Baja Bug, Buggy SMG, Mitsubishi Pajero Evolution Ralliart, Porsche Carrera RS, Ferrari 550 Maranello GT1, Lancia Stratos… Philippe Vandromme aime décidemment les belles mécaniques sur tous les terrains de jeux : circuit, route ou rallye…
Pour participer au Tour Auto 2008, il a délaissé – avec son ami et copilote Frédéric Vivier – leur traditionnelle et superbe Lancia Stratos pour embarquer dans une nouvelle aventure…
Une discussion tardive avec Philippe Gache en janvier 2008 convainc effectivement Philippe Vandromme de lui confier la préparation de sa prochaine monture sur le Tour Auto… Les deux hommes se connaissent bien puisque le parisien court habituellement en rallye-raid à bord des buggys SMG
Une seule auto hante alors l’esprit des deux passionnés : elle se devra d’être un modèle mythique de l’histoire de l’automobile et être motorisée par un V8…
Philippe Gache déniche alors rapidement une… Corvette C3 de 1971 dans un bien piteux état mais saine. Il ne reste que trois mois pour la remettre au point ! Une véritable course contre la montre s’engage alors…
Dans les années 70, une petite série de Corvette préparées furent importées en Europe pour participer aux nombreuses courses d’endurance de GT, très en vogue à l’époque.
Avec 425 Cv d’origine, on l’estime à 580 CV dans sa version ‘’Tour Auto Lissac 2008’’ ! Boite 4, pont rigide, minuscules freins à disque. C’est une vraie voiture « d’homme »…
Celle là, dans sa superbe livrée blanche et rouge, a participé aux 24 Heures de Spa 1971 engagée par un team privé allemand. En sorte, une version compétition client de l’époque.
Est-ce une auto adaptée aux petites routes de France ? La réponse à cette question viendra durant la course puisque Philippe Vandromme découvre « sa » Corvette in extremis la veille des vérifications au Grand Palais… à Paris
Première pression sur le starter : le V8 rugit de ses échappements libres et crache de longues flammes… Premier objectif atteint : l’émotion automobile habite bien l’engin.
L’auto respire la puissance mais le rêve qu’elle véhicule est encore plus puissant…
Au matin de la première étape, une clameur envoûtante envahit le Grand Palais et s’attaque aux embouteillages de Paris…
Un baptême du feu peu concluant puisque la belle américaine, comme beaucoup de concurrents ce matin là, s’immobilise 60 minutes et
Après le départ officiel de la compétition à Fontainebleau, une première spéciale est offerte aux concurrents avec l’arrivée à Dijon. Les conditions climatiques ne sont pas idéales pour découvrir une auto en course : la petite route est très grasse mais la motricité exceptionnelle et le couple du V8 de l’auto permettent à l’équipage de signer le quatrième chrono de sa catégorie ! Philippe et Frédéric n’en reviennent pas, eux qui n’ont pas encore l’auto en main.
Les épreuves se suivent et ne se ressemblent pas et les premiers soucis de jeunesse de
En fait, le problème vient des vis patines qui se dérèglent à pleine charge… L’équipe technique trouvera solution au problème pendant l’assistance de nuit, à Beaune.
Malheureusement, après son abandon dans l’épreuve courue à Dijon, toute chance est perdue pour bien figurer au classement général de la catégorie. Qu’importe.
Dans la deuxième étape entre Beaune et Vichy,
Cette auto née pour la piste et les courses d’endurance est décidément relativement plus efficace sur les spéciales routières… A moins que cela ne soit Philippe Vandromme qui ait plus de mal à se faire, sur circuit, à la faiblesse du freinage, à l’énorme survirage et à la mollesse des suspensions de sa Corvette… défauts sans lesquels la belle ne serait pas vraiment américaine !
A Charade, sous les pluies diluviennes qui inondent la troisième étape,
On croirait la scène sortie d’un album de Michel Vaillant, entre les « Rooaaaaa !» et autres gerbes d’eaux à chaque passage…
Coupleuse, haute et souple en suspension,
Associée au coup de volant d’un spécialiste du rallye-raid et du tout-terrain, c’est une formidable machine à gagner sur piste humide.
Dans l’après midi de cette étape, Philippe et Frédéric sont moins à leur aise sur les routes sinueuses de la première spéciale de la journée. Le pont à démultiplication longue monté par Philippe Gache, le poids et la justesse du freinage ne permettent à l’équipage de ne signer que le 18ème temps.
La quatrième étape étant composée de 2 spéciales tortueuses à travers les paysages de
Suite à l’annulation de la spéciale du Mont Ventoux, où la puissance sans limite du V8 aurait pu faire des merveilles, surtout quand l’altitude asphyxie les plus petits moteurs,
Une belle note d’espoir pour l’avenir prouvant que la « Corvette » est également à son aise sur les tracés rapides… ce dont nous ne doutions pas d’une auto conçue en son temps pour gagner Le Mans !
Et l’ami Philippe Vandromme de conclure :
« Passer d’une Lancia Stratos agile, légère, compacte, sur vireuse et peu puissante à cette Chevrolet à l’exact opposé, c’était un sacré pari et un changement radical de philosophie… Le talon d’Achille de
Notre prochaine course sera le Tour de Corse Historique organisé par notre ami Yves Loubet. On devrait également se faire remarquer puisque c’est la chasse gardée des Porsche et Lancia ! »
Gilles Gaignault
Photos: Nyoma