Venu à l’invitation de l’ACO pour donner le départ de la 77 éme édition des 24 Heures du Mans, en hommage au … soixantième anniversaire de la toute première victoire d’une Ferrari, le 26 juin 1949, le Président de Ferrari, Lucas Cordero di Montezemolo, ne s’était pas déplacé seul !
En effet, alors que Ferrari est en plein conflit avec la FIA et menace de quitter les Grands Prix et de se retirer de la F1, l’homme fort de la Scuderia et également patron de la FOTA, qui regroupe les équipes, est venu au Mans en force accompagné d’une solide délégation de personnalités. !
Une véritable démonstration de force selon nos confrères Italiens
Accompagnaient effectivement Lucas Cordero di Montezemolo, Stefano Domenicali – boss de l’équipe F1 – Amedeo Felisa, CEO de Maranello, Piero Lardi, Ferrari, fils du regretté Enzo Ferrari et le pilote, Jean Alesi !
Avouons le, une sacrée brochette …
Bien évidemment, la présence d’autant de membres influents de Ferrari, est un signe qui ne trompe pas !
Après avoir effectué dans une Ferrari California, pilotée par Jeannot Alesi, un tour du circuit manceau, le Président a volontiers accepté de répondre aux questions des media, invités à le rencontrer
Les dirigeants Ferrari envisagent très sérieusement en effet de revenir au Mans par la grande porte et pour gagner, menaçant aussi d’organiser une compétition de monoplaces parallèle aux GP.
Au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue avant le départ et qui avait comme on l’imagine aisément fait le plein, le Président Montezemolo, tout sourire, cool et détendu, a averti :
Avouant et reconnaissant tout son intérêt et sa réelle passion pour Le Mans, le Président arrivé au cours de la saison 1973 au sein de la Scuderia, est revenu sur les polémiques qui agitent en ce moment la Formule 1 :
« Dans les conditions actuelles et au vu du règlement 2010, nous ne pouvons pas nous engager en F1 pour 2010. Les discussions certes continuent. Nous avons des droits. Aujourd’hui on ne nous respecte pas, on ne respecte pas l’histoire du Sport Auto. Notre vie, notre coeur c’est la F1. Et nous continuerons d’y courir … si la FIA se montre responsable. Sinon nous organiserons une compétition parallèle. Ou alors, le Mans pourrait devenir une priorité »
Et au fil de la convrsation très décontracté avec la presse, il poursuit :
« Ce que j’ai vu aujourd’hui me conforte dans l’idée que Le Mans demeure et reste cette course mythique et magique. Et ce à cause de cette ambiance incomparable, cette foule immense, le nombre élevé de voitures engagées. Le Mans c’est Le Mans. Et c’est la raison pour laquelle en raison de son ambiance et des conditions très dures de la course cette aventure que sont les 24 Heures se poursuit depuis tant d’années »
Et Lucas du Montezemolo, d’ajouter :
« Les liens entre cette course et Ferrari sont très forts. Ferrari et le Mans c’est quelque chose de spécial. Cette année il y a d’ailleurs dix F430 au départ en GT2. ; Pour le futur nous allons étudier le règlement car il y a trop longtemps que nous n’avons plus gagné Le Mans »
Invité à étre plus précis, le patron de Ferrari fourni quelques eclaircissements :
« Il n’y aura pas de Ferrari diesel !’ »
Mais l’hybride ?
« Pourquoi pas !»
Et de conclure :
« Nous ne voulons pas que la F1 devienne la nouvelle F3. Mais nous ne pouvons pas perpetuellement continuer de répéter inlassablement chaque jour que nous ne nous engagerons pas en F1 avec ce futur règlement instauré par la FIA.»
Pour ce qui est d’une présence d’un bolide Ferrari capable de gagner les 24 Heures, la réponse est longue à venir mais le Président ne se dérobe pas :
« Nous avons les hommes, les cerveaux, la technologie, les pilotes. C’est pourquoi je répond : Why not. Le Mans est en première ligne de nos réflexions »
Gilles Gaignault
Photos : Patrick Martinoli