24 Heures du Mans : Superbe performance pour l’équipe ORECA, cinquième au final !

 Le jour se léve et l’ORECA file vers une trés méritée cinquième place finale à l’arrivée

L’ORECA Numéro 5, classée cinquième !

Une performance tout à fait remarquable pour l’équipe varoise ORECA

Ce résultat est assurément une très bonne et agréable surprise pour Hugues de Chaunac. Lequel eu égard à la qualité et à la quantité des voitures inscrites par les usines rêvait au mieux de rentrer et par la toute petite porte dans le TOP 10

Alors finir dans le  »Top 5 » après une course exemplaire ne pouvait que lui donner le frisson et un immense bonheur  et ce après une semaine mancelle pleine de découragements, vu l’insolente domination et la toujours très grosse différence affichée sur la piste, entre les bolides ‘’ usine ‘’ diesel et ces prototypes essence.

Il est vrai qu’avec quatre Peugeot 908 et trois Audi R15 en piste, auxquelles il convient d’jouter les trois Aston Matin, espérer intégrer le Top 10, semblait au départ relever de l’inconscience !

Mais Le Mans reste Le Mans…

Avec son lot annuel de surprises !

Bonnes pour certains ce qui est le cas d’ORECA ou mauvaises pour d’autres.

Quoiqu’il en soit, cette surprenante mais néanmoins parfaitement méritée cinquième place à l’arrivée de l’ORECA numéro 5  aura mis du baume au cœur, non seulement d’Hugues de Chaunac mais aussi de ses pilotes. Lesquels ronchonnaient à juste titre lors de la conférence d’avant course de se faire balader et larguer par les ‘’ diesel ‘’

‘’Chauchau’’ tout comme son leader l’ancien pilote de F1 et victorieux du prestigieux GP de Monaco, le Grenoblois Olivier Panis, lâchant de concert :

«  Si l’ACO ne revoit pas sa copie et le règlement, nous n’avons plus rien à faire ici à l’avenir. Servir de faire valoir et être condamné à faire uniquement de la figuration, plus question !  »

Cela avait eu le mérite d’être clair et net !

Hugues de Chaunac en conversation avec Remy Brouard, le nouveau grand manitou de l’ACO

 
Mais revenons à la course.
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Moins de deux mois après son tout premier roulage sur la piste provençale du circuit HTTT Paul Ricard, la jolie ORECA 01 a donc parfaitement réussie son entrée dans la ‘’ cour des grands ‘’  et est donc venue à bout de son Everest : Finir les 24 Heures du Mans dés sa première apparition en Sarthe.

Pilotée de main de maitre par le toujours aussi rapide et expérimenté Olivier Panis qu’assistaient Nicolas Lapierre et Soheil Ayari, la n°11 a réalisé un parcours exemplaire et sans faute pour conclure ce mythique double tour d’horloge sarthois au 5e rang… malgré  on l’a dit, la présence de neuf protos à moteur Diesel au départ !

 Grâce à une fiabilité exemplaire, le premier prototype étudié à 100% par ORECA a bouclé pas moins de 5 000 km. De quoi démontrer toutes les qualités de ce LMP1 conçu en moins d’un an !

Franchement, une sacrée perfn avec des moyens limités, comparés à ce qu’investissent les grosses armadas ‘’ usine ‘’

La stratégie établie pour la course par Hugues de Chaunac et ses hommes aura donc été payante : miser sur la sagesse, la régularité et passer le moins de temps possible au stand 

Car pour briller au Mans, il ne faut effectuer que les arrêts-ravitaillements prévus. Et ensuite savoir piloter avec sa tête, en gérant l’imposant trafic, entre gros protos et les GT!

L’ORECA 01 a répondu à l’appel.

Cet excellent résultat du trio Panis – Lapierre –Ayari atténue la déception de l’équipe en charge de la voiture sœur. Confiée à Bruno Senna -Stéphane Ortelli et Tiago Monteiro, la n°10 a elle aussi montré une partie de son potentiel, mais hélas malheureusement trois accidents l’ont contrainte à l’abandon et ce peu après le lever du jour, après un peu plus de quinze heures de course.

Après une première année synonyme d’apprentissage en 2008, le Team ORECA Matmut-
AIM
est cette année passé au palier suivant :

Décrocher le résultat le plus élevé possible, compte-tenu de la réglementation actuelle !

Le film de la course  de l’équipe ORECA

Côté à cote sur la huitième ligne de la grille, les deux ORECA 01 entament l’épreuve par le bon bout et se rapprochent du TOP 10. Mais au cours de la seconde heure de course, la n°11 doit observer un court arrêt (revêtement de la pédale d’accélérateur détaché), tandis que la n°10 est victime d’une sortie de piste au Tertre Rouge.

Le parcours des deux protos ORECA se sépare…

Durant les vingt deux heures suivantes, la n°11 va tourner comme une horloge.
Dans le baquet, Olivier Panis, Nicolas Lapierre et Soheil Ayari se relayent pour réaliser des triples relais sur un rythme plus que soutenu… mais avec une idée en tête : rester sage, préserver la mécanique tout en étant efficace.

Les mécaniciens vont se « contenter » de changer les pneus et de ravitailler en essence.

Au petit matin, les trois hommes passent à la vitesse supérieure pour se hisser dans le quinté de tête. Après la seizième heure, ils ne le quitteront plus !

La n°11 rentrera une seule fois dans son box : pour une intervention de prévention (changement d’extracteur et des plaquettes de freins au cours de la 19e heure).

Olivier, Nicolas et Soheil assureront à merveille la fin, résistant à la Peugeot n°7 pour finir à une inespérée et superbe cinquième place !

Au volant de la n°10, Bruno Senna, Stéphane Ortelli et Tiago Monteiro ont vécu eux, une course plus mouvementée !  La voiture est tout d’abord victime d’une première sortie de piste au Tertre Rouge, et ce 1h57 après le départ.

Malgré une intervention très rapide de l’équipe technique, l’auto retombe au 23e rang. Le trio ne baisse pas les armes pour autant, cravachant pour remonter jusqu’à la 12e position !

Malheureusement, un second accident, dans la « nouvelle portion », frappe la n°10 à 00h23

Le Team effectue une réparation importante en un temps record : 20 minutes pour changer de splitter, capots avant et arrière, ainsi que l’extracteur et un demi-train arrière !

Après avoir chuté à la 21e place, Bruno, Stéphane et Tiago attaquent de nouveau pour être 14e avant de connaître un accrochage au petit matin  à 6h07, à la première chicane des Hunaudières.

Après examen du train arrière, le Team ORECA-Matmut-AIM, décide alors de retirer l’auto

A l’arrivée,  Hugues de Chaunac, Président du Groupe ORECA, dressait un premier bilan :

« C’est une satisfaction énorme, une vraie récompense pour tout ce qui a été fait par tout ORECA. Nous avons fait la course qu’il fallait, avec une prestation parfaite des pilotes et du team. Toutefois, cela ne masque pas la frustration que j’ai eue cette semaine. Ça a été dur. Avec cette cinquième position, nous avons franchi la deuxième étape de notre Défi en nous intercalant entre les voitures des Grands Constructeurs. Il ne fallait pas faire de faute : la n°10 avait les capacités de faire aussi bien que la n°11, mais elle a malheureusement commis trois erreurs. Cela coûte cher et montre ce qu’est Le Mans. Quelques soient les situations, le Team a montré son dynamisme, son professionnalisme. Personne n’a baissé les bras : je n’en doutais pas  Il faut passer à l’An 3 du Défi. Mais pour cela, il faut que les règles changent, qu’elles soient plus équitables. »

De son côté, David Floury  le Directeur Technique précisait :

« L’exploitation faite par l’équipe technique a été exemplaire. Tout comme l’esprit d’équipe. Ce résultat récompense un an et demi de travail : il y a eu des moments durs, on a dû encaisser certaines critiques. Aujourd’hui, nous avons démontré notre potentiel. C’est dommage de ne pas avoir la n°10 à l’arrivée : elle avait la même compétitivité que la n°11.
L’un des points positifs est la fiabilité puisque les deux autos n’ont rencontré aucun problème. La cinquième place symbolise les progrès effectués. Nous avons fait un vrai pas en avant. »

Quant aux pilotes, ils étaient franchement heureux d’avoir bouclés les deux tours d’horloge et d’obtenir cette magnifique place. Ainsi, Nicolas Lapierre :

« Ça fait du bien ! C’est le plus beau résultat que nous pouvions espérer et pour cela, il a fallu à la fois un travail incroyable de l’équipe et un sans faute des pilotes. Faire mieux que la huitième place d’ORECA l’an dernier, cela montre tous les progrès qui ont été faits depuis douze mois. Cinquième ici, c’est comme une victoire compte-tenu du règlement. Les essais n’ont pas été faciles, mais nous avons su bien préparer l’épreuve. La stratégie était parfaite ! »

Son équipier, Soheil Ayari, poursuivait :

« Faire cinq, c’est assez incroyable! Le plateau était réellement très relevé cette année. Nous avons pu compter sur une voiture constante : que ce soit mon premier ou mon dernier relais, elle a été identique En un an, ORECA a fait de gros progrès, aussi bien en fiabilité qu’en performance pure. Le dernier relais n’était pas simple : j’ai d’abord dû résister à la Lola-Aston Martin, avant la Peugeot. Nous avons bien géré les neutralisations et la consommation. Cela a fait la différence sur la fin. »

Et le capitaine de route, l’ami Olivier Panis de conclure :

«  Je me suis enfin fait plaisir. Mais, il est grand temps de tout revoir car le règlement actuel nous pénalise bien trop. Il faut que l’ACO montre son intérêt pour les équipes privées disposant de moyens limitées comparés aux usines. Et qu’elle n’oublie pas que ce sont ces écuries privées qui constituent le plateau !!!  »

Paroles sages, logiques et tellement pleines de bon sens, DE BON SENS

Gilles Gaignault

Photos : Gilles Vitry – Patrick Martinoli – Philippe Janot –Infoscourse – Thierry Coulibaly

Bruno Senna a adoré la chaude ambiance du Mans

Sport

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