LANCIA DELTA : LE CHIC A L’ITALIENNE…

Avec la Delta, Lancia signe son retour dans un monde de l’automobile qui l’avait un peu oublié…faute de produits nouveaux.

Mais cela va changer et se voir, la preuve avec sa dernière née qui ne manque pas d’originalité et se montre même quelque peu…étrange.

A bien la regarder de profil, c’est l’art de camoufler un break en coupé. Du grand art.

Fidèle à sa tradition, Lancia, qui possède son propre centre de style à Turin, a donné naissance à une 4ème génération de Delta avec une ligne très originale sortant des canons habituels de la mode actuelle. Il n’est pas certain que tout le monde adhère à son look et la trouve belle, mais personne ne peut remettre en cause un certain chic et une classe certaine notamment grâce à ses teintes bicolores qui ont fait autrefois la réputation de la marque.

La face avant est remarquablement épurée et supporte une calandre chromée traditionnelle au dessus d’une jupe joliment sculptée, tandis que les phares, effilés et ornés d’une rangée de LED soulignant son regard, remontent légèrement sur les ailes. Rien d’ostentatoire contrairement à ce que fait la concurrence en général dans ce domaine pour s’affirmer et imposer son sigle.

Avec la face arrière, le mot étrange n’est pas de trop avec un hayon bombé presque droit surmonté d’un béquet et encadré par les hanches marquées des ailes arrière supportant des feux à LED épousant la courbure de celles-ci.

De profil, la nouvelle Delta présente un toit en légère courbe vers l’arrière venant rejoindre la ligne montante des trois vitres latérales pour former un triangle avec la 3ème comme on pourrait le voir sur un coupé. Et c’est là toute l’astuce des stylistes qui maquille en fait le volume d’un break avec la plus grande élégance.

Un habitacle généreux et raffiné

Plus de quoi s’étonner de l’habitabilité exceptionnelle de la Delta qui affiche aussi des mensurations conséquentes pour une berline classée par ses concepteurs parmi la catégorie des compacts, avec 4,52 m de long, 1,80 m de large, et 1,50 m de haut, combinées à un empattement de 2,70 m, le même que celui de la Fiat Croma SW.

L’intérieur de la Delta est traité avec goût mais sans la même originalité, si ce n’est le grand toit ouvrant électrique, en série dès le second niveau de finition, qui remplit toute la surface du pavillon et donne une lumière sans pareil. Il peut bien sûr être occulté pour éviter des rayons de soleil trop violents.


La planche de bord est classique dans son agencement mais on constate à l’usage trop de reflets sur les compteurs qui ne sont pas un modèle de lisibilité, tandis que la lecture du GPS situé sur la console centrale un peu proéminente n’est pas facilitée.

Toutefois, l’équipement intérieur de base de la Delta est assez riche et comprend la climatisation automatique bi-zone, les 4 vitres électriques, la direction assistée avec fonction City, le régulateur de vitesse et le volant réglable en hauteur et en profondeur. Au chapître sécurité, citons juste la présence de 7 airbags.

Du confort même pour les passagers arrière

On retrouve aussi des détails élégants qui en font une vraie Lancia comme les chromes sur différentes commandes et surtout l’emblème Lancia incrusté sur les appuie-tête, comme sur une Ferrari ou une Maserati.

Enfin, l’une des principales caractéristiques de Delta en matière de vie à bord, c’est, sans aucun doute, la modularité de sa banquette arrière. Celle-ci, rabattable 2/3-1/3, coulisse sur une amplitude de 16 cm, de façon à privilégier le coffre (qui évolue alors de 380 à 465 litres) ou l’espace aux jambes des passagers arrière. Et pour que le confort soit total, les dossiers s’inclinent en plusieurs positions, jusqu’à 25°. Banquette rabattue, le coffre atteint 760 litres.

Avec les finitions supérieures, le client dispose de la sellerie cuir et Alcantara, des capteurs de pluie et de lumière, du radar de recul et de l’ordinateur de bord à l’affichage multifonctions très complet. le système de navigation GPS, du système Blue&Me à commandes vocales qui permet d’utiliser son téléphone Bluetooth sans manipulation et de connecter un lecteur MP3 grâce à une prise USB…la liste est longue.

Deux essence de 120 et 150 ch et un diesel de 120 ch.

La Delta est disponible pour démarrer en deux motorisations essence et une motorisation diesel.  Le 1,4 litre 16 soupapes turbo essence est décliné en deux versions, la première développe 150 ch à 5.500 tr/min, la seconde, plus économique, donne 120 ch à 5.000 tr/min avec un couple maximum de 206 Nm Ils sont associés à une boîte manuelle à 6 rapports.

L’offre Diesel est, dans un premier temps, représentée par le nouveau moteur 1,6 litre Multijet de 120 ch, avec filtre à particules, accouplé à une boîte manuelle à 6 rapports. Il a été conçu pour répondre aux futures normes antipollution et dans quelques mois, avec la boîte robotisée à 6 rapports il permettra de faire descendre le taux de CO2 sous les 120 g/km, gage d’un bonus écologique gouvernemental de 700 € (contre 200 € à la version à boîte manuelle).

Sur la route ou autoroute, le 150 ch essence essayé tire assez bien son épingle du jeu et peut suffire pour emmener dans de bonnes conditions sa famille en vacances, mais le 120 ch diesel se montre vraiment juste pour animer les 1.410 kg de la Delta (90 kg de plus que la version essence), avec comme principale responsable la boîte aux derniers rapports longs privilégiant la consommation.

Remarquable comportement routier

Heureusement, la gamme se complète avec un 2 litres Diesel Multijet de 165 ch accouplé à une boîte manuelle à 6 rapports, et le puissant 1,9 litre Diesel Multijet Twin Turbo développant 190 ch, sans pour autant subir une écotaxe puisqu’ils émettent moins de 160 g/km de CO2

Cependant, la grande satisfaction technique concernant cette nouvelle Lancia Delta vient de son comportement routier. D’abord, elle se montre peu bruyante mais surtout sa tenue de route ne souffre guère de critique grâce à une suspension bien charpentée qui demeure en même temps confortable. Elle repose sur une architecture éprouvée avec à l’avant un schéma McPherson et des bras oscillants et au niveau du train arrière, une solution de pont de torsion et de barre antiroulis. De plus, elle bénéficie d’un système innovant de suspension réactive contrôlée par électronique permettant de réduire les mouvements de carrosserie quelles que soient les conditions de conduite.

Un super train avant contrôlé électroniquement

Toutefois, ce qui apporte le plus de progrès dans la vivacité à passer les courbes serrées et donc dans la sécurité, c’est le système qui améliore le transfert du couple moteur aux roues ou TTC pour Torque Transfer Control (même les Italiens se mettent à l’anglais).

En détail, il crée un comportement très similaire à un différentiel à glissement limité. Dans certaines conditions d’accélération en virage, le système de freinage des roues avant agit sur la roue intérieure, afin d’augmenter la motricité de la roue extérieure et donc de répartir le couple entre les roues motrices de façon dynamique et continue.

En corrélation avec le système de contrôle de stabilité, mais aussi à une direction assistée active, le TTC se révèle alors très efficace pour grimper un col, comme celui de Lure dans les Alpes de Haute-Provence, sans trop lever le pied de l’accélérateur dans les épingles et sans constater de sous-virage excessif, tout en ayant un excellent ressenti de la direction.

Enfin, les freins confiés à 4 disques dont deux ventilés à l’avant, ont subi sans faiblir la descente du col. Juste pour rappeler que Lancia est resté longtemps un grand maître des rallyes, plusieurs fois couronné par des titres mondiaux.

Affirmer sa différence et refuser l’indifférence

Bien entendu dans sa panoplie électronique d’aide en tout genre, la Delta possède un anti-patinage et un système d’aide au démarrage en côte. En option, elle ajoute les systèmes de correction du franchissement de ligne et d’assistance au stationnement.

Autrement dit, Lancia ne refuse rien à sa clientèle Delta qui est bien soignée même sur le plan tarifaire puisque son prix débute à 21.500 € pour la version essence 120 ch et 24.500 € pour le Diesel 120 ch, soit un rapport prix/équipement des plus séduisants.

Alors pourquoi pas rendre visite à son concessionnaire Lancia, il y en a quelques uns de bons et c’est l’occasion de se faire remarquer…en bien, de se faire plaisir et de jouer les riches pour une somme raisonnable.

Rien à voir avec la mode bling bling venue d’en haut.

Et comme le dit la publicité, affirmer sa différence, c’est refuser l’indifférence !

Texte et Photos : Philippe LACROIX

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