La Caixa, l’une des plus importantes banques Espagnoles, a annoncé qu’elle négociait avec la célèbre compagnie Russe ’’ Loukoïl’’ pour lui céder sa participation estimée à environ 14 % dans le pétrolier Ibérique Repsol.
Le groupe cherche en effet selon certaines informations qui circulent dans les milieux financiers à devenir le premier actionnaire de la compagnie Espagnole Repsol.
S’il y parvient, il lui faudra débourser au minimum 10 milliards d’euros selon les responsables de Caixa.
Faut-il alors s’attendre à un bouleversement important dans le monde de l’énergie en Espagne ?
La Caixa a précisé « qu’un accord éventuel était soumis à une décision similaire du premier actionnaire du groupe pétrolier Repsol (avec 20,01 % du capital), le groupe Sacyr, lequel cherche au plus vite à se désendetter d’urgence »
Si les choses se dénouaient, Loukoïl deviendrait alors le tout premier actionnaire de la compagnie pétrolière Repsol, à condition évidemment de débourser les 10 milliards d’euros réclamés par les actionnaires !
Comme on l’imagine, il n’en fallait pas plus pour déclencher une véritable polémique en Espagne, pays particulièrement »sourcilleux » quand il est question que l’on prenne le contrôle de ses actifs énergétiques, même privés.
L’énergéticien allemand E.ON l’a appris à ses dépens, lui qui, après une bataille financière de plus d’un an et demi, a finalement dû renoncer à acquérir le premier électricien espagnol, Endesa.
Réputation internationale
Si Loukoïl parvenait à ses fins, ce serait une grande première. À l’exception de petites opérations, jamais un énergéticien Russe n’est encore à ce jour parvenu à prendre des positions significatives en Europe de l’Ouest. Ils sont deux aujourd’hui à la manœuvre : outre Loukoïl, le géant gazier Gazprom cherche lui aussi également à se développer dans l’aval et dans la distribution, tout en poursuivant sa politique de contrats d’approvisionnement à long terme. Gazprom a ainsi ciblé plusieurs pays – dont la France – où il désire prendre à terme …10 % du marché ouvert à la concurrence !
« De telles ambitions résultent tout simplement de la libéralisation des marchés » souligne Catherine Locatelli, chargée de recherches au CNRS et spécialiste des questions pétrolières en Europe de l’Est. Et d’ajouter : « Par ailleurs aussi bien Gazprom que Loukoïl souhaitent devenir des acteurs internationaux à part entière et plus seulement des groupes étiquetés d’abord et avant tout comme Russes. »
Parallèlement, comme pour la plupart des grandes compagnies, Loukoïl est soumis à un problème de renouvellement de ses réserves. « Or, ajoute Catherine Locatelli, il est beaucoup moins risqué de procéder par l’acquisition de nouveaux gisements (Repsol est particulièrement bien implanté en Amérique latine ainsi qu’en Libye) que de chercher à explorer les sous-sols de la Sibérie orientale. Sans compter que la fiscalité Russe est particulièrement contraignante pour ce genre de développement. »
Quant à Gazprom, ses ambitions en Europe sont placées sous le signe d’une politique de sécurisation globale de ses ventes de gaz, en visant une clientèle d’industriels bien plus que de particuliers.