GP DE MACAO : REUSSITE TOTALE POUR L’EQUIPE SIGNATURE DE PHILIPPE SINAULT

 KRIS NISSEN ET LES PILOTES SIGNATURE

Double jackpot !

L’équipe Signature-Plus a réédité son exploit de 2003 en réussissant un splendide et incontestable doublé dimanche dernier à l’occasion du très réputé Grand Prix de Macao. Un an après avoir frôlé la victoire, déjà au volant d’une Dallara-VW Signature, Edoardo Mortara s’est magistralement imposé devant son équipier Jean-Karl Vernay, vainqueur de la course de qualification samedi alors qu’il découvrait le Guia Circuit.

Un mois après une victoire pleine d’à-propos en clôture de la F3 Euro Série à Hockenheim, l’équipe Signature offre deux double podiums et la Coupe Intercontinentale FIA à son partenaire motoriste Volkswagen, face à une opposition des plus huppées.

A l’autre bout du globe, Macao semble ignorer la crise.

Ses casinos continuent à brasser les milliards de dollars, et la liste des engagés de son 27ème Grand Prix de Formule 3 débordait de têtes couronnées et de favoris. Le Champion de L’Euro Série Jules Bianchi et ses confrères titrés en Grande-Bretagne, Italie et Japon avaient tous répondu présent, ainsi que le vainqueur des Masters.

 Difficile de faire mieux !

On retrouve aussi deux pilotes qui reviennent à Macao pour décrocher le Graal après un podium en 2008 et une saison dans une discipline supérieure : Brendon Hartlley, vu en Formula Renault 3.5 Séries, et …Edoardo Mortara, pour ne citer que les plus connus.

L’Italien sort d’une difficile saison en GP2 Séries, avec la volonté de rebondir, et il a choisi pour cela de revenir au bercail, chez Signature, l’équipe qui lui a permis de devenir Vice-champion de l’Euro Série et de prendre la seconde place à Macao l’an passé.

 Le Team-manager Philippe Sinault s’est démené pour rassembler un trio de pilotes hyper compétitifs. Edoardo  mais aussi Laurens Vanthoor sont déjà venus en 2008, et cette première tentative s’était conclue sur une satisfaisante 6ème place. Le pilote Belge figure au nombre des Champions 2009, avec un titre acquis dans l’ATS Cup, le Championnat national Allemand de Formule 3.

 Enfin, le management de Signature ayant finalement arbitré en sa faveur après sa belle démonstration d’Hockenheim, Jean-Karl Vernay, 5ème de l’Euro Série, et meilleur pilote Volkswagen de la saison européenne, attendait avec impatience de découvrir le juge de paix asiatique.

L’automne est en général une saison fort agréable à Macao, ce week-end l’a encore démontré. Edoardo Mortara montre tout de suite ses ambitions en signant le 2ème chrono de la première  séance d’essais libres derrière le Champion du Japon, Marcus Ericsson, au volant de sa Dallara-Toyota Tom’s. Cette dernière écurie a remporté les deux derniers Grand Prix de Macao, il est donc logique de la retrouver une nouvelle fois à la pointe du combat.

On se souvient que l’édition 2008 de l’épreuve avait été marquée par un chassé-croisé entre les Japonais et Signature… Le scénario débute sur des bases comparables, avec un Ericsson qui confirme dans la première séance de qualification. Celle-ci est rarement décisive à Macao, mais elle permet de prendre de bons repères en vue de « claquer » un temps canon le lendemain. Le bilan de ce jeudi est en tout cas encourageant pour les trois pilotes Signature :

Edoardo a bien retrouvé ses marques aux commandes d’une F3, comme l’illustre son 3ème temps, à moins d’un dixième d’Ericsson. Laurens Vanthoor pointe son nez en 6ème position, trois places devant Jean-Karl Vernay qui semble avoir déjà pris la mesure des subtilités – le mot est faible – du tracé

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Vendredi matin, Edo se positionne en favori pour la chasse à la pole position lors de la deuxième séance libre. Il atomise la concurrence en améliorant son chrono de près de… 3 secondes et en creusant un écart de 4 dixièmes sur le Champion de la « British F3 » Daniel Ricciardo. Le pilote Italien établit au passage un nouveau record de la piste en 2’10’’593 ! Laurens et Jean-Karl sont 7ème et 8ème, entretenant eux aussi l’espoir d’une belle qualification.

La bataille finale pour la définition de la grille de départ confirme que Signature est en grande forme, et qu’Edoardo doit se méfier… de ses équipiers ! Jean-Karl créée en effet la surprise en signant le meilleur temps absolu à quelques minutes de la fin de cette deuxième séance qualificative. Piqué au vif, Ericsson reprend le dessus dans l’avant-dernier tour, avant de sortir de la piste, mettant ainsi un terme aux débats.

 
Le drapeau rouge empêche ses adversaires de répliquer, alors qu’ils en mouraient d’envie.

 
C’est notamment le cas de Jean-Karl, qui passe à côté de la pole pour quelques centièmes, d’Edo, incroyablement rapide dans le partiel de la vieille ville mais en manque d’aspiration dans la ligne droite, et de Laurens, toujours dans le bon rythme

Finalement, les trois pilotes Signature se qualifient 2ème, 4ème et 6ème, créant ainsi une belle harmonie de rouge et de blanc sur l’extérieur des trois premières lignes de la grille :

 « J’ai fait remarquer à Kris Nissen (le responsable de VW Motorsport pour la F3 NDLR) que nous étions bien placés, mais pas du côté le plus favorable de la piste » indiquait Philippe Sinault.

 

« Nos pilotes ont dû m’entendre, puisqu’ils ont décroché la 1ère, la 3ème et la 5ème place sur la grille de la finale, en se suivant de la même façon de la première, à la troisième ligne, mais cette fois du bon côté ! »

 La tension est à son comble pour le départ de la course finale. A Macao, les pilotes commencent par s’élancer dans une longue portion rapide, rythmée par deux courbes « à fond les ballons »… Et c’est le freinage de Lisboa, où Edoardo s’impose, mais un peu plus loin, Ricciardo touche la voiture de Laurens. Le premier nommé crève un peu plus loin et s’écrase contre le mur. Renvoyé vers la piste, le Champion de Grande-Bretagne déclenche l’inévitable réaction en chaîne qui élimine de nombreux concurrents et entraîne l’arrêt de la course au drapeau rouge.

Une deuxième intervention de la voiture de sécurité, qui s’est prolongée jusqu’au damier, a stoppé Edoardo dans son élan, alors qu’il paraissait lui aussi en mesure de venir à bout du Suédois. Il y est d’ailleurs parvenu en une occasion, mais à la vue des drapeaux jaunes, il a sportivement laissé repasser son adversaire. Comme ses équipiers, Laurens a réussi à gagner une place dans cette course chaotique, aux dépens de l’Australien Ricciardo, pour se classer bon 5ème.

Sur la grille, l’équipe Signature entame une intervention rapide pour changer un triangle sur la Dallara de Laurens. Il terminera 13ème, alors qu’une place dans le Top 5, au bas mot, semblait promise au rapide pilote belge. Au deuxième départ, Jean-Karl se cale dans le sillage d’Edoardo et s’empare à son tour du commandement des opérations. Le duo de Signature oublie rapidement  le reste de la meute, mais la lutte fratricide tient toutes ses promesses.

Pour la première fois du week-end, les deux jeunes loups, qui se connaissent bien pour avoir déjà été équipiers chez Signature en 2007 et 2008, se trouvent directement confrontés. Au 12ème tour, le Français fait une petite faute en montant ses rapports à la sortie de l’épingle Melco. Le Transalpin francophone peut ainsi profiter de l’aspiration et prendre la tête au freinage de l’Hôtel Lisboa.


Il se ménage immédiatement une marge légèrement supérieure à une seconde, suffisante pour remporter l’épreuve. Il assortit cette mémorable victoire du meilleur tour en course, avec six centièmes de mieux que Jean-Karl.

 
Mais Sam Bird, 3ème sous le drapeau et leader du clan Mercedes, a concédé presque 11 secondes sur la distance d’un Grand Prix épargné par les safety-cars. C’est dire la domination exercée par Signature sur le plus important événement de la saison 2009 de Formule 3 !

Pour en arriver là, il a fallu disputer samedi la course de qualification, qui ne sert qu’à former la grille de la finale du Grand Prix, tout en donnant quand même accès à un podium. Deux pilotes Signature ont eu l’honneur d’y accéder. Jean-Karl, pour avoir dépassé sans coup férir Ericsson pour le gain de la première place, au redémarrage de la course après la procédure de safety-car initiale.

Visiblement baigné d’émotion Philippe Sinault confie alors à l’arrivée :

« Fantastique, c’est un des plus beaux jours de ma vie de Team-manager. Bien sûr, je repense à notre doublé de 2003 avec Nico Lapierre et Fabio Carbone »

Et le patron de Signature de laisser les honneurs d’accompagner ses deux pilotes sur le podium à Kris Nissen ! Et ce 23 ans après la dernière participation du Danois à Macao, au volant d’une Ralt-Volkswagen !

Kris n’avait pas gagné, mais le constructeur allemand figure déja au palmarès pour l’année 1990, avec un certain… Michaël Schumacher !
2009 correspondait aussi au vingtième anniversaire de la victoire de David Brabham sur Ralt-VW, deux décennies avant son retentissant succès aux 24 Heures du Mans !

Pendant la cérémonie protocolaire, l’heureux patron de l’équipe Signature lâche :

« Les trois pilotes méritent un grand coup de chapeau. Ils ont fait un super boulot, dans une super ambiance. Avant chaque course, ils étaient briefés, avec interdiction de s’attaquer s’il y avait le moindre risque. Mais cela n’a pas empêché la course d’être passionnante ! Ils ont fait preuve d’un esprit constructif, en respectant les consignes avec fairplay. Pour ses débuts à Macao, Jean-Karl a été impeccable, il n’a pas rayé une jante. Il était plus vite à Melco Hairpin et dans la courbe qui commande la ligne droite, alors qu’Edo était plus rapide dans la vieille ville. Tant qu’il a pu garder cinq dixièmes de marge sur la ligne de chronométrage, Jean-Karl pouvait garder la tête en freinant tard à Lisboa. Mais quand cet écart est tombé à quatre dixièmes, Edo a pu s’infiltrer et mener ce fabuleux doublé. Nous étions attendus au tournant, après la 2ème place de 2008, et on a fait un sans faute. A titre d’exemple, Signature était la seule équipe à présenter trois voitures en pneus neufs au départ de la finale, parce qu’on s’est contenté d’un train et demi aux essais qualificatifs. La pole nous a échappé pour 4 centièmes, et encore, on ne sait pas ce qui se serait passé sans le drapeau rouge… En tout cas, ça a payé en finale. On peut dire qu’on a très bien géré une très belle édition du Grand Prix de Macao. »


Quant à Mortara, il tombait dans les bras de son conseiller qui le manage avec sérieux, Ange Pasquali. Lequel avec cette nouvelle ligne ajouté sur le palmarès déjà bien fourni d’Eduardo va pouvoir aller frapper aux portes des équipes les plus renommées pour tenter de lui décrocher un volant de pilote d’essais en GP

Quant à Signature, le Team donne rendez-vous en 2010, avec l’émotion du sprint et les frissons de l’endurance au programme !

Gilles Gaignault
Photos : Macao GP et Bernard Bakalian

F3

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