Le repli du pétrole commence à devenir dangereux»

 

 

Christophe de Margerie est revenu sur la volonté affichée de dépasser le périmètre des hydrocarbures
 
Invité du «Grand Jury» RTL- LCI-Le Figaro, Christophe de Margerie, directeur général de Total, fait part de ses préoccupations devant le repli du baril.
 
À l’heure où le brut évolue désormais sous la barre symbolique des 50 dollars, c’est peu dire que l’intervention de Christophe de Margerie était attendue. Invité dimanche soir du «Grand Jury» RTL-LCI-Le Figaro, le directeur général de Total a souligné d’emblée que

« Le pétrole baisse plus qu’on ne le pensait initialement» et que « Ce repli commence à être dangereux » !

Pour le patron opérationnel de la compagnie Française, les choses sont bien établies :

 « Il n’y aura pas de reprise économique sans énergie, or un baril trop faible risque d’inciter beaucoup d’entreprises du secteur à arrêter d’investir.»

 

Y a-t-il justement un prix optimal du pétrole ?

 Total n’a jamais caché qu’un brut situé dans une fourchette oscillant entre 80 et 100 dollars lui permettait une politique d’investissement optimale. En toile de fond, un certain nombre de gisements, dont les sables bitumineux du Canada, qui pour déboucher sur une exploitation rentable, nécessitent un baril à ces niveaux.

Alors que l’Opep, qui se réunit la semaine prochaine, travaille déjà sur une réduction de ses livraisons, Christophe de Margerie a pris soin de noter que le budget de la plupart des pays producteurs nécessitait un baril s’inscrivant au-delà de 50 dollars. Selon les dernières déclarations, même si rien n’a encore été formalisé, le cartel pourrait décider de réduire sa production de un million de barils par jour.

En attendant, Total guette les effets du ralentissement économique mondial avec la plus grande acuité.

«Sans doute sommes-nous moins touchés que d’autres entreprises, mais cela ne nous empêche pas d’être extrêmement vigilants et donc de serrer les boulons»,

A précisé Christophe de Margerie.

Dans le domaine du raffinage et de la pétrochimie notamment, Total est obligé de procéder à un certain nombre d’ajustements.

Quant à savoir si la crise économique offre à la compagnie Française des opportunités en termes d’acquisitions, Christophe de Margerie est formel :

 «Plutôt que de racheter telle ou telle société, il est beaucoup plus intelligent de ne pas s’arrêter d’investir.»


Pour Total, l’avenir, c’est aussi l’après-pétrole. Alors que le groupe s’est associé voici quelques mois à Suez et Areva pour développer un projet nucléaire à Abu Dhabi dans le Golfe Persique, Christophe de Margerie est revenu sur la volonté affichée de dépasser le périmètre des hydrocarbures :

« A moyen et à long terme, un problème d’accès à l’énergie fossile va se poser avec de plus en plus d’intensité. Nous devons donc nous projeter dans ce contexte où il n’y aura plus assez de pétrole pour faire face à la demande. Notre développement dans le nucléaire s’inscrit à horizon de vingt ans. Pour l’amorcer, nous avons décidé de nous associer à des partenaires qui maîtrisaient mieux ces technologies que nous. En contrepartie, nous leur apportons notre connaissance des pays.»

Total un jour acteur majeur de l’atome civil ?

À l’heure où le monde de l’énergie est en pleine mutation, plus rien ne doit être considéré comme figé…

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