La vie passionnante de Jojo

 

NJSFQQA » !

 

Ne cherchez pas. Nul ne connaît ce sigle.

 

 

Cette maxime signifie en effet

 

 » Ne jamais s’en faire quoiqu’il arrive. « 

Pour effectuer au début des années 50 ses lointains déplacements Jojo notre globe-trotter s’était porté acquéreur auprès du service des domaines de deux breaks ambulance. Tout d’abord une Ford. Ensuite une rutilante Studebacker. Une somptueuse bagnole américaine qui en jetait…

Sur le dessus du pare-brise il avait comme les véhicules suiveurs dans les courses cyclistes installé un fronton sur lequel étaient peintes ces inscriptions. Mais Jojo avait également fait réaliser aussi des autocollants ou étaient inscrits ces citations :

 

«  Toujours tangents mais toujours là »

Tout un programme !

Et aussi un autre :

«  Vas ou tu peux et meurs ou tu dois »

 

Stickers qu’il avait apposé sur les portières. Georges a ainsi des années durant sillonné l’Europe.En laissant ses admirateurs dans l’ignorance…

 

 

 

 

 

  

 

 

 Jean Charles Karman-Jacqueline Beltoise-Jojo- Jean Pierre Beltoise

 

 Une belle soirée en ce 25 avril 2007

 

 

Comme on le sait c’est courant 1954 qu’il décide définitivement de suivre les traces de son pote Jeannot Behra passé à l’auto. Et avec qui il a disputé son tout premier rallye, celui de Sestrières dés 1951 :

 

«   Je me suis vite pris au jeu. Je désirais parcourir le monde pour participer aux rallyes les plus célèbres. »

 

 

Et comme sur deux roues, Georges ne va pas tarder à briller et à se constituer un impressionnant palmarès. Il s’engage partout. Au Monte Carlo, à Liège Sofia Liège, au Rallye de Sestrières, à celui d’Espagne, d’Italie. Au Touquet. Au Rallye des Dolomites. A Liège Rome Liège, à la Coupe des Alpes. Et, bien évidemment, il ecume toutes les épreuves nationales. Du rallye de Dax à celui de la Cote Fleurie en passant par les Routes du Nord, celles de Lorraine. Ou le Carbonnières. On le voir partout.Deux décennies durant, il va fréquenter les rallyes.

 

Sa première vraie compétition automobile ?

 

Le Tour Auto, à l’époque considérée comme une épreuve de renom et de prestige.  Il le disputera du 30 aout au 11 septembre 1951 au volant d’une Packard qui arborait le numéro 113 en compagnie d’Armand Dengue.

L’année suivante, André Trigano, le futur inventeur du «  Club Med » lui offre de l’accompagner pour disputer  au départ de Lisbonne, le prestigieux Monte Carlo 1952.

Ils conduisent leur Austin Atlantide à une fort honorable treizième place. Pour Jojo, les rallyes sont sa nouvelle passion.

Philippe Monneret- Jojo – Jean Pierre Beltoise : un sacré trio !!!

Georges se rappelle :

 

«  Oui .J’avais envie comme Behra de changer de vie et de vivre autre chose et tous les grands Rallyes Internationaux m’attiraient. Et puis il fallait bien être de son temps et accepter les ans. Je n’avais plus l’âge en cette année 1954 ou je venais de fêter mes 41 printemps d’affronter la nouvelle génération montante et de me bagarrer avec ces jeunes motards pleins de talent et d’ambition «

 

 

Rapidement il se fait un nom et parvient toujours à se faire prêter des voitures puissantes lui offrant la possibilité de se mettre en valeur et aussi et surtout de gagner.

 

 

Son heure de gloire il va la connaitre dés 1956     lorsqu’il se classe second du trés prestigieux Tour Auto associé au réputé pilote Britannique Stirling Moss sur une Mercedes 300 SL. Cette performance fera litérallement de lui une vedette.

Mais outre ce super résultat « qui reste comme l’un des plus beaux moments de ma carrière «  Georges va connaître plus tard, beaucoup plus tard en 1970 d’autres grandes émotions :

«  Assurément avec le Londres-Sydney que j’ai disputé au volant d’une Simca. Je crois que cet événement et l’après rallye ou j’ai mis six mois pour regagner la France figurent parmi mes meilleurs souvenirs « 

 

Au fil des ans, Jojo continuera son incroyable parcours. Il s’engagera même à 65 ans au départ du tout premier Paris-Dakar fin décembre 1978 au volant d’une Renault 30 assisté par Christian Pouchelon un expert de la technique

 

«  il fallait bien pour se taper 10000 bornes de désert « 

Lui-même l’un des piliers du service-course Renault F1 et Rallye. C’est dire que Jojo ne partait pas à l’aventure…

D’ailleurs,Il reviendra souvent sur le Dakar. Et notamment en 1983 ou il s’aligne en tandem avec l’illustre astronaute Jean Lou Chrétien au volant d’une Fuego aux couleurs de la dynamique ville de Grenoble. Et encore en 1986 année de son ultime engagement et année aussi de la tragique disparition de son créateur Thierry Sabine.

 

Malgré son âge, Jojo ne désarme pas.

 

Et après avoir renoncé à poursuivre l’aventure Africaine lui qui avait été l’un des pionniers des fameux Cote Cote – Abidjan-Nice, il décide de revenir sur le Monte Carlo.

Rallye qu’il aura finalement disputer à dix-huit reprises dont la toute dernière en 1998 comme copilote d’une Subaru  confiée à l’ancien Champion d’Alpine Jean Vinatier.

Jojo avec Jean Lou Chrétien l’astronaute-cosmonaute et équipier du Dakar 1983

Au cours de sa très longue carrière Jojo le doyen des pilotes a eu la chance de se voir confier les engins les plus racés et les plus performants : Ferrari- Jaguar-Maserati – Gordini- Alfa Roméo- Lancia – Mercedes.

 

Mais il a aussi brillé au volant des fameuses Renault Gordini. Notamment sur les routes défoncées de l’Acropole ou sur celles du fameux et redouté Marathon de la Route.

On n’oubliera pas non plus sa légendaire «  féfé » comme il aimait à l’appeler. Sa Ferrari 308 GT4 rouge, bolide avec lequel il allait deux fois la semaine faire son marché pour son dernier restaurant le non moins fameux Volant de la rue de la Smala devenue au fil du temps rue Béatrix Dussanne du nom d’une tragédienne ! Le Volant ?  Le treizième et ultime restaurant ouvert en 1977. Auparavant, Jojo officia notamment au Magali et au Turbo. Ses premiers furent à la fin des années 40, L’Equipage et le Houel Club. Tous deux rue de Vienne à proximité de Saint Augustin.

 

Jojo vient donc de nous quittés à quelques semaines de son 95éme anniversaire. Sur qu’on n’est pas prés de l’oublier tant il était attachant ne manquant jamais une occase de vous refiler une anecdote, un tuyau, une bonne info, parfois un scoop et de vous raconter une bonne histoire. Il était doté d’une mémoire prodigieuse laquelle ces dernières années commençait jour âpres jour à lui faire défaut. Mais il avait tant à dire et à raconter qu’il lui restait toujours de belles et nouvelles histoires de courses

 

 

Ultime pensée mais tout premier souvenir ?

 

 

Notre toute première rencontre. En mai 1975. A l’arrivée à Nice du Tour moto auquel je participais. Regagnant l’hôtel peu aprés minuit nous tombons avec Patrick Chapuis mon chef à l’Equipe ou je débutais sur Jojo. Je me souviens, mot pour mot de ces paroles tant elles sont inoubliables:

 

 

« Alors les baltringues, on zone »

Et d’enchaîner :

« Faites quoi demain ? Savez c’est jour de Grand Prix à Monte Carl »

Le lendemain, nous le suivîmes. Et je découvris en ce 11 mai le monde de la F1 et la victoire de la Ferrari de Niki Lauda devant Emerson Fittipaldi sur McLaren-Ford. Le regretté Depailler sur Tyrrell avait fini cinquième et meilleur Français.

 

S’ensuivit une longue et fidèle amitié de plus de trente ans. Laquelle  nous mena de Spa à Monza en passant par Indianapolis qu’il adorait. Sans Oublier Le Mans et Silverstone. Autant de pistes qu’il affectionnait.

 

 

Laquelle amitié vient brusquement de..

 

Mais les souvenirs demeureront longtemps intacts au fond de ma mémoire.

 

Nous ne pouvons conclure sans terminer en évoquant ces chers Volants.

 

 

A l’automne 1987, Jojo décide de créer la cérémonie des Volants. Destinée à récompenser chaque hiver les meilleures personnalités du sport auto.

 

La toute première édition eut lieu à l’Espace Champerret. Puis elle fut organisée successivement au Cercle Républicain, aux Pyramides, à l’Aquaboulevard, dans les salons de l’ACF. Puis enfin dans le cadre très solennel de l’Hôtel de ville de Paris.

La dernière s’y déroula en février 2001.

Cette grande fête de l’auto parrainnée par les plus importants sponsors réunissait chaque fin février plus de 1000 invités et tout le gratin de la course. Tous les plus prestigieux Champions Français ont été récompensés. D’Alain Prost à Jean Alesi en passant par Jean Pierre Beltoise et Henri Pescarolo. Sans oublier les Didier Auriol et autres Yannick Dalmas.Lesquels reçurent souvent leurs Coupes et Trophées de bien des Ministres des Sports. On pense à Roger Bambuck, Alain Calmat ou Guy Drut.

Voila. Jojo s’en est allé paisiblement, laissant derrière lui un himalaya de souvenirs.

Gilles Gaignault

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 ps: Trés belle citation de notre ami Eric Bhat sur le site : Mémoire des Stands

 » Jojo était un conteur de vitesse ! « 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les photos aimablement fournies par : Jean Charles Karman- Bernard Asset – François Gaignault – Antoine Seyler.

 

 

 

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