, Carlos Sainz, troisième à 3’3’’.
Derrière les trois premiers du classement provisoire, ou se trouve deux de ses pilotes, le Team Volkswagen réussi encore un joli tir groupé puisque, outre ses pilotes Qatari et Espagnol, le Sud africain, Giniel De Villiers à 4’14 » et l’Américain, Mark Miller à 6’14 » prennent les cinquième et sixième places.
Kris Nissen, le patron sur le terrain du Team Volkswagen Motorsport, est content de ses troupes :
« Nos cinq voitures se sont classées parmi les dix premières et aucune n’a connu le moindre problème technique. Cela signifie que nous respectons notre tableau de marche. Nous sommes heureux de vivre une course aussi ouverte et excitante. »
Carlos Sainz, ce soir second au général, raconte
« Le Race Touareg a marché à merveille. Nous avons
cependant perdu du temps en hésitant sur la bonne
direction à prendre à un passage un peu délicat. Nous
n’étions pas sûrs de nous et avons préféré jouer la sécurité,
ce qui n’était l’option la plus rapide. »
« Nous avons eu de nouveau un peu de malchance
aujourd’hui. Une crevaison lente nous a fait perdre
beaucoup de temps. Nous avons décidé de ne pas
changer la roue mais de la regonfler. Mais nous
avons dû nous arrêter deux fois. Notre option n’a
donc pas été payante. Je suis sûr que sans cet
incident, je pouvais remporter la spéciale. Je suis
donc un peu déçu.
S’il a dû céder la victoire pour si peu, Stéphane
Peterhansel n’en reste pas moins leader au
classement général avec 7’36 » d’avance sur Sainz et
9’56 » sur Al-Attiyah.
A l’arrivée le pilote US qui en profite pour remonter
huitième au général, était hilare :
« La spéciale nous convenait parfaitement avec pas mal
d’herbes à chameau. C’est sur ce type de terrain que le
Hummer marche bien. Ça a été une bonne journée
pour nous. Je suis content que nous ayons réussi à
nous remettre de l’étape précédente. Je suis resté coincé
deux fois hier et le moteur a chauffé. On a perdu une heure
. C’est malheureux mais la course est encore longue. Nous
n’avons vécu que quatre jours de course. Une victoire de
spéciale ne signifie rien pour nous. La victoire finale est ce
que nous sommes venus chercher. J’ai été très prudent lors
des deux premiers jours et hier nous avons perdu une
heure. Je suis certain qu’aujourd’hui nous avons grimpé
dans le classement et on va voir comment le Chili nous
traitera. Nos devrions être bons dans les dunes. On a tous
beaucoup travaillé sur la voiture. L’an dernier nous étions
très proches de remporter des spéciales. On a souvent fini
deuxième pour quelques secondes. Là on en gagne une avec un écart d’une seconde. On a réussi à être au niveau des meilleurs dans le désert mais ils sont bien meilleurs que nous sur des parcours de type WRC. Cette année nous n’avons pas perdu autant de temps que lors de l’édition passée sur ce genre de spéciale. L’écart est plus faible. A nous de travailler encore plus pour remporter ce rallye.
Stéphane Peterhansel, ajoutait :
« Ce n’était pas évident, à certains endroits, au niveau de
la navigation. Mais Jean-Paul Cottret s’en est bien sorti. On
a hésité deux fois et deux fois on est entrés dans un champ
de cailloux. On avait l’impression de perdre du temps.
Mais apparemment les autres aussi. On ne sait plus quelles
sont les qualités de chaque voiture. On ne s’est pas
confronté durant toute l’année et, donc, depuis le début du
rallye, on se découvre. Selon le type de spéciale, on
découvrechaque jour qui a une meilleure technique, une
meilleurevoiture, on ne sait pas. Aujourd’hui, c’était rapide.
Avec des hors-pistes rapides. Mais hors-piste rapide, cela
oblige aussi à avoir les yeux rivés sur le danger. Et c’est
assez chaud, il faut faire attention. Quand on a développé
cette voiture, tout au long de l’année, on espérait qu’elle
soit performante dans la technique, dans les dunes, un
peu partout. Mais, on n’en était pas sûr. Là, il se
confirme qu’elle ne marche pas mal.»
Dans la catégorie des motos, Le Catalan, Marc Coma,
vainqueur sortant de l’épreuve et terriblement malchanceux
depuis le départ de Buenos Aires, le 1 janvier, est parvenu à conjurer le mauvais sort et à gagner enfin son étape et lui aussi il devient le quatrième… motard à triompher en quatre étapes!
Le Français, Cyril Despres conserve néanmoins le
commandement de la courseOutre les résultats sportifs, la
nouvelle du jour nous a appris l’abandon officiel de la BMW de Nani Roma !
Victorieux de la première spéciale samedi, l’Espagnol a
ensuite été victime dimanche et lundi de deux accide
nts. Très légèrement blessé à une main, l’ancien lauréat du Dakar lorsqu’il le disputait à moto dont la BMW avait énormément souffert lundi, n’avait rejoint le bivouac à Fiambala que fort tard – il était 22Heures 45’ en heure locale – alors que la nuit était tombée depuis un bon moment.
Déjà réparée au cours de la nuit précédente par l’armada des
mécaniciens du Team BMW X Raid, les nouveaux dégâts
occasionnés, lui laissaient peu de chance de pouvoir repartir ! Le diagnostic tombait au lever du jour :
Abandon.
Mais revenons aux motards. Vraiment frappé par la malchance depuis les premiers jours, L’Espagnol, Marc Coma au guidon de sa KTM 690cc est enfin arrivé à connaitre une journée sans … scoumoune!
Du coup, il remporte ce mardi cette quatrième étape spéciale sur les 163 km de la spéciale entre Fiambala et Copiapo. Ce succès lui permet de se replacer dans la course ou il se retrouve ce soir en sixième position.
Course toujours dominée par l’autre KTM 690cc du Français,
Cyril Despres, troisième ce mardi 3’14’’ derrière Coma et la
surprenante Sherco 450cc de son compatriote David Casteu
, toujours aussi à l’aise et qui lâche lui 2’04’’ sur la spéciale du
jour.
La Yamaha du Portugais, Helder Rodrigues second du général
finit à la neuvième place seulement ce mardi, lâchant 9’ 2’’
par rapport au lauréat du jour, Marc Coma. Accusant
maintenant 23’ 45’’ de retard sur Despres, Helder laisse sa
place de dauphin à David Casteu qui ne cesse
d’impressionner pour ses débuts avec cette Sherco, lui
l’ancien pilote KTM qui se trouve bien placé en embuscade à
seulement 8’53’’ du leader.
Hélas pour lui, il a été malheureusement lourdement pénalisé
dimanche de 22’ pour un excès de vitesse à l’entrée d’un
village puis par ses ennuis mécaniques de lundi, Marc Coma,
grâce à sa superbe spéciale, remonte déjà à la sixième place
au classement général à 38’ 50’’ de la tête de la course. Il va
entamer une longue et difficile remontée mais sur le Dakar,
rien sa journn’est jamais perdu, ni figé !!!
Néanmoins, les trois premiers de l’étape du jour dont Coma,
affichaient une mine réjouie chacun s’estimant satisfait de sa
journée.
Ainsi Marc Coma, vainqueur de l’étape :
« Une journée importante, après les mauvais résultats et
la malchance. On a repris les bonnes habitudes et le
bon chemin. Je suis content d’être là. Ça donne le moral
à l’équipe après ces jours difficiles. La stratégie,
c’est maintenant jour après jour. Il faut profiter de la
course, gagner des positions, avancer. Jusqu’au final, on ne
bais sera pas la garde.»
De son côté, Cyril Despres troisième de l’étape et leader
au général, racontait :
« C’était une spéciale raccourcie mais une
belle spéciale. C’est la quatrième spéciale de ce rallye
et c’est la quatrième qui est franchement vraiment Top. On
est également arrivé sur un terrain plus adapté à nos KTM.
Et ça fait plaisir de prendre du vent dans la figure, du sable,
de prendre de la vitesse… De naviguer aussi, avec des
premiers changements de cap, pas évidents d’ailleurs. Avec
aussi les premières dunettes, la première herbe à chameau.
Le désert, quoi !»
Quant à David Casteu, deuxième de l’étape et second
au général, lui il précisait :
« Aujourd’hui, j’ai bien navigué. J’ai bien assuré à ce
niveau. Ça m’a permis de bien me concentrer sur la spéciale
et je fais finalement un super temps, dans une spéciale
très rapide. Cela veut dire que la moto va vraiment bien.
Elle m’impressionne de plus en plus. Je ne pensais jamais
faire des spéciales comme ça avec une 450 Sherco, en plus
, qui débarque et que personne ne connaît.»
Derrière ce trio, les outsiders continuent de se montrer.
Francisco « Chaleco » Lopez avait réussi l’exploit de s’imposer
en 2009 pour la première arrivée au Chili.
Au guidon d’une Aprilia 450cc alignée sur le Dakar pour faire
ses preuves, le régional de l’étape s’est tout de même hissé à
la 4ème place du classement du jour, à 5’06’’ de Coma. Le
Top 5 du classement général reste inchangé avec Helder
Rodrigues (3ème à 23’45’’ de Despres), Luca Manca (4ème,
29’51’’) et Alain Duclos (5ème, 38’20’’) qui confirment leur
intention de se mêler à la bataille des chefs.
Un mot enfin encore sur le Français, David Fretigné qui
défend les couleurs de Yamaha. Premier dimanche, il avait
concédé 1h 35’ de retard lundi. Aujourd’hui, il finit dixième
de l’étape et revient dans le Top 20 au général. On le sait,
le départ de cette étape avait été retardée et raccourcie
aussi de 40 km, car de très nombreux concurrents, en grande
difficulté lundi, n’ont rejoint le bivouac qu’au cœur de
la nuit.
Il en ira très certainement de même ce mercredi après le
passage en liaison de la Cordillère des Andes à … 4700 mètres
d’altitude, soit la hauteur tout de même d’un certain… Mont
Blanc. Le Dakar arrive donc au Chili après avoir traversé le
magnifique Paso San Francisco qui culmine à près de 4700
mètres d’altitude.
Aprés les 45° de Fiambala, place à la fraicheur…
Gilles Gaignault
Photos : ASO –Teams et Maindru