WTCC : 10 questions à Yvan Muller avant la finale à Macao

 

Au cours d’un p’tit déj matinal ce mercredi matin avec Yvan Muller de passage à Paris, nous avons fait un tour d’horizon  avant que l’Alsacien s’envole pour Macao ou se disputera le 17  novembre prochain, l’ultime course en deux manches du Championnat du Monde WTCC.

Discipline ou le pilote Seat occupe avant ce dernier rendez-vous la tête au classement provisoire totalisant 100 points contre 86 à son seul rival mais néanmoins co-équipier au sein du Team de Martorell.

Soit quatorze points ce qui est en principe énorme. Mais un incident mécanique voire une sortie de route dans l’une des deux manches prévues pourrait tout compromettre et remettre en question. Et ce même si à priori Yvan ne doit scorer que sept pts cependant que l’Italien doit lui absolument remporter les deux courses pour l’empêcher de réaliser son rêve !

Ce qui à priori semble difficile avec les 70 kilos de lest embarqués d’ailleurs dans les deux Seat, pour ne pas dire impossible, sur un tracé aussi dangereux, tourmenté, sinueux et tournicoquant sans cesse.

Comme à Monaco ou à Pau, autres circuits urbains et rigoureusement identiques à la piste de l’Ile de Macao.

Et la situation sera d’autant plus périlleuse pour Tarquini qu’ils seront nombreux à vouloir terminer leur saison en beauté.

A commencer par les pilotes de chez BMW et Chevrolet…Alors, est-ce la bonne année pour notrte ami Muller ?

1 – Un an après votre déconvenue de Macao, vous voilà à nouveau,
à la veille de cette même finale, en position de devenir champion du
Monde. Il est rare dans ce sport que l’histoire repasse aussi vite les
plats…

– « C’est vrai, mais on peut aussi remarquer qu’il s’agit de ma
troisième saison dans ce championnat WTCC, et je m’apprête à y
décrocher mon troisième podium. 3e il y a trois ans, 2e l’an dernier,
1er ou 2e cette année, en tout cas sur le podium. J’ai la satisfaction
d’avoir été régulièrement aux avant-postes, et d’être le pilote ayant
marqué le plus de points pour Seat.

2 – En 2007, à la même époque, vous étiez encore six en lice pour le titre ?

– Déjà, mathématiquement, ma situation est plus enviable, car nous ne sommes plus que deux,avec Gabriele Tarquini. Elle l’est d’autant plus que l’an dernier, j’étais effectivement en tête du championnat, mais à égalité de points avec Andy Priaulx. Là, j’en ai quatorze d’avance…

3 – Gabriele Tarquini est précisément l’un de vos équipiers chez SEAT. Avez-vous avez évoqué la situation avec lui ?

– Non… Mais il n’y a pas grand-chose à dire non plus, hein ? Il y a une concurrence entre nous, elle est saine, tout a été correct et s’est parfaitement bien passé jusqu’ici, il n’y a aucune raison que cela change.

4 – Il était encore au contact (à 9 points) avant les courses du Japon, où il n’a rien marqué.
Pensez-vous qu’il ait fait une erreur là-bas ?

– Vous pensez au départ de la première course, lorsqu’il est sorti dans le bac à graviers au
premier virage ? Non, non, pas du tout. Il n’a pas tenté un truc de fou, il a freiné 5 mètres trop
tard, c’est tout.

5 – Maintenant que les deux titres constructeur et pilote sont acquis à Seat, plus question de
discipline d’équipe ?

– Effectivement, les objectifs sont atteints, et maintenant, nous sommes libres. A chacun de se
débrouiller. Mais il faudra cependant faire attention à Macao, où la qualification est très
importante. C’est un circuit sur lequel l’aspiration joue un très grand rôle, il conviendra de gérer cet aspect en équipe.

 

6 – La Seat León TDI était-elle la meilleure voiture du plateau ?

– L’une des deux meilleures, en tout cas. BMW n’avait pas grand-chose à nous envier, si ce n’est notre stratégie et notre travail d’équipe qui nous a permis de faire la différence. Entre nous, entre les cinq pilotes, l’émulation a joué à fond, et dans le bon sens. Chacun a poussé l’autre vers le haut, nous avons tous beaucoup progressé et nous n’avons commis que très peu d’erreurs. Dans le clan allemand, Augusto Farfus, par exemple, est passé complètement au travers de son championnat. Il devrait aujourd’hui être en mesure de jouer le titre. Au niveau performance, il était largement dans le coup, mais ses erreurs l’en ont empêché.

7 – Chez Seat, vous avez donc mieux tiré parti de votre potentiel ?

– Exactement. Parfois, il est arrivé que nos temps partiels sur un tour, secteur par secteur, ne
soient pas les meilleurs, pourtant nous avons signé des « pole » (1) et réussi des premières
lignes. Certains de nos concurrents avaient le potentiel pour nous devancer, mais ils ne l’ont pas pleinement utilisé.

8 – Que représenterait pour vous ce titre de Champion du Monde ?

– Ce serait la concrétisation de nos efforts, ce après quoi nous courrons. Ce serait bien, forcément, mais cela ne changera pas ma vie. En cas d’échec non plus d’ailleurs. Ce dont je suis sûr, par contre, c’est que si je décroche le titre, on ne me parlera pas pendant un an de ma défaite, comme c’est le cas depuis Macao 2007 et mon abandon au dernier tour. Si cela se produit à nouveau, je suis reparti pour un an de plus !

9 – La suite de votre carrière serait quand même différente ?

– Fondamentalement non. J’aurai le plaisir de dire, voilà, j’ai le titre. Après, cela s’oublie vite.
Disons que je n’aurai pas de regrets. Si on le rate, en revanche, on risque d’y penser longtemps. En tout cas, je ne serai pas plus cher : mon contrat avec Seat est déjà signé pour 2009 !

10 – Sauriez-vous citer les 4 Champions du Monde de l’histoire du sport auto Français à ce jour ?

– Ben oui : Alain Prost en F1, Sébastien Loeb et Didier Auriol en rallye, Jean-Louis Schlesser en Rallye Raid…

10 bis – Et en Sport Prototypes (1989 et 1990). C’est vrai que vous êtes branché Dakar…

Effectivement, ce sera mon actualité dès mon retour de Macao. »

Quoiqu’il en soit, on aura tous noté que la France pourrait le 17 novembre au matin, vu le décalage horaire avec l’Asie, compter cette année, deux Champions du Monde … Alsaciens    avec Seb Loeb et .. Yvan Muller !

Gilles Gaignault

WTCC

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