Jeudi 29 octobre : LES SABLES DE L’ERG DE CHEGGAGA
509,07 km
Liaisons : 198,60 km-Secteur sélectif (1 boucle moto – 2 autos) : 310,46 km
Grosse journée et gros bouleversements – en autos – en ce jeudi sur le Shamrock. Stéphane Clair nous l’avait laissé entendre la veille au soir au bivouac.
« Il s’agit de la plus belle spéciale du Rallye du Maroc 2009 mais gare aux pièges ! Cette étape est classée ROUGE ! »
Le patron de NPO ne pensait surement pas si bien dire car effectivement on a eu droit à de gros renversements de situation dans la catégorie des autos car en moto la journée s’est déroulée normalement.
STEPHANE PETERHANSEL-JEAN PIERRE COTTRET
Si le pilote du Team BMW-X-Raid, le leader Stéphane Peterhansel n’a lui rencontré aucun souci, continuant son cavalier seul et son solo en tête de ce Shamrock, Il est vrai que les franchissements de dunes et la navigation en ont piégés certains et non des moindres parmi les outsiders, ceux qui se battent pour la troisième place du podium. Même le dauphin de Peter, le Russe Leonid Novitsky a rencontré des soucis ce jeudi en se plantant dans les dunes !
C’est dire…
Cette étape disputée en grande partie en sens inverse de mardi dernier, nous a une fois encore particulièrement régalés. Avec ces franchissements successifs de cordons de dunes ou il fallait rester concentré sur la navigation, le plaisir du pilotage sur piste sablonneuse, le tout assorti avec l’éternel magie des paysages traversés, tous les ingrédients étaient réunis pour, une fois encore nous offrir un spectacle mémorable.
Au départ, on retrouvait pour débuter cinquante kilomètres de piste sablonneuse ou le talent des navigateurs et le pilotage furent largement sollicités. Ensuite, premier ‘’hors piste ‘’ à travers des dunettes, avant de retrouver une piste roulante et ses multiples parallèles et ce pendant prés de quarante kilomètres.
Mais ce n’était qu’un ‘’ hors d’œuvre ‘’ !!!
Car c’est alors que les choses sérieuses commençaient… Vingt kilomètres de franchissement de petites et énormes dunes, au cap 230, une façon inédite de traverser la mer de sable de l’erg Cheggaga et pour certains d’amortir leur investissement en pelles et autres plaques de désensablage !
Ensuite, après s’être sortis de ce guêpier, belle récompense : Un magnifique oued ensablé pendant trente kilomètres, de puits en puits avant de revenir sur M’Hamid.
Mais le plaisir n’était pas fini … du moins pour les autos ! En effet, après en avoir bavé, il fallait alors se relancer pour la … seconde boucle …
A ce petit jeu, sans surprise l’intouchable Stéphane Peterhansel remarquablement navigué par son fidèle lieutenant, Jean Paul Cottret s’en est donné à cœur joie ! Quel plaisir de le voir piloter à merveille.
Comme chaque jour depuis le départ, lui qui est venu se ‘’ chauffer ‘’ pour le prochain Dakar, réalise le meilleur chrono, bouclant cet exigeant parcours (deux fois 155 km soit 310 km) dans l’excellent temps de 4 heures 2’22’’.
PIERRE LACHAUME-JEAN BRUCY
Agréable surprise avec la seconde place du Bowler de la paire Pierre Lachaume – Jean Brucy. Lesquels volent la politesse à la seconde BMW ‘’ officielle ‘’ du Russe Novitzky, seulement troisième. Le temps du Bowler qui concède 54’09’’ à Peterhansel : 4 heures 56’31’’ contre 5 heures 16’17’’ à la voiture Allemande !
Chapeau messieurs pour votre exploit qui ne nous a nullement étonnés pour vous avoir aperçu en milieu du parcours, passer en seconde position.
YVAN PIERRE DARD-CHRYSTEL PARO
Ensuite, se sont mis en évidence ce jeudi, le Toyota du tandem Yvan Pierre Dard – Christel Paro excellent quatrième … quarante trois petites secondes seulement derrière le second du classement général provisoire, Leonid Novitsky !
Respect.
Puis, cinquième, on trouve la Mégane Renault de Jean Noël Julien- Christophe Crespo qui devance le buggy Gache SMG du duo Etienne Smulevici – Jean Jacques Martinez.
JEAN NOEL JULIEN-CHRISTOPHE CRESPO
Parmi les ‘’ grands battus ‘’, les manceaux Jean Marie Davoy- Marc Jourdan (Buggy MD) et François Lethier – Jean Marie Lurquin (Buggy Schlesser).
Ces deux équipages qui se bagarraient pour la troisième place finale abandonnent ce jeudi toute chance d’entrevoir le podium vendredi soir à Zagora, laissant dorénavant seul en lice, Jean Noël Julien !
Dépité mais souriant, Jean Marie Davoy, raconte :
« Dans un cordon de dunes après être parvenu sur une crête, le moteur à subitement coupé. Malgré de nombreuses tentatives pour le remettre en route, rien à faire. Pour éviter de vider la batterie, j’ai alors choisi d’attendre. Au bout d’une heure, j’ai tenté de le relancer et il s’est remis en route. C’est rageant et une vraie déception mais c’est la course »
Le podium venait de s’envoler.
En effet avec désormais trente neuf minutes de retard, on voit mal Davoy lors de l’ultime journée renverser la situation sur les 182,68 kilomètres de l’unique boucle de l’étape dénommée « A travers le djebel Tadra »
Cette spéciale ne comportant aucune difficulté. Il s’agit d’une piste roulante et rapide. La spéciale empruntera des routes de moyenne montagne jusqu’à un magnifique cratère géant. Plaisir des yeux garanti !!!
JEAN MARIE DAVOY- MARC JOURDAN
Parvenu au bivouac, Jean Marie Davoy, ajoutait :
« A chaud, plusieurs fois, j’ai eu ce problème de ne pouvoir redémarrer le moteur. »
Quant au Buggy Schlesser de Lethier –Lurquin, un capteur moteur a rendu l’âme au milieu de la première boucle, les contraignant à stopper. Une fois reparti, de grosses minutes s’étaient écoulées, leur interdisant eux aussi, de viser désormais le podium final ce vendredi.
Vraiment dommage car le Buggy aux couleurs BF Goodrich, s’était jusqu’à ce jeudi très bien comporté
FRANCOIS LETHIER-JEAN MARIE LURQUIN
Avant cette dernière étape, les positions sont les suivantes. Facile leader la BMW de Peterhansel – Cottret. A … 2heures 26’43’’, la seconde BMW de Novitsky – Schulz. Pour les accompagner sur le podium, sauf catastrophe – toujours envisageable en sport automobile – la Renault Mégane de Julien – Crespo du Team MD que manage Pascal Thomasse. Laquelle accuse un retard de … 6 heures 26’41’’.
A ses trousses mais on l’a dit, le classement ne risque plus trop de bouger, pointe le Buggy MD des Sarthois Davoy- Jourdan qui concède 7 heures 5’16’’ au leader et donc trente neuf minutes à leurs partenaires au sein de cette belle écurie MD Sport d’Antoine et Maryse Morel.
PATRICE CHEVALIER- DOMINIQUE LAURE
Suivent dans l’ordre encore un autre engin de chez MD, le Sprinbok celui de Chevalier – Laure puis notre ami à tous, le recordman des participations au Dakar, j’ai nommé la ‘’ SMULE ‘’ alias Etienne Smulevici et son équipier Jean Jacques Martinez.
L’étonnant Tatra de Tomas Tomecek toujours à l’aise, figurant en septième position
Et en huitième position, le Bowler de Lachaume-Brucy, à l’honneur ce jeudi ou il prend une étonnante seconde place de l’étape.
LA SMULE …
Dans la catégorie des motos, après sa grosse déception de la veille ou la mousse arrière de sa KTM Repsol avait fondu, le contraignant à attendre plusieurs minutes son fidèle lieutenant, Jordi Villadoms – lequel lui a, alors bien que leader passé sa roue – Marc Coma se venge et remporte l’étape devant… Villadoms !
« Ce fut une belle journée ou j’ai repris un peu de temps mais pas suffisamment »
MARC COMA
Cyril Despres lâche 4’38’’ mais conserve néanmoins le commandement possédant encore…7’5’’ d’avancer sur le catalan.
« Franchement vu ce joli parcours, cela méritait bien un second passage. Côté sportif, j’ai eu du mal dans la poussière à dépasser le Norvégien mais l’essentiel c’est que je reste au commandement. La journée avait mal commencé quand j’ai appris que mon mécanicien n’avait pas dormi de la nuit à cause d’une intoxication alimentaire, mais dès que j’ai su que Roland était entre de bonnes mains j’ai pu me concentrer sur mon pilotage. J’ai réussi à rattraper Pal Ullevalseter au pied des premières dunes et ne voulant pas perdre trop de temps sur mes poursuivants, j’ai vraiment attaqué fort dans le sable. 50 kilomètres après, nous sommes entrés dans une longue et sinueuse rivière asséché avec beaucoup de changements de direction, suivi d’une section de piste où la navigation était assez difficile. Compte tenu de ces conditions, il était presque inévitable que je perde du temps aujourd’hui, mais j’ai quand même réussi à limiter les dégâts et à maintenir mon avance au classement général. »
CYRIL DEPRES
Ayant suivi l’étape en compagnie de Jordi Arilla, le patron Espagnol de ‘’1 FOR ALL ‘’ et manager des pilotes catalans, celui-ci nous a raconté les raisons qui ont poussé Villadoms, mercredi à dépanner Coma :
« Chez nous c’est une sorte d’école. Dans le passé, Jordi Arcarons était notre leader. Et Marc Coma, son porteur d’eau. Puis Arcarons en retraite, Coma est à son tour devenu notre leader. Et Jordi Villadoms est maintenant lui, son porteur d’eau. Lui aussi, il deviendra un jour à son tour aussi notre Numéro 1. Et, j’ai déjà recruté son futur lieutenant, Gérard Farrés. Certes le sacrifice de Jordi nous coute peut-être la victoire finale puisqu’il se trouvait en tête mais ainsi va la vie ! »
JORDI VILLADOMS
Un Jordi Villadoms qui à son tour très calmement nous expliquait son attitude de la veille :
« L’important c’est l’équipe. Et, l’essentiel c’est que j’ai bien roulé en vu du Dakar. En partant loin ce jeudi, j’ai mangé énormément de poussière mais je me suis régalé sur ce superbe parcours »
Au classement provisoire, à la veille d’en terminer, les positions sont donc les suivantes ce jeudi soir.
Premier, le pilote de la KTM Red Bull, Cyril Despres. Maintenant second à 7’5’’, Marc Coma et sa KTM Repsol. Le podium étant complété par le Norvégien Pal Anders Ullevalseter lui aussi au guidon d’une KTM qui accuse 15’9’’.
PAL ANDERS ULLEVALSETER
Suit l’infortuné Jordi Villadoms qui remonte quatrième à 23’58’’. Puis pointent, le Polonais Jakub Przygonski à 50’48’’ et Olivier Pain, sixième à 1 heure 20’52’’
En quad, Lionel Laine (quinzième) gagne l’étape. Camélia Liparoti (vingt sixième) lui lâche 32’22’’.
Le Belge Gilles Vanderweyen ‘’ le Saint Bernard ‘’ de Christophe Martin, dynamique poitevin, handicapé suite à un accident survenu il y a une vingtaine d’années sur une route de l’Ardéche, finit cinquième derrière Vincent Albera et Vladimir Marugov
LIONEL LAINE
« C’est vraiment une superbe épreuve et l’ambiance au sein de notre structure ASSV est formidable. Dommage que Chris se soit fêlé une côte car il roulait vraiment fort avant cet incident »
Ce Team ASSV bénéficie de l’aide des deux mécaniciens, Bob et Cédric originaires tous deux comme Christophe du Poitou. C’est eux qui motivent et soutiennent au parc d’assistance les deux quadeurs, Chris et Gilles et leur bichonnent chaque nuit leurs engins
GILLES VANDERWEYEN
En camion, le Tchèque Tomas Tomecek finit douzième et gagne l’étape en 6 heures 49’56’’ ; Sa rivale, la Portugaise Elisabete Jacinto et son Man se classent quatorzième ayant parcouru la spéciale en 7 heures 12’3’’
Au général, bon septième en 29 heures 10’14’’, Tomecek devance Jacinto seulement treizième .Son temps : 37 heures 39 ’45’’
Gilles Gaignault
Photos : Alain Rossignol