Tour de Corse historique:Carnet de route de Roger Buil (Alfa Roméo N° 120)

 
 
A l’arrivée à L’Ile Rousse, nous avons papotés avec un concurrent ivre de bonheur d’avoir terminé  « son tout premier rallye historique ». Nous lui avons alors proposés de nous raconter sa semaine de «  vacances  » enfin son Tour de Corse à lui, pur amateur.

« Le Tour de Corse Historique, rallye totalement inconnu pour moi, mais notre équipe, Jean Paul Paolin en tête, à très envie de se faire plaisir l’espace d’un Weekend.

Alors nous créons ‘’La Squadra Corsa Century ‘’, lors de notre participation fin juin au Salon de l’élégance de St Cloud.

Immédiatement sept équipages se portent volontaires, six Alfa et une Mustang seront présentes.

Le programme est officiellement mise en place et les préparatifs entamés.

Dès le mardi précédant la course, tous les équipages sont prêts, certains arrivent par la route, d’autres par le train et les derniers en avion.

Premiers kilomètres, premiers ennuis :

– l’Alfa Giulietta Spider casse la boite à vitesse, peu importe, on la monte sur la remorque à la place de la Giulia 1600 Super.
– Arrivée à Lyon, court circuit sur la Giulia, feu dans le compartiment moteur, extinction rapide grâce à nos extincteurs.
– 
Dépannage rapide de la Giulia en piratant la Spider de son circuit électrique.

 

Arrivée à Bastia, le mercredi matin, démontage de la boite à vitesse de la Giulietta sur le parking de l’hôtel, et remontage avec les pièces arrivées le matin même par avion avec les derniers copilotes.

Mercredi midi, tout est prêts et nous passons sans encombre les contrôles techniques.
Sur la place St Nicolas l’attente est longue pour moi et mes collègues, j’ai le N° 120 …

Départ avec la nuit pour le prologue.
La spéciale est cassante et premier grave problème pour mon GT junior Scalino, perte du bouchon du carter d’huile quelques mètres avant le CH (suite à un choc qui a débloqué le bouchon)

Et oui, les GT junior en version de série sont bas et je n’avais pas mis de protège carter…
Par chance, je coupe le moteur avant que la pompe se désamorce.

Immédiatement des spectateurs arrivent à la rescousse, et dans la nuit à la lumière de ma lampe torche, on parcourt les deux cents mètres avant la ligne à la recherche de ce fameux bouchon.

Miracle, il est la sur le bord, entre le bitume et la terre !!!

Immédiatement le bouchon est revissé, avec du téflon comme joint, le carter rempli avec mes 4 litres d’huile (embarqués par prudence dans le coffre), et je repars pour arriver dans les temps.

Pour cette fois, plus de peur que de mal, la boite à outils est un handicap, car elle alourdit mon Scalino, mais sans elle adieu Tour de Corse !

Ensuite les spéciales et les parcours de liaison se feront sans gros ennuis.

J’enfile avec délicatesse les 10 000 virages et tente au maximum d’éviter les pièges : trous, vaches, cochons, chèvres…, ma copilote, ma femme Agnès, à comme mot d’ordre de suivre le Road  Book, mais aussi de me signaler… les zones dangereuses !

Quand même.

Elle n’aura jamais le temps de papillonner…

La neige rencontrée sur l’un des derniers cols a sensiblement ralenti ma moyenne, car mes essuie glace sans être asthmatiques, ont du mal à se croiser rapidement sur le pare-brise (à croire qu’en 1970 il faisait toujours beau.)

De jour en jour, mes temps deviennent honnêtes et de la 40 ème place lors de la première spéciale, je pointe maintenant à la 12 ème place lors de la dernière spéciale.

Evidemment ma préparation n’était pas tip-top :

– un petit chrono de Décathlon pour les temps
– un compteur kilométrique d’époque
– pas de trip
– une voiture trop basse et sans protège carter
– 
Mais peu importe, le Scalino tient bon, les freins couinent un peu,  les disques ont sans doute  un peu rougit .., pas étonnant avec ses routes.

De notre équipe, seule la Mustang manque à l’appel car elle a été obligé d’abandonner suite à une rupture du boitier de direction, les ALFA, elles, ont tenu la distance, les « Bialberos » sont infatigables, les chevaux de feu toujours aussi volontaires.

De ce Tour de Corse historique, je garderais un excellent souvenir.

La Corse est belle (les routes un peu moins pour mon Scalino), avec ses paysages exceptionnels ou le soleil joue à cache-cache avec la neige.

Les vues sur la mer sont admirables, surtout aux calanques de Piana, à l’arrivée sur Porto.

Un seul regret, c’est de ne pas avoir pu prendre plus de temps pour admirer le paysage.

Mais c’est normal, je suis venu pour faire le Tour de Corse Historique, pas pour une ballade.

Pour mon premier rallye en VHRS, cela a été extraordinaire, ambiance chaleureuse, organisation irréprochable, commissaires et chronométreurs super professionnels et très sympathiques.

Alors prêts pour 2009 ???

Peut-être que oui, peut-être que non, mais le cœur y sera.

Bravo le Tour de Corse.

Comme on le voit l’équipe  " ’La Squadra Corsa Century "  a pris beaucoup de plaisir d’une part à disputer cette épreuve mythique et légendaire et d’autre part à découvrir ces paysages à nul autre pareil qui font le charme cde cette ile  sublime

Propos de Roger Buil 

Recueilli par Gilles Gaignault

Sport

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