JEAN-MARIE DUBOIS, ‘LE’ MONSIEUR FÊTE DE MOËT & CHANDON ET DES PODIUMS, EST MORT.

 

 


F1-Grand-Prix-de-Monaco-1985-Podium-pour-de-ANGELIS-PROST-et-ALBORETO-avec-Jean-Marie-DUBOIS-de-MOËT-CHANDON.

 

« Il » était considéré comme une véritable ‘Cathédrale’ un réel ‘Monstre sacré’ … un ‘Monument’  En réalité, Un ‘People’  avant l’heure, sacrément en avance sur son temps !

Il, c’était Jean Marie Dubois, bien sur.

Le fer de lance du sponsoring. L’homme qui a permis à la maison de champagne d’Epernay, Moet & Chandon de devenir mondialement connu grâce à ses actions de sponsoring, entamé au milieu des années 60. Dans l’automobile, d’abord puis dans l’équitation.

Intime de toutes les célébrités, quelle soient du show-business, du sport ou bien encore de la gastronomie, Jean-Marie Dubois a été pendant plus de trente ans, de 1958 à 1988, l’un des personnages incontournables du sponsoring.

Mieux même car celui que l’on nommait affectueusement ‘’ l’Ambassadeur ‘’ du champagne dans le monde ou bien encore souvent aussi  le ‘’ marchand de bonheur ‘’ était quotidiennement invité et convié à toutes les ‘’ party ‘‘, toutes les ‘’ mondanités ‘’ et reçu comme un grand de ce monde.  Car Dubois, c’était en ce temps-là ‘une’ sommité.Un sacré personnage. Et un homme attachant.

A 86 ans, Jean Marie Dubois vient donc de nous quitter et de s’éteindre dans le pays Nantais, où il s’était retiré après une vie professionnelle d’une densité exceptionnelle. Partageant dorénavant sa vie plus calme entre Nantes et l’Île d’Yeu, qu’il vénérait.

Directeur des relations extérieures, comme on disait à l’époque, aujourd’hui on parle de Dir Com, de la prestigieuse maison Moët & Chandon d’Epernay et ce pendant trois bonnes décennies, il fut assurément l’un des tous grands metteurs en scène de la fête dans le monde.

Toujours entre deux avions, deux continents, cet homme infatigable a déployé une étonnante et incroyable énergie pour permettre à l’entreprise de l’Avenue de Champagne à Epernay, de se faire un nom et bien sur, surtout de développer ses ventes. De New York à Rio, en passant par Hong Kong. Et ce à une époque ou voyager, c’était quelque chose !

Un soir de fête à Bandol, un été de GP de France au circuit Paul Ricard, et alors qu’à sa demande, je tenais la banque et le bar naturellement au poker, il m’avait raconté dans mon jeune temps, je débutais dans le journalisme à l’Equipe avec Patrick Chapuis comme mentor et que j’accompagnais:

« As-tu crois que je m’amuse, toi le gamin. Figures-toi que j’ai mis deux jours pour aller en avion à réaction de l’autre coté de l’Amérique! A Los Angeles en Boeing 707, Monsieur. Et pis pareil pour l’Afrique en Constellation »

J’avais à peine vingt ans, j’étais resté… BA-BA !!!

Audacieux, imaginatif, inventif, généreux, fidèle mais parfois aussi capable de mémorables colères, Jean Marie savait sincèrement transformer en une réussite éclatante, les paris les plus fous et les plus audacieux.

L’une de ses plus géniales et incroyables idées fut de proposer à son patron, le Comte Fred Chandon de récompenser les vainqueurs des plus grandes compétitions automobiles. Et de ‘’ faire péter ‘’ comme il aimait à le dire, le bouchon des Magnums et autres Jéroboams sur les podiums. Comme cela, on apercevrait bien sur les photos, les bouteilles de Moët et dans tous les journaux. En ce temps-la, la télévision était insignifiante et très peu visionné.

Ses premières sorties eurent lieu en 1966 lors des célèbres 24 Heures du Mans remportées par Ford. Le Président Henry Ford présent sur le podium aux cotés des vainqueurs, ses pilotes, eut droit aux  « petites bulles du bonheur  » de la victoire. Moët allait par la suite devenir le champagne des vainqueurs et donc incontournable pour tous les organisateurs qui réclamaient sa présence. C’est ainsi que petit à petit, il investira les Grands Prix de Formule1.

C’est encore lui d’ailleurs qui créa le CAAA (Club des Amis et Annonceurs de l’Automobile) au Mans et dont il fut des années durant l’incontournable et inamovible Président avec comme trésorier Philippe Dollin autour du régisseur de la publicité sur le circuit, un certain Max Boyer, Maire de Mulsanne.

Club qui au milieu des années 60 regroupait les premiers annonceurs. :
Martini (Len Sales)- Cibié (Marie Claire Cibié-Mérenda) – Shell(Jean Girousse) – BP (Marc Cerneau) – ESSO (Pierre Bodin) – Ferodo (Jean Claude Seigneur) et Dunlop (Jean Cordereix).

Puis, au fil des ans, l’ami Dubois il se passionnera pour les non moins réputés concours hippiques. Il sera même avec un culot monstre, le premier à débaptiser un cheval Irlandais, que montait le prestigieux cavalier Français Pierre Jonquéres d’Oriola, ancien double Champion Olympique à Helsinki en 1956 avec Ali-Baba et en 1964 à Tokyo avec Lutteur B et aussi Champion du Monde avec la petite jument Pomone à Buenos-Aires en 1966.

Ce cheval prénommé ‘’ MorningLight ‘’ deviendra en l’espace … d’une nuit, en juin 1968, au grand parquet de Fontainebleau, ou se déroulait les Championnats de France de Jumping : ‘’Moët et Chandon ‘’

Ce coup de génie, le premier dans le sport lui valut des retombées incroyables. Et tout le respect de ses employeurs, complètement ébahis..

Les relations publiques étaient toute sa vie. Jean Marie ne vivait que pour la fête. Les soirs d’essais et des compétitions, Jean Marie organisait d’inoubliables parties de cartes dans les plus flamboyants Palaces. Y conviant aussi bien les heureux vainqueurs, que les organisateurs. Ou les media, dont tout jeune, j’ai eu et la chance et le privilège de faire régulièrement partie des invités, le père Dubois admirant ma légendaire mémoire…

Sans oublier ses affinités avec les plus grandes toques françaises. Car l’ami Dubois aimait les grandes maisons. Et les établissements de nuit. Castel Régine – l’Alcazar de Paris étaient ses points de chute. Ou il vous fixait ‘’rencard ‘’comme il aimait dire et ce volontairement pour déranger les bonnes manières. Dont il se contre-fichait royalement. Utilisant souvent l’argot pour choquer !

Avec son équipe composée du regretté Louis Charles Geneslay et de Frédéric Lechére dit Ludo sans oublier  son fidèle compère l’ami Métivier et Jean Berchon, toujours là, le ‘’ Père ‘’ Dubois savait faire et organiser ces fêtes … Royales.

Qui ne se souvient des fabuleux Rallyes automobiles Moët au Château de Saran prés d’Epernay. Epernay ou des décennies durant, tout le gotha des vedettes du sport, du spectacle, du cinéma et de la télévision, aimait à se retrouver pour des dîners pantagruéliques servis par les plus grands chefs dans le magnifique Caveau Napoléon.

Les années ont passées.

Et, curieusement, Jean Marie nous quitte la même semaine que son pote, Gaston Lenotre…

 

Gilles GAIGNAULT

Photos : MOET et Bernard BAKALIAN

En photo ouverture :Deux grands disparus : Jean Marie Dubois et Gaston Lenotre

 

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