12 Heures de Sebring : Peugeot un podium au gout étrange et amer

 

 

Comme aux dernières 24 Heures du Mans, comme à Silverstone en septembre dernier pour la cinquième et ultime manche du Championnat LMS (Le Mans Séries) , l’équipe Peugeot, vient donc une fois encore, une fois de plus de céder la victoire à son adversaire, la firme Allemande Audi. !

Certes l’équipe que dirige avec maestria, le Docteur Wolfgang Ullrich a bénéficiée d’un petit coup de pouce de la …Chance … Mais la firme aux anneaux mérite amplement ce succès qui ne lui est pas tombé  du ciel, par hasard !

Si Peugeot qui avait dominé les premières heures de course, occupant à tour de rôle et parfois en fonction des arrêts-ravitaillement la tête de  ces 12 Heures, alternativement avec Audi, l’équipe que manage dorénavant Olivier Quesnel, déjà patron de l’équipe –cousine, le Team Citroën en Championnat du Monde des Rallyes WRC, ne peut pas être blâmé.

Ses voitures, sa stratégie de course et le talent de ses pilotes méritaient surement mieux. Mais au final, comme en Sarthe en juin  2008, comme à Silverstone  à l’automne dernier, c’est Audi qui triomphe et ramasse gloire et lauriers !

Chez Peugeot, on estime que c’est la crevaison survenue sur la 908HDi FAP, arborant le Numéro 08 qui lui a fait perdre la victoire dans ces 12 Heures de Sebring. L’équipe française est donc franchement et réellement dépitée et déçue d’avoir été battue par l’Audi R15, qui disputait en plus sa première course. D’où l’amertume ! Car il est vrai que sans cet incident,  la Peugeot 908 HDi FAP s’envolait vers une victoire qu’elle n’aurait pas volée…

Mais comme nous le rappelait ce dimanche matin, un très fin connaisseur des courses d’endurance :

« On peut bien évidemment parler de la chance des uns, de la malchance des autres, mais au final depuis des années la rigueur Allemande paie toujours… » !!!

On peut d’ailleurs ajouter :

 « En compétition, on ne peut pas constamment à chaque défaite, invoquer la malchance ! Dominer et mener des courses, c’est bien. Mais il faut en premier franchir en vainqueur la ligne d’arrivée. On ne se souvient que du vainqueur !!!  »
 
Alors bien sur que les deux Peugeot se sont pourtant bien battues pour empocher la victoire.

Mais et c’est tant mieux, cette sortie après des journées et des journées de tests d’essais privés et d’entrainements ces derniers mois – rien ne remplace jamais les vraies et réelles conditions de course et aussi leurs trafics –  aura véritablement servi. Et ce dans l’optique de ce que chez Peugeot, le grand patron, Jean Philippe Collin déclarait lors de la présentation du programme sportif le lundi 9 février dernier

«  Le défi Le Mans  »

Car jusqu’à  ce qu’un  incident mineur et concernant tout simplement un problème de… climatisation – désormais obligatoire cette année pour les voitures fermées ce que ne sont pas les Audi – et survenu sur la Numéro 07 de Christian Klien -Pedro Lamy et Nicolas Minassian, n’oblige cette 908, a restée immobilisée à son stand de trop longues minutes, dix-sept pour être précis, ruinant on l’a déjà dit, sa course et une victoire qui semblait alors devoir se dessiner. La Numéro 07 tournait comme une horloge ! Franchement dommage car pour un pépin, n’ayant absolument rien à voir avec la mécanique et les performances de cette Numéro 07, Peugeot a perdu gros. Et très certainement les 12 Heures de Sebring.

Tous les espoirs de succès se sont donc ensuite reposé sur la seconde 908 HDi FAP, la Numéro08, pilotée par le trio des Français Sébastien Bourdais – Franck Montagny et Stéphane Sarrazin. Trois pilotes possédant déjà une solide expérience et un talent fou.

Las, leurs fougues et leurs réels désirs de gagner n’ont malheureusement pas suffi !!!

A son tour, cet équipage à connu la ‘’ scoumoune ‘’ , leur bolide étant victime d’une malheureuse…  crevaison lente à l’arrière gauche ! Incident qui lui a fait perdre du temps en fin de course.

Mais elle a permis à Peugeot de décaler sa stratégie des arrêts-ravitaillement. Et au final, il s’en est fallu de peu que cela paie… Audi a dû dans l’urgence effectuer un « splash and dash »  ravitaillement ultra rapide, en fin de course à 22 Heures16, soit à un peu moins d’un quart d’heure de l’arrivée fixée à  22 Heures 30 – local time (3Heures 30 du mat en France). Mais L’Audi  Numéro 2, remarquablement conduite par un toujours, aussi brillant Alan McNish est ressortie des stands en ayant conservée …la tête de la course. C’en était fini et Audi filait vers la victoire. Une nouvelle victoire à Sebring.

Finalement sous le drapeau à damiers, les deux premières voitures  l’Audi Numéro 2 et la Peugeot Numéro 08 n’étaient séparées que par … 22 secondes !

Dommage, râlant, rageant pour les hommes d’ Olivier Quesnel. Mais la toute nouvelle Audi R15 qui effectuait ses grands débuts en compétition est déjà dans la lignée des imbattables devancières qu’étaient les R10 et autres R8…

Voila Peugeot averti

Cela annonce une lutte et une bataille féroces dans la Sarthe les 13 et 14 juin prochains. Car d’ici la, il n’est pas prévu que les deux protagonistes se retrouvent ensembles en piste et se rencontrent.

Le prochain affrontement aura bel et bien lieu aux 24 Heures du Mans.

Pour l’heure, il va falloir analyser ces 12 Heures et se pencher très sérieusement sur les raisons et les motifs de cette nouvelle défaite.

D’ailleurs le patron de l’équipe Peugeot sport, Olivier Quesnel un homme d’expérience, de très grande expérience et d’une remarquable lucidité, n’a pas eu honte de lâcher :

« C’est une seconde place au goût amer » 

Et de poursuivre avec le même bons sens qui le caractérise :

«  C’est rageant de passer aussi prêt de la victoire. La crevaison lente nous l’a probablement coûtée. La 908 HDi FAP s’est montrée très performante, nous situant au même niveau que la concurrence. L’équipe a fait un bon travail assortie d’une stratégie intéressante. En préparation du Mans, le bilan est globalement positif mais nous avons encore quelques problèmes qui ne devront pas se reproduire. »

Nous ajouterons : «  Qui ne doivent plus se reproduire »

Une chose est d’ores et déjà sure et certaine et évidente : La Peugeot 908 s’est révélée moins fiable que la toute nouvelle Audi R15, qui débutait pourtant en course

Toutefois, ‘’ l’homme de l’art ‘’ l’ingénieur Bruno Famin, directeur technique de l’équipe française, semblait -heureusement – satisfait du travail effectué en vue des 24 Heures du Mans :

« On était là avant tout pour tester la version 2009 de notre 908 HDi FAP. A commencer par la climatisation. Malgré l’incident qui a retardé la 07 on a quasiment réussi deux fois douze heures. Ce sont des progrès spectaculaires et encourageants. Les autres nouveautés telles que l’aéro ou les réglages moteurs sont très satisfaisants… »

Et, Bruno Famin, dans un humour emprunté pour une fous à nos amis Anglais, de conclure :

« Mais assez des deuxièmes places ! »

Un mot enfin sur les pilotes. Ils n’ont pas démérités, loin de la. Ont été tous les six, à la hauteur de ce que Serge Saulnier le Manager du Team Peugeot, attendait d’eux. Ont tous roulés à haut, très haut niveau.

Ainsi, Sébastien Bourdais qui a encore une fois piloté à merveille et espérait pourtant bien l’emporter et vaincre, explique certains petits soucis rencontrés au cœur de la course:

 « Si on ramasse un peu de poussière ou de gomme déposée sur la piste, les pneumatiques ne marchent plus. On a du mal à être régulier sur tout un relais, ce qui explique mon tête à queue. C’est une spécificité de ce circuit et on sera bien mieux au Mans. On a fait une très belle course et finalement c’est une simple crevaison qui nous prive de la victoire. »

Un Sébastien Bourdais qui s’envole d’ailleurs déjà des ce dimanche soir pour l’Australie ou il disputera le week-end prochain le premier GP de F1 de la saison 2009 à Melbourne, au volant de sa Toro Rosso.

De son coté son équipier, Franck Montagny est  lui aussi également bien dépité et déçu mais il garde toutefois espoir pour les 24 Heures du Mans :

 « Je suis déçu par le résultat mais tout de même satisfait car nous avons bien travaillé. Nous sommes venus apprendre sur un circuit difficile. 12 Heures ici valent bien 24 heures au Mans ! La nouvelle Audi était à notre portée sur un terrain qui n’est pas favorable à la 908, très réactive. L’équipe a bien travaillé tout l’hiver et c’est ce qui me rend optimiste pour la suite. »

Côté Audi, le vainqueur les propos étaient beaucoup plus heureux.

Ainsi, l’Ecossais Alan McNish :

« Je pense que c’était l’une des plus belles éditions des 12 Heures à Sebring car elle a été intense et disputée de bout en bout. Dès le départ, ce fut comme un GP, un sprint. Les deux dernières heures ont été terribles et symbolisent bien ce qu’Audi est capable de faire. Nous disposions d’une formidable voiture du début à la fin.»

Quant au Docteur Wolfgang Ullrich, habitué aux victoires depuis l’arrivée d’Audi en 2000 dans les épreuves d’endurance, lui il racontait :

« C’est un excellent résultat pour la toute nouvelle R15 TDI, qui est venue à Sebring avec moins de kilomètres que prévu. Nous n’avons pas seulement vu les 12 Heures les plus rapides de l’histoire, mais aussi les plus excitants avec beaucoup de changements de leader et une bataille très serrée entre Audi et Peugeot. »

En guise de conclusion,  une fois l’énorme déception vécue pat le clan tricolore au cœur de la nuit française, on ne peut  donc être qu’optimiste pour le grand rendez-vous manceau annoncé.

Les pilotes qui sont rappelons-le les premiers acteurs et les principaux intéressés et juges nous donnent espoir pour la firme Sochalienne.

Tant mieux car ce troisième rendez-vous avec l’histoire sera capital pour la suite et l’avenir de ces magnifiques 908HDi. Lesquelles ont tout pour rejoindre dans la ‘’ légende ‘’ du Mans, leurs illustres devancières, les inoubliables 905, victorieuses elles à deux reprises de cette épreuve mythique que sont les 24Heures du Mans.

Gilles Gaignault

Comme toujours une formidable ambiance régne à Sebring

Sport

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