Les réactions des concurrents après l’annulation du Dakar

Hubert Auriol (vainqueur en 1981, 1983, 1992, directeur de l’épreuve de 1995 à 2004) :

 « L’intégralité de la course, ou en tout cas ses moments forts, devait se dérouler en Mauritanie. Je ne comprends pas… Vu les enjeux, j’aurais supposé qu’il y avait une coopération entre l’organisateur et le pays qui l’accueille pour assurer le bon déroulement de la course. Et visiblement, il y a quelque chose qui a coincé ou qui n’a pas été prévu. Je suis surpris qu’il n’y ait pas de plan B avec une modification de l’itinéraire. Il ne faut pas non plus, du jour au lendemain, dire que la Mauritanie est un pays où on ne peut pas aller. Faut pas exagérer ».

Ari Vatanen (Finlandais, vainqueur en 1987, 1989, 1990, 1991, député européen UMP) :

 « C’est très dur pour le sport, mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. On se rend compte des effets de la politique des pays occidentaux en Afrique depuis cinquante ans. Les gens sont tellement désespérés qu’ils s’abandonnent au terrorisme et aujourd’hui le rallye est pris en otage par les voyous, les terroristes et les fanatiques. Les pays africains sont rongés par la corruption mais nous avons une responsabilité. La valeur du Dakar, c’est d’être une vitrine de l’Afrique. Les Africains ont été privés de tout, faut-il les priver aussi du Dakar ? Le fait d’annuler le rallye doit nous réveiller : le destin des Africains, c’est le nôtre».

Bernard Laporte (Secrétaire d’Etat aux Sports) :

 « Ce n’est que partie remise, l’épreuve recommencera l’année prochaine. C’est une décision qui appartient aux organisateurs. Je les trouve très courageux, ce n’est pas facile à deux jours du départ de l’épreuve de tout annuler. C’est vrai que le Paris-Dakar fait partie du patrimoine français et du patrimoine africain aussi. La sécurité a prédominé, il y a des conséquences économiques désastreuses mais il faut faire face à ce qui s’est passé depuis quinze jours ».

Bruno Saby (vainqueur en 1993) :

« C’est un tournant au niveau de l’Afrique. Je ne pense pas qu’un organisateur, aujourd’hui, quel qu’il soit, prenne le risque de retourner organiser une épreuve sur ce continent. Ca, c’est dramatique, de savoir que l’Afrique est un continent abandonné et qu’il le sera de plus en plus, au point, maintenant, de ne même plus y aller faire du sport. Nous, on faisait du sport, en faisant de l’humanitaire en même temps. »

Le Dr. Ulrich Hackenberg, membre du directoire de la marque Volkswagen et responsable pour le domaine Développement technique.

 « La sécurité de tous les participants prime avant tout. C’est pourquoi Volkswagen soutient entièrement la décision prise par l’organisateur ASO d’annuler le départ du Rallye Dakar programmé pour le 5 janvier. Il est vrai que cette annulation nous fait de la peine, car nous nous préparons depuis une année pour ce rallye et nous étions absolument prêts à affronter cette compétition sportive très éprouvante. »

Kris Nissen, le Directeur de l’équipe Volkswagen Motorsport :

 « Nous respectons cette décision prise pour des raisons de sécurité, qui pour nous a également la priorité absolue. Pour tous les membres de l’équipe Volkswagen Motorsport l’annulation est une grande déception, car chacun était ravi de pouvoir prendre ici à Lisbonne le départ pour une compétition sportive équitable. »
 

 
Ruben Faria (pilote moto portugais, vainqueur de la première spéciale du Dakar-2007 entre Lisbonne et Portimao):

 « Le travail de toute une année est tombé à l’eau. Les entraînements, la préparation des équipes et les coûts associés à l’épreuve reine des rallyes tout-terrain ont été vains.Les montants investis sont importants et, à présent, je ne sais pas quelle explication donner aux sponsors. Je n’ose même pas y penser. »

Tiago Monteiro (pilote auto, 1re participation, ancien pilote de F1):

 « J’ai investi trois mois de ma vie. Pour moi, c’était un projet ponctuel, mais il y des milliers de gens qui en vivent et pour qui c’est le projet de toute une vie. »

Miguel Barbosa (pilote auto, 3e participation, pilote officiel de BMW et trois fois champion portugais de tout-terrain):

« Il faut accepter la décision. Nous regrettons tous ce qui s’est passé, mais maintenant il faut aller de l’avant. J’avais confiance pour l’épreuve. L’organisation nous a déjà donné quelques éléments d’explication et nous allons nous réunir avec l’équipe pour envisager les mesures à prendre. Nous ne pourrons même pas recueillir de données sur la voiture afin de l’améliorer pour la prochaine édition. »

Carlos Sousa (pilote auto, 12e participation, 4e en 2003):

 « Les équipes n’ont pas été entendues lorsque l’annulation du rallye Dakar a été décidée. Nous sommes déçus par l’annulation de l’épreuve. J’estime que toutes les alternatives n’ont pas été explorées pour résoudre cette situation. L’épreuve devait au moins aller jusqu’au Maroc ».

Carole Montillet (pilote auto, 2e participation, ancienne Championne Olympique de ski):

« Je pense que tous les gens ici sont hyper déçus. Après, je pense qu’il y a pire que ça. Mais c’est vrai que pour tous les sportifs ici, c’était une super aventure. Les gens se préparent depuis un an. Financièrement, les équipes ont mis beaucoup d’énergie, beaucoup d’argent pour les préparations de voitures. »

Christian Lavieille (pilote auto, ancien Champion du Monde d’endurance moto):

« Les teams ne pourront pas rembourser les clients ni les sponsors. Il y a eu trois mois de main d’oeuvre, les pièces… Je pense que ça va être très compliqué, qu’il y aura une très mauvaise ambiance. L’image du Dakar en prend un coup et on ne sait pas s’il y aura un autre Dakar derrière, surtout. »

Dominique Serieys patron de l’équipe Mitsubishi :

«  Il va sans dire qu’il est extrêmement dommage que la 30ème édition du Dakar n’ait pas lieu. Après des mois de travail difficile et d’intense préparation, nous attendions avec impatience l’opportunité de relever le défi d’établir notre record de 13 victoires dans le Dakar avec le Pajero, qui a remporté les sept dernières courses.

Nous sommes confiants que le soutien en faveur des initiatives africaines dans lesquelles nous nous sommes impliqués continuera à porter ses fruits. Nous avons eu le privilège d’apporter une contribution financière à SOS Sahel International hier ici à Lisbonne, et nous devons présenter un chèque à la fondation Dakar Solidario Fundation. Cette cérémonie aura bien lieu comme prévu. »

 

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