TOUR DE CORSE HISTORIQUE : LA BELLE VICTOIRE DE LA PORSCHE DE GUIGNARD-MEFFRE

 BELLE VICTOIRE DE LA PORSCHE DE GUIGNARD-MEFFRE

Après les renoncements successifs des trois ‘’ intouchables ‘’ Andruet –Manzagol et Gache, on savait depuis  samedi que sauf catastrophe – toujours possible en sport automobile -, la victoire n’échapperait pas à la Porsche du tandem Hervé Guignard – Didier Meffre.

Ce dimanche donc, lors de la cinquième et ultime étape de ce neuvième Tour de Corse Historique, l’équipage de la Porsche, numéro 8, n’a pris aucun risque à l’occasion des deux spéciales figurant encore au menu de l’épreuve : Notre Dame de la Serra – Olmu (28,860 km) et Montemaggiore – Cateri (8,820 km) courues au cœur de la Balagne entre l’Ile Rousse et Calvi.

 

 

C’est la raison pour laquelle, les deux hommes regagnaient en fin de matinée et sous un soleil resplendissant, le port de l’Ile Rousse en grand vainqueur, salués sur le podium chaleureusement, par les pères de cette compétition, la… paire Yves Loubet- José Andréani.


Ce qui en dit long sur la portée de l’exploit accompli…

Au micro de notre ami Frédéric Lombard, Hervé Guignard pouvait alors enfin se lâcher et laisser éclater sa joie d’inscrire son nom au palmarès, en remportant ce Rallye de légende, succédant sur les tablettes à deux illustres Champions, Eric Comas et Jean Claude Andruet !

Une fois redescendu du podium protocolaire, l’ancien pistard sacré un beau jour de l’automne 1985 ‘’ Volant Avia ‘’  sur le circuit Berrichon de La Chatre, par un jury (nous en étions) présidé par l’ancien grand pilote de F1, Jean Pierre Jarier, racontait ‘’ Son ‘’ Tour de Corse :

« Pour être franc, je dois reconnaitre que j’étais venu ici avec l’idée de me battre devant. Certes, il y avait comme on dit du beau monde (Andruet-Manzagol-Gache- Antonini- Depons- Pages –Padrona et autres Kelders) mais j’estimais pouvoir tirer mon épingle du jeu et faire un résultat. Alors gagner ce Rallye mythique, c’est un peu un rêve de gosse qui s’accomplit même si les circonstances ont fait que curieusement tous les favoris ont disparus, renonçant incroyablement l’un après l’autre, au fil des jours et des étapes. Mais, notre victoire est amplement méritée car nous étions bien la, positionnés en embuscade au cas ou. En fait, c’est seulement ce dimanche que j’ai ressenti un peu de pression car je ne voulais pas commettre de bévue. Du coup, en roulant sur la réserve en dedans, j’ai craint la bêtise. C’est la raison pour laquelle finalement je ne me suis pas trop relâché en continuant de rouler comme si nous n’occupions pas la tête de ce Tour de Corse. »


Comme samedi, c’est la Talbot Lotus de Philippe Gache, associé à l’Ajaccien Fabrice Gordon mais très loin au classement car désormais hors course pour la victoire finale suite à sa pénalité de 50 minutes concédée après la casse de la boite, qui assurait le spectacle pour le plus grand plaisir des haies de spectateurs présents sur le bord des routes de la Balagne.


Et Gache bien que n’espérant plus rien, n’en a pas moins poursuivi son show des premiers jours, en attaquant ‘’ à donf ‘’


Toujours aussi humble et discret, l’homme qui a tracé ce que l’ensemble de la caravane a décrit comme un parcours de rêve, notre ami à tous Yves Loubet nous donnait son avis sur cette neuvième édition :


«  Ce qui fait le succès de notre épreuve ? C’est tout simplement parce qu’il s’agit d’un Rallye de liberté, convivial comme avant. Avec une communion tout à fait exceptionnelle avec le public. Avec José (Andréani), on cherche constamment à recréer cet esprit à l’ancienne en permettant à tous, pilotes et spectateurs de revenir disputer et admirer ces spéciales de légende qui ont fait la gloire du Tour de Corse. Et de faire revenir de plus en plus de grands Champions qui ont écrit l’histoire du Rallye »


Il est vrai qu’édition après édition, ce Tour de Corse Historique fait chaque automne un peu plus le plein ! Ainsi cette année malgré la difficile conjoncture économique, l’équipage Andréani –Loubet qui préside aux destinées de cette épreuve a encore réussi et tenu son pari : Le plateau aligné était encore plus important que l’an dernier :

133  voitures !!!

C"est dire le succès.


D’ailleurs, José Andréani, l’alter-égo d’ Yves Loubet sans qui l’épreuve n’existerait pas car c’est lui qui démarche les collectivités et les partenaires financiers était franchement surpris d’avoir réuni cette année un tel plateau, aussi bien en quantité qu’en qualité !


Parmi les inconditionnels, figure vous l’aurez déjà deviné, celui qui est …  » le plus Français des Corses ‘  : Le père… Jean Claude Andruet. Un Andruet qui même  »hors course » a suivi le Rallye jusqu’à son terme pout soutenir son équipe, TCM-Feralu, laquelle alignait outre sa Porsche, trois autres bolides dont la superbe Berlinette des féminines Christine Peauger – Annie Lorre.



«  Chaque fois que je reviens, je me régale comme un fou et je prend toujours autant de plaisir. D’ailleurs je serais encore et toujours la l’an prochain pour y fêter les dix ans du Rallye Historique mais aussi mes … 70 printemps ! »


Attentif à ces bonnes paroles, Yves Loubet nous glissa alors :


«  Crois moi tout ce que la Corse compte de villages est monté à côté de Jean Claude, tant il est populaire dans chaque hameau.  »

Il est vrai que des qu’Andruet stoppe sa monture, tout le monde sait quelle que soit les générations, de qui il s’agit !!!

Il faut le voir pour le croire… En Balagne, dans la Castagniccia. Partout, c’est la même ferveur, la même admiration, le même respect pour l’ancien triple vainqueur !

Et un Andruet qui ne cache pas son amour pour l’Ile de Beauté

Finalement, la seconde place revient à la rapide Ford Escort que se partageaient Dominique Depons et Jean Bourgoin. Eux aussi vachement contents de se retrouver à une telle place !Il est vrai qu’une certaine magie s’opère toujours dans ce Rallye exceptionnel aux 10000 virages. Lequel au fil des ans et des générations continue d’ensorceler pilotes et fans !


«  C’est une belle récompense car je viens tout récemment d’acheter l’auto chez Pascal Regner, un préparateur belge. Il s’agit d’un modèle victorieux au RAC en 1978 avec Hannu Mikkola. J’étais donc venu sans trop d’ambitions car découvrant le bolide. Mais pour dire vrai, j’espérais néanmoins rentrer dans le Top 5 avec l’idée un peu folle de grimper sur la troisième marche du podium. On finit second, alors  le contrat est plus que rempli et c’est que du bonheur. Tout le mérite en revient principalement à mon frère Henri et à nos mécanos. Ils ont préparés une auto pour la gagne. Et dieu sait si je ne l’ai pas ménagé, cinq jours durant. Evidemment, il y a eu pas mal de casses devant parmi les cadors mais si notre place est flatteuse, elle est méritée. »

 


Quoiqu’il en soit  lors de la remise des prix à l’Hôtel Napoléon Bonaparte à L’Ile Rousse, les organisateurs ont reçus une longue, longue, très longue ‘’ Standing Ovation ‘’ de la part de tous les participants.

D’habitude ce sont eux les pilotes qui sont applaudis. Preuve que cette entorse au protocole a une certaine signification…


Lesquels concurrents, en quittant la Corse ce lundi matin n’ont déjà qu’une seule et unique idée en tête : Revenir !

A l’image de Jacques Cochin, le très célèbre photographe de modes qui s’est régalé avec sa sublime Porsche … 910. Une  voiture qui brilla pourtant dans les années 70 sur la piste des …24 Heures du Mans, conduite alors par d’illustres Champions aux noms évocateurs comme Rolf Stommelen ou Jochen Neerpasch.


Cette année, Jacques qui en était à sa seconde participation était accompagné de deux de ses frères ! Henri au volant lui, d’une Berlinette Alpine Renault et Augustin qui avait engagé une Mercedes 350 SLC.  En 2010, le quatrième frangin sera aussi de la partie…

Preuve de la bonne santé de ce Tour de Corse Historique qui ne cesse d’attirer les inconditionnels du passé, de la légende et de la beauté de cette Ile, que nous aimons tellement nous aussi


Gilles Gaignault
Photos : Terre de Corse – Benoit Gros


 

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