La FIA au bord de l’implosion (SUITE)

 

 

Plus d’un mois après la révélation par toute la presse mondiale de l’orgie organisée par le président de la FIA au cours de laquelle durant plus de 5 heures il s’ébattait en compagnie de 5 prostituées, orgie qui pourrait de plus avoir une connotation nazie, Max Mosley, fils de Sir Oswald Mosley, fondateur du parti fasciste anglais et ami d’Hitler, s’accroche toujours à son fauteuil de Président de la FIA.

 

Ignorant les appels émanant des plus hauts dignitaires de la FIA, de ses plus grands clubs, des grands constructeurs et de personnalités de tous horizons, ignorant la réprobation générale, il a convoqué une Assemblée Générale extraordinaire en date du 3 juin, au cours de laquelle il fera présenter sa défense par un témoin de moralité, juge de son état, M. Anthony Scrivener.

 

 

Ce digne personnage aura pour tâche de convaincre l’assemblée que cette orgie n’avait pas de caractère Nazi, que les pyjamas rayés portés par ces demoiselles lors des séances de flagellation n’avaient rien à voir avec les uniformes des camps de triste mémoire.

 

Rude tâche, mais Mosley est passé maître dans l’art de la mystification, et a entrepris de convaincre une partie des clubs membres de la FIA que la première victime de cette affaire…  c’est lui !

 

Et cela pourrait bien marcher, car la FIA fonctionne selon «  le système  Onusien » d’une voix par pays, quelle que soit l’importance des clubs en question, et que certains d’entre eux, éloignés de l’Europe et des principales activités sportives de la FIA, n’ont pas la même perception de l’ampleur du scandale, aidés en cela par une communication "aux ordres", particulièrement active, orientée et … persuasive, de la part de la fédération Internationale.

 

Mosley pourrait alors même voir son pouvoir renforcé à l’issue d’un vote de confiance obtenu par les seules voix de tels petits pays ( Zimbabwe-Panama-Papouasie )

 

Le problème c’est qu’il a perdu tout sens de la réalité, et que son obstination entraîne la FIA vers le chaos. En effet, il n’échappera à personne, sauf à lui, que ce n’est pas le jugement d’une assemblée générale qui va changer quoi que ce soit à l’incommensurable préjudice porté par cette affaire à la FIA, son image, sa respectabilité, son autorité, ses membres, ses partenaires et ses administrés. Caractère nazi ou pas, il ne saurait être question de considérer ce type de "loisir présidentiel" comme relevant strictement de la vie privée, la fonction même de président d’une organisation Internationale exposant son titulaire à une existence publique…

 

N’en déplaise à l’intéressé !!!

 

N’importe quel homme public ou politique aurait démissionné dès une telle affaire rendue publique.

 

Pas Mosley, rendant la situation de la fédération de plus en plus intenable.

 

Déclaré « persona non grata » à Bahreïn lors du récent Grand Prix de Formule Un par la famille régnante, il s’est vu ensuite refuser l’accès au Grand Prix d’Espagne par le roi Juan Carlos en personne, puis refuser l’accès du territoire Israélien pour une visite prévue de longue date  par le ministre des affaires étrangères. Mais il défie maintenant les autorités Monégasques, en ayant annoncé par voie de communiqué sa présence au prochain Grand Prix de Monaco.

 

Le Prince Albert sera-t-il le premier chef d’état à accueillir officiellement Mosley? Il va bien falloir qu’il apporte une réponse à cette question…

 

Mais, droit dans ses bottes, Mosley continue à défier le monde entier et à vouloir rester en place jusqu’à la fin de son mandat, afin d’imposer à la FIA un successeur qui l’accompagne dorénavant partout ou presque, et sur lequel il ne tarit pas d’éloges. Mais un «  éventuel successeur  » qui lui non plus est loin de faire l’unanimité !!!

 

L’autre problème, c’est que ce scénario risque fort d’être contrarié.

 

On ne voit pas en effet comment Mosley pourrait se maintenir longtemps à son poste dans ces circonstances, d’autant que les maladresses de la FIA viennent raviver la polémique. Le président de la commission des rallyes vient en effet de se plaindre officiellement du "look négligé" de Sébastien Loeb, quadruple champion du monde, déclenchant les commentaires les plus virulents sur le double standard moral de la FIA, le "look" du champion et le spectacle offert par le président…

 

Mais il y a pire pour l’avenir de la fédération.

 

En effet, la rumeur enfle sur l’intention de certains GRANDS clubs, et non des moindres, de quitter très rapidement la FIA au cas où Mosley ne démissionnerait pas au plus tard le 3 juin, pour former une toute nouvelle Fédération parallèle remplissant le même rôle, mais dans un contexte de moralité de respectabilité et d’efficacité retrouvé.

 

De plus, les organisations gérant certaines disciplines sportives ont également fait  part de leur grande préoccupation à rester dans le giron fédéral dans les circonstances actuelles, si elles venaient à se prolonger. On voit donc que la présente structure mondiale est menacée de toutes parts, et qu’il est urgent que l’on fasse comprendre à Mosley que la seule issue possible est sa démission.

 

La survie de la FIA est à ce prix !  Faute de quoi … Tout peut arriver et notamment l’implosion de cette FIA. Laquelle pourrait assez vite cet été se transformer en coquille vide de ses plus importants représentants.

 

Mais ce n’est pas tout comme on va le voir ci après

 

 

LA FIA ET LA MORALE

 

Dans leur grande sagesse les dirigeants de la FIA à l’époque des prédécesseurs du sieur Mosley ont pris soin de prévoir dans ses statuts tout un dispositif pour s’assurer de l’honorabilité de l’association. Les organes chargés du respect de ces valeurs fondamentales sont les deux Conseils Mondiaux dirigeant les deux activités de la FIA, le sport et la mobilité (activités de tourisme). 

 

C’est le fameux article 27, qui s’intitule "Démissions, radiations, exclusions, sanctions". On y lit notamment ceci:

 

"De plus, le Conseil Mondial du Sport Automobile pourra infliger directement les sanctions prévues au code sportif international et, dans son domaine, le Conseil Mondial de la Mobilité et de l’Automobile, infliger des amendes ou demander l’exclusion des organes de la FIA et des manifestations sportives internationales à l’encontre des licenciés, dirigeants ou des membres des Autorités Sportives nationales ou Automobile Clubs nationaux:

………

5) Qui par leurs propos, leurs actes ou leurs écrits auront porté un préjudice moral ou matériel à la FIA....

 

Cet article permet donc « de sanctionner  » tout comportement nuisible à la FIA, et on pourrait penser que compte tenu du scandale qu’il a déclenché, le président de la FIA se soumettrait à la règle commune.

 

Ce serait trop simple.

 

En effet, l’analyse juridique de l’article montre qu’il s’adresse aux dirigeants de clubs, mais que le dirigeant Suprême, le Président de la FIA n’est pas concerné…

 

Curieuse conception de la démocratie…

 

L’aspect moral étant quelque chose de totalement étranger à ses préoccupations, il ne s’abaissera pas à se conformer à la règle commune, bien qu’il se murmure que l’un des Conseils Mondiaux pourrait lui présenter une requête unanime en ce sens.

 

Deux poids, deux mesures !!

 

Une nouvelle fois, comprenne qui pourra.

 

 Affaire à suivre…

 

Gilles Gaignault

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