TOUR DE CORSE HISTORIQUE: LES FILLES L’ONT FAIT EN BERLINETTE ALPINE

 LA BERLINETTE DE CHRISTINE PEAUGER ET ANNIE LORRE

Troisième présence cette année au Tour de Corse Historique pour une femme ayant décidé sur un coup de tête de participer à cette merveilleuse aventure, cette fois-ci en tant que pilote bien calée dans un petit bijou, une berlinette Alpine … prêtée par son mari !

Philippe Peauger – le mari – par ailleurs propriétaire de la Porsche dont dispose depuis plusieurs saisons un certain … Jean Claude Andruet avait en son temps acheté cette voiture pour combler un de ses rêves :

EFFECTUER LE TOUR DE CORSE HISTORIQUE !!!

HISTOIRE DE LA BERLINETTE

Mais finalement après bien des déboires pour parvenir à la faire préparer et n’arrivant pas au résultat escompté, il s’est au fil du temps décidé à la vendre.

Et c’est la qu’intervient l’épouse, Christine Peauger


« Je ne pouvais pas laisser faire cela sans intervenir et tenter de participer moi même à cette épreuve de renom qu’est ce Tour de Corse pour savoir ce qu’elle avait réellement dans le ventre. Une beauté pareille … Je n’avais pas les mêmes besoins que ceux de mon mari pour participer en régularité.» 

Et notre apprentie pilote de convaincre l’homme de sa vie de lui accorder un bon de sortie pour filer dans l’Ile de Beauté !!

Du coup la Berlinette s’est un beau matin retrouvée en révision chez un professionnel pour vérification des freins, Un élément plutôt sollicité sur les routes sinueuses à souhait de la Corse

Et Christine de raconter la suite :

« Philippe qui s’y connait en mécanique a ensuite travaillé de longues nuits pour me préparer la voiture avec des amis. Il ont mis beaucoup de cœur à l’ouvrage. Mais cependant ma décision le rendait septique, et aussi et surtout craintif. »

Mais il n’était pas le seul !

Combien de fois Yves Loubet a t-il appelé l’ami Philippe tout comme le coéquipier du père Andruet, Guy Mizael pendant qu’ils préparaient les notes pour tous les concurrents pour lui dire :

« Tu diras à Christine de faire très attention des l’ES1, ça glisse »….

Afin de ne pas désorganiser l’assistance de l’équipe (Andruet – Philippe et Alain Pages), il fut alors convenu entre les époux Peauger que l’équipage de la berlinette n’aurait besoin que d’une assistance légère avant ou après les parcs fermés du soir.

ARRIVEE EN CORSE

« Enfin dans la voiture, pour rejoindre le parc de regroupement à Bastia. De Pietranerra à Bastia pas de problèmes mais parvenue au dernier rond point, je trouve que la voiture a des trous. J’en fais part à diverses personnes lors de l’attente du départ, mais on me dit que la voiture a dû s’étouffer en ville….. (C’est normal c’est une femme…) lorsque tu partiras, tu la décrasses !!!! OK OK »DEBUT DE COURSELaissons notre femme apprentie-pilote raconter

Christine poursuit sa formidable aventure :

« Nous sommes arrivés dans île le vendredi matin précédent le début du Tour. Il était prévu que Philippe et sa coéquipière Françoise Conconi partent pour les reconnaissances et que je prépare les plans d’assistance. Cinq cartes à tracer et essayer de voir avec Jean Claude Andruet où il désirait avoir ses points d’assistance.»

Le Mardi matin suivant, soit la veille du départ à Bastia, arrivée des deux mécanos qui ne connaissaient pas du tout la Corse!!

Briefing pour bien expliquer les exigences de chacun, les routes à prendre, le timing à respecter. Acheter tout ce qui manquait et organiser les camions d’assistance. Tout cela sans que Christine ait pris le temps d’essayer sa berlinette, malheureusement.

En effet, avec les membres du Team TCM-Ferallu, il lui a fallu emmener toutes les remorques de Bastia – ville départ – à l’Ile Rousse et ce dans le but prévoir le retour le dimanche soir après l’arrivée de l’épreuve fixée à l’Ile Rousse.

Ce n’est que le Mercredi matin quelques heures avant que ne débute la course que Philippe et Françoise ont décidé de monter ensemble vers Maccinagio et le Cap Corse pour étalonner le trip master avec la berlinette.

Mais Christine avait vu juste comme elle nous le précise:

« Arrivé à la première spéciale au Cap Corse, j’avais eu beau essayer de la décrasser, je trouvais qu’elle réagissait bizarrement et effectivement elle ne voulait plus démarrer au départ de l’ES1. Tous ont alors polarisé sur un problème d’alternateur alors qu’apparemment la raison des problèmes rencontrés n’était qu’une cosse de batterie mal serrée suite à l’intervention du dernier préparateur » !!!

Au retour vers Bastia cependant, la jeune femme trouve que la pédale de frein a une course raccourcie.

Réponse de tous, le soir même, « 

« Tu as dû trop freiner. Le Lockheed a bouilli, ce n’est rien, tu pompes et cela ira bien».

Le lendemain pour la seconde journée, fut en fin de compte son véritable baptême par rapport aux règles de la régularité.

« Annie ma copilote tout à fait novice comme moi, ayant pris les choses bien en main et elle s’était fait expliquer par tous les membres de notre équipe, les différentes règles. »

Christine poursuit :

« On a vite pigé qu’il ne faut pas traîner, cela nous l’avions compris dés la veille. Tout se passe à merveille ce jeudi. Avec Annie on admire les différents paysage rencontrés, Elle a été surprise de voir l’état de la première route : toute défoncée. Mais pour moi, la conduite est un vrai régal. Le petit bijou tourne à merveille. Sauf qu’après la dernière spéciale de la journée au Col de Vergio, la pédale de frein était sans course. Notre assistance se trouvant déjà à Porto pour des problèmes de soupapes rencontré par Philippe sur la route, nous avons fait la descente jusqu’à Porto en frein moteur. Le soir sans pont à la lumière d’une simple lampe, nos mécanos, Eric et Stéphane ont travaillé deux bonnes heures pour s’apercevoir que le maître cylindre était encrassé et qu’il ne faisait plus son travail. N’ayant pas de pièces, ils ont purgé, changé les plaquettes pour que l’on reparte le lendemain.»

Au troisième jour, l’équipage Philippe Peauger – Françoise Conconi a dû abandonner et s’arrêter à Porto à cause de son ennui de ressort de soupape. Pour Madame, ce n’est pas facile de reprendre la route à sa place, avec… sa voiture et le laisser hors course. Mais c’est ainsi, c’est le sport …

Effectivement Christine abandonne son mari à son triste sort! Mais Philippe va néanmoins poursuivre l’épreuve en rejoignant l’équipe d’assistance TCM au cas où pour filer un coup de main à son leader JCA (Jean Claude Andruet) et bien sûr avoir les yeux de Chimène pour ‘’ Sa ‘’ berlinette et … accessoirement sa femme !

Laquelle poursuit donc sa belle aventure

« Nous repartons et quittons Porto en direction de Porto Vecchio le jeudi matin normalement, en utilisant le plus souvent possible le frein moteur afin de conserver au mieux pour les spéciales, la course des freins qu’il me restait. Mais dès la fin de la première spéciale de la journée, la course était très juste : à peine 5cm »

C’est dire si la jeune femme doit faire preuve d’extrême prudence sur ce parcours ‘’ O ‘’ combien redoutable.

« C’est en arrivant à la seconde spéciale de la journée que nous apprenons alors la sortie de route de JCA, qui nous attend au départ. Tous nous disent alors, malgré l’étrier arrière bloqué, de partir doucement dans la spéciale qui ne fait que monter ….»

Sagement, le seul équipage TCM désormais encore en course reprend donc la route.

Et Christine de nous murmurer malicieusement à l’oreille avant de s’élancer :

« Avez vous déjà vu des spéciales en haut d’un col qui ne descend pas en Corse? »

Parvenue sans encombres quelques lacets plus haut, elle enchaine:

« Je peux vous dire que la descente au frein moteur 4ème – 3ème et seconde, je connais.»

Arrivée en bas, son équipe d’ assistance lui dit qu’elle l’attend après la prochaine spéciale.

Petite déception car le calvaire continue :

« Alors là, nous avons dû conduire très, très, très lentement, plus de course au niveau des freins. A une épingle dans une descente glissante sans une goutte de frein, la réception en contre-braquage fut très juste, nous avons vu le ravin de très près…»

C’est alors qu’en plus, une bonne averse qui se transforme rapidement en orage inonde le parcours.

Et pour les filles, la déveine se poursuit : l’essuie glace tombe en carafe à deux reprises !

Annie frottant le pare brise avec un chiffon dans une main pour tenter d’enlever la buée, l’autre tendu vers le frein à main au cas où ……..

Et notre duo de raconter plus tard au terme de cette folle journée :

« Nous avons bien ri. »

Mais sûrement … Ri jeune comme on dit !!!

En arrivant à Propriano, Christine déniche au détour de la route une station service.

A ce moment, les téléphones portables se sont mis à sonner en cœur ! Tout le monde leur cherchait un maître cylindre.

C’était génial !

Quelle ambiance…

En l’espace de trente minutes, un vendeur de pièces détachés de voiture de Propriano était sur les lieux pour voir s’il avait la pièce, le garagiste a prêté son pont alors qu’il était sur le point de fermer, les deux ‘’assistance’’ sont arrivées, Philippe, JCA et tous ont travaillé pour que l’Alpine reparte.

Malheureusement, il n’a pas été possible de trouver les pièces appropriées. Mais Eric Sechaud habituellement pilote émérite en circuit sur Ford Escort et pour l’occasion transformé en mécano improvisé sur berlinette, a démonté et nettoyé le maître cylindre, puis purgé … pour voir si cela suffirait pour faire repartir l’auto.

Finalement l’Alpine numéro 142 parvient à rallier Porto VecchioMonique la femme d’Yves Loubet, va fort tard leur servir dans son excellent restaurant, un repas bienvenu

Quatrième journée

Les filles se souviennent :

« Nous repartons calmement, sans utiliser les freins au mieux car maintenant notre unique objectif est de terminer. La première spéciale limitée à 45 Km/h ne nous pose aucun problème avec les freins. Par contre au Col de Sorba, je n’ai pas pu me retenir, tant pis pour les freins ! Je me suis franchement régalée dans la descente ….mais comme il se doit en bas, la course des freins a commencé à se rétrécir. Mais pas de problème, grâce au frein moteur » !!!!!

Chaudes, chaudes les filles !!!

Mais ce n’était pas fini…

« Avant la dernière spéciale de ce vendredi avant l’arrivée à l’Ile Rousse, Eric Sechaud, voulait que l’on arrête car ayant testé la voiture, il trouvait que ce n’était vraiment pas raisonnable de continuer, il avait sûrement reçu des ordres de Philippe qui s’inquiétait pour SA berlinette. Mais nous avons décidé, Annie et moi de repartir vers l’Ile Rousse où ils trouveraient peut être une pièce et ……»

Et bien c’est ce qu’il s’est passé !

Un très gentil garagiste chez qui je m’étais arrêté les deux années précédentes où je ne m’occupais que de l’assistance du Team, nous a prêté son pont, et Jean Luc Bolla en passant, s’est arrêté pour voir ce qu’il y avait, il avait un maître cylindre et s’est proposé gentiment à changer la pièce. »

Finalement grâce à cette chaine d’amitié de la partv de vrais mordus et passionnés, l’Alpine a pu terminer le Tour de Corse historique

« C’est grâce à tous ces experts que nous avons pu le dernier jour, enfin nous éclater avec une berlinette disposant de freins. C’est quand même mieux je vous l’assure. Surtout dans la longue descente de Calvi »

Comme on l’a constaté, cet équipage 100 % féminin nous a réellement, une semaine durant épaté tant ces deux femmes avaient le désir et la volonté d’aller au bout. Christine et Annie étaient bien venues pour disputer la totalité de l’épreuve et non pour effectuer une gentille ballade sur les routes inoubliables de l’Ile de Beauté

Un célèbre dicton ne dit t’il pas :

« La réussite, c’est le prix de l’effort » !!!

Eh bien nos deux ‘’ nanas ‘’ n’en ont pas manqué, croyez-nous.

Chapeau à elles et RESPECT!

La conclusion nous la leur laissons :

« Merci à tous de nous avoir permis de vivre cette formidable aventure. L’engouement des gens sur le bord des routes et dans tous les villages même pour nous qui étions dans les dernières voitures à passer. Souvent le public a du patienter deux bonnes heures après le passage des leaders et nous avions encore droit à des applaudissements. Et nous avions aussi droit aux séances photos et aux multiples encouragements.»

Et comme nous la répétait Christine lors du dîner de fin de rallye avec toute l’équipe TCM –Ferallu :

« Que c’est beau la passion »

Nous lui retournons bien volontiers ce beau compliment qui s’adresse aussi à elle et à sa fidèle équipière, Annie !!!

Une … ostéopathe de métier installée à Bry sur Marne en Région Parisienne.

Gilles Gaignault

Photos : TCM

Sport

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