Le casse-tête du sauvetage de GM

  

Le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, ne veut pas que l’on détourne son plan de soutien aux banques pour aider des constructeurs automobiles.
 
«L’automobile est un secteur industriel critique pour notre pays», a souligné hier Henry Paulson, secrétaire au Trésor. « Mais toute solution aux problèmes de cette industrie doit s’inscrire dans le cadre d’une stratégie de viabilité de long terme», a-t-il précisé. Si l’Oncle Sam se résout à apporter 50 milliards de dollars de capital à Detroit, comme les constructeurs automobiles américains le demandent, Paulson souhaite que le Congrès se prononce explicitement sur la question.

Aux yeux de General Motors (GM), Ford et Chrysler, que l’on puise dans les 700 milliards de dollars octroyés initialement par le Congrès pour consolider les banques ou que l’on s’y prenne autrement à peu d’importance.

Politiquement en revanche, il aurait été plus facile pour les leaders démocrates d’utiliser le mécanisme en place du plan Paulson. Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, semble donc encline à amender la loi pour donner au Trésor l’autorité de recapitaliser aussi des entreprises non-financières. Une alternative serait d’amender la loi déjà votée qui prévoit l’octroi de 25 milliards de dollars de prêts par le département de l’Énergie pour accélérer la production par les «Big Three» de véhicules moins gourmands.

Barack Obama, président élu qui ne prendra ses fonctions que le 20 janvier, appuie tout effort qui permettra d’éviter une défaillance d’un constructeur américain. GM est le plus vulnérable des trois. Son patron, Rick Wagoner, souhaite que l’aide du gouvernement fédéral soit versée avant le 20 janvier.

Les leaders démocrates vont devoir négocier avec le président Bush. La Maison-Blanche se dit «ouverte aux idées du Congrès» pour aider GM et ses rivales américaines. Afin d’éviter le gaspillage de fonds publics, les conditions de l’apport de fonds propres seront discutées âprement.

Il existe un précédent. En janvier 1980, le président Carter avait donné la garantie de l’État américain à des prêts bancaires de 1,5 milliard de dollars pour sauver Chrysler de la faillite. Le constructeur céda en échange une fraction de son capital au gouvernement américain. Ce dernier fut récompensé par une plus-value de 350 millions de dollars en 1983, lorsque la firme remboursa ses prêts. Aujourd’hui la situation est bien plus grave. Le problème est systémique. La solution plus coûteuse. Et ses chances de réussite plus réduites.

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